Après son premier mandat au milieu des caciques du RPT, Faure Gnassingbé a particularisé son règne par la cooptation de quelques intellectuels. Des Têtes généralement bien faites sur le plan académique. Mais au sein du régime, on les reconnaît à peine. Ils brillent dans leurs propres contradictions. Dans ce lot figure l’auteur de » L’Afrique malade de ses hommes politiques » qui force sa conscience au sein de cette satrapie.
Au début de cette nouvelle année, sa première déclaration choc est » le Togo est et sera un pays exportateur de paix « . Cette position de Robert Komlan Dussey sonne bien pour ceux qui ignorent tout du Togo. Pour exporter la paix, la vraie, le Togo lui-même doit en disposer et ses habitants doivent l’expérimenter et la vivre. Pour cet universitaire qui professe les questions de paix, de gestion et de résolution de conflits, il connaît plus que quiconque le sens des mots.
Pour lui, le Togo continuera, en dépit des nombreuses menaces, de promouvoir et d’exporter la paix et la médiation, partout où besoin sera. Cette posture, Eyadema Gnassingbé prédécesseur de Faure, l’a incarnée des décennies avant de quitter la scène. Au vrai, en quoi cela a changé le triste visage du Togo ?
La paix n’est pas forcément l’absence de guerre. Quand on vit dans un pays où la majorité ploie sous le poids écrasant de la misère, quant on vit dans un pays où l’injustice est aussi flagrante au point que la survie pour une bonne partie est assujettie à la providence, on a en réalité aucune paix à exporter.
Robert Dussey doit cesser de bluffer l’opinion. La politique étrangère va quand celle de l’intérieur est en adéquation. Dérouler le tapi rouge à des putschistes qui ont mis fin à un régime démocratiquement élu au Mali n’est pas forcément caractéristique de la promotion de la paix. Diantre !
Honoré Adontui
Source : Le Correcteur