Dans sa dernière sortie, le colonel Mohaman Djibril, responsable de la Coordination nationale de gestion de la riposte (CNGR), disait croire que la Force spéciale anti-pandémie (FOSAP) « va passer beaucoup plus vers le côté sensibilisation que le côté répression parce que c’est la fête, mais nous devons au même moment contribuer à faire barrage au virus ». Cette déclaration fait suite à l’instauration le 18 décembre dernier d’un nouveau couvre-feu dans le grand Lomé du 20 décembre 2020 au 03 janvier 2021.
Si ledit couvre-feu aura lieu de 22 heures à 5 heures, il est interdit aux citoyens toute consommation sur place dans tous les bars sur toute l’étendue du territoire nationale, y compris les bars traditionnels du 20 décembre 2020 au 03 janvier 2021. D’autres interdictions du genre ont déjà été notifiées, et ce que les citoyens redoutaient prend forme, à savoir l’impossibilité de fêter sans contrainte aucune. Il faudra faire contre mauvaise fortune bon cœur, tant que cela y va de la sûreté de tout un chacun. Mais l’autre crainte qui a comme fait dresser les cheveux sur la tête des Togolais reste l’idée de vivre une fois encore ces sombres heures qui ont rythmé le couvre-feu pas si lointain, mais qui a occasionné des morts gratuites.
Cette fois, les autorités veulent jouer la carte de la sensibilisation. Mais les éléments qui seront dans les rues pour faire respecter le couvre-feu auront assez de sang-froid pour qu’il n’y ait plus de dérapage ? C’est vite dit que de prétendre qu’on passera cette fois « beaucoup plus vers le côté sensibilisation que le côté répression », car le colonel Mohaman Djibril lui-même ne sera pas dans les rues durant ces quinze nuits pour veiller à l’application de sa « sensibilisation ». Une chose est de l’affirmer, une autre en est de l’appliquer. Vivement les actes.
Source : Le Correcteur