Vivement des propositions de lois de programmation sanitaire, scolaire, sociale…
Depuis mardi 8 décembre 2020, l’Assemblée nationale a donné un quitus pour des dépenses en faveur de l’armée togolaise. La loi de programmation militaire « a pour objet de donner au Togo les moyens nécessaires à la défense de son intégrité nationale, à la sécurité de sa population et au libre exercice de sa souveraineté à l’horizon 2030 ». Et pour y parvenir, ce sont au total 722,315 milliards FCFA qui seront affectés à ce secteur. Mais le journal français en ligne « Africa Intelligence » estime pour sa part que l’armée togolaise essuierait des pertes au Mali et se proposerait d’acquérir des blindées Paramount produits en Afrique du Sud.
Faure Gnassingbé a fait un clin d’œil à ladite loi de programmation militaire dans son allocution de fin d’année. « La préservation de la paix et de la sécurité apparaît plus que jamais décisive au regard des menaces qui émergent çà et là, et particulièrement dans notre sous-région. Je salue l’engagement des forces de défense et de sécurité et les encourage à maintenir ce dévouement professionnel dans la fidélité à leur déontologie et le respect des citoyens. La récente loi de programmation militaire confère aux forces de défense et de sécurité les outils idoines pour l’exercice de leur mission de protection et de défense, dans la cohésion avec l’ensemble des forces vives de la nation », a-t-il lancé. Mais le décollage économique du Togo passe-t-il par la militarisation du pays ? « Je reste pour ma part convaincu que nous sortirons de cette situation pour relancer notre économie grâce au dynamisme de notre jeunesse, des femmes et de notre secteur privé », a conclu le chef de l’Etat.
A côté de cette loi, il y a un Plan dont très peu de citoyens savent l’état d’avancement à mi-parcours. Couvrant la période 2018-2022, le Plan national de développement (PND) nécessitera près de 4.622 milliards FCFA. Mais le chef de l’Etat et le chef de gouvernement n’ont toujours pas jugé utile de faire l’état d’avancement de la mobilisation des ressources. Et avec cette loi de programmation militaire, il semblerait que la question militaire serait plus « urgente » que celle du décollage économique.
Avec cette « initiative » des plus hautes autorités gouvernementales, les citoyens doivent-ils aussi espérer que dans les prochains jours, les députés, à défaut de projets de loi émanant de l’exécutif, initieront des propositions de lois pour les secteurs de la santé, l’éducation, les activités génératrices de revenus, et surtout la création d’emplois décents au profit de la jeunesse togolaise.
En substance, la loi votée à l’unanimité nécessitera des efforts financiers et humains suivants :
Article 3 :
Des crédits sont ouverts au budget de l’Etat et identifiés pour le fonctionnement des armées, le renforcement des ressources humaines, l’acquisition et l’entretien des matériels, l’exécution des travaux de maintenance programmée d’équipements, la construction et la rénovation des infrastructures, ainsi que la réalisation d’actions dédiées à l’amélioration de la gouvernance du secteur de la défense.
Ces crédits sont inscrits en loi de finance initiale de l’année 2021 à l’année 2025 incluse pour un montant total de sept cent vingt-deux milliards, trois cent quinze millions (722.315.000.000) de francs CFA, dont trois cent soixante-sept milliards, cinq cent vingt-sept millions (367.527.000.000) de francs CFA pour le fonctionnement, et trois cent cinquante-quatre milliards, sept cent quatre-vingt-huit millions (354.788.000.000) de francs CFA pour l’investissement. Ces montants, qui incluent les crédits dédiés à la Gendarmerie nationale, évoluent sur la période couverte par la présente loi, ainsi qu’il suit : (En milliards de francs CFA)
Afin de sécuriser la programmation militaire, les montants indiqués ne prennent pas en compte les coûts liés aux opérations intérieures et/ou extérieures que le gouvernement engage en réponse à des situations d’urgence. Ces coûts sont pris en charge par un financement ad hoc.
Article 4 :
Les crédits mentionnés à l’article 3 sont actualisés annuellement à compter de 2022. Article 5 :
L’accroissement des effectifs de dix-sept mille sept cent soixante-treize (17773) au 30 juin 2020 du ministère des armées s’effectue selon le calendrier ci-après :
Ces chiffres incluent les effectifs de la gendarmerie nationale qui s’accroissent de trois mille (3 000) personnels sur la période de programmation pour atteindre huit mille (8 000) en 2025.
Article 6 :
Les orientations relatives à l’effort de défense ainsi que le rapport de mise en œuvre de la présente loi font l’objet d’un débat à l’Assemblée nationale.
A cet effet, le gouvernement dépose chaque année, sur le bureau de l’Assemblée nationale ledit rapport.
Abbé Faria
Source : Lberté