Au Togo, le gouvernement, avec à sa tête le ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, est vent debout contre la promotion et la consommation des substances psychoactives. Par substances psychoactives, comprendre les plantes et substances classées stupéfiants ou psychotropes, à savoir le cannabis, l’ecstasy, les opioïdes, la cocaïne ou encore les amphétamines. A cette liste, on ajoutera la chicha et l’alcool, très prisés par les jeunes. « Ceux qui sciemment auront fourni à un(e) mineur(e) l’un des inhalants chimiques toxiques ou des plantes ou des substances psychotropes seront poursuivis et punis conformément aux articles 114 et suivants de la loi n°98-008 du 18 mars 1998 et l’article 267 du nouveau code pénal », a prévenu le communiqué du ministère de la Sécurité, rappelant au passage que la vente et la consommation de chicha sont interdites et sanctionnées. Pour ce qui est de l’alcool « classé parmi les substances nocives à la santé», « tout abus de sa consommation conduisant à une ivresse publique et manifeste ou toute offre de boissons alcoolisées à quelque titre que ce soit aux mineurs sont formellement interdits et punis par les articles 181 et 863 du nouveau code pénal ». Myriam Dossoud’Almeida y est allée elle aussi de son commentaire : « J’interpelle les jeunes qui s’adonnent à ces pratiques. Arrêtez maintenant, au risque de tomber sous le coup de la loi», a tweeté la ministre du Développement à la Base, de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes du Togo. Les jeunes n’ont donc qu’à bien se tenir.
Autant on peut saluer cette décision en pleine période des vacances durant lesquelles les jeunes s’adonnent à toutes les débauches imaginables, autant on se désole que cette mesure n’effleurera pas pour un sou ceux qui s’adonnent à l’envi à ces substances psychoactives, l’air de ne pas y toucher, eux qui sont pour la plupart à l’abri des regards, parce que placés dans des endroits plus huppés comme des boîtes de nuit et des roof tops, ces toits d’immeubles aménagés, idéalement situés pour admirer la ville ou siroter un verre avec une vue plongeante. Ces roof tops, de mémoire d’ambianceur, restent le lieu par excellence où se consomment à discrétion cannabis, opioïdes, cocaïne et autres amphétamines. Et ce ne sont pas souvent les plus démunis qui s’offrent ces produits un brin chers.
La chicha est également prisée par les gros bonnets et leurs enfants qui s’y adonnent à l’abri des regards. Qui va les inquiéter ? Allez savoir. Ces derniers ne se baladent pas forcément en ville clope au bec, mais consomment autant sinon plus que ces jeunes des milieux défavorisés que les autorités se font un devoir de marquer à la culotte. On ne va pas excuser ces jeunes-là, mais tant qu’à faire, nos chers censeurs se doivent d’étendre la mesure à ces nantis champions dans la consommation de boissons alcoolisées conduisant à l’ivresse, avec les excès que cela peut engendrer. La traque doit se faire sans favoritisme aucun.
LE CORRECTEUR