« Pour un chef d’Etat, se soigner à l’étranger est une énorme injustice envers le reste de la nation » (Seidik Abba)
Le Togo est confronté à un manque criard de personnel soignant qualifié. C’est ce que rapporte le site du gouvernement republicoftogo.com. « La pénurie du personnel infirmier est l’un des obstacles majeurs au développement des services sanitaires du Togo. Le nombre d’infirmières est de 7,3 pour 10.000 habitants. La norme de l’OMS est de 20. On est loin du compte », déplore le confrère. La conséquence de cette situation alarmante, rappelle Josiane Yaguibou, représentante de l’UNFPA au Togo, « toutes les 30 minutes, une femme meurt lors de l’accouchement. Cela peut être évité s’il existe un nombre suffisant de sages-femmes. »
« Des recrutements s’imposent », alerte le site du gouvernement. « A qui la faute ? », se demande l’économiste Nadim Kalife. « C’est comme le manque de personnel enseignant, surtout de meilleure qualité, qui préfèrent s’expatrier là où ils sont beaucoup mieux qu’au Togo. La minorité pilleuse, elle, est tranquille, elle saute dans le premier avion pour aller se faire soigner à l’étranger », s’indigne-t-il.
Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais révélait récemment que rien que dans la ville de Lille en France, exercent plus de 200 médecins togolais. « La principale raison, explique-t-il, est que le régime togolais leur refuse le minimum pour travailler. Le Togo ne dispose que d’une oncologue pour 8 millions d’habitants. Sur tout le territoire national, aucun hôpital public ne dispose d’un simple scanner. C’est une peine de mort qui ne dit pas son nom».
Les maux dont souffre le système hospitalier au Togo sont énormissimes, contrairement à ce que veut faire croire republicoftogo.com. Ce secteur pourtant vital et stratégique est totalement à l’abandon et manque de tout. Outre la pénurie des médecins faute de motivation, les infrastructures et équipements sont quasi-inexistants. L’hôpital devient lui-même malade.
Le système sanitaire togolais est l’un des plus précaires de la sous-région. Selon une étude parue en janvier 2018 dans une revue scientifique britannique, il est deux fois plus risqué de se faire opérer en Afrique que dans le reste du monde. Notre pays n’échappe pas à cette réalité cruelle.
En 2013, un médecin avait écrit au Premier ministre d’alors Arthème Ahommey-Zunu pour se plaindre des conditions exécrables dans lesquelles il travaille : « Il m’arrive de ne pas opérer car, la semaine dernière il n’y avait plus d’eau au CHU Sylvanus Olympio. Le forage était en panne et les blocs sans eau. Il m’arrive de ne pas opérer car les scialytiques ne fonctionnent plus et sans lumière, raisonnablement nous annulons les opérations ».
Quatre ans plus tard, en 2017, un autre médecin tire la sonnette d’alarme sur l’état comateux des hôpitaux au Togo. « Les hôpitaux sont toujours aussi mal équipés, les malades toujours autant démunis devant l’annonce de leur maladie et de tout ce qu’il leur faut débourser avant de se faire soigner, il n’y a pas de transport médicalisé digne de ce nom, les laboratoires sont obsolètes, les appareils de radiologie en panne, les services des urgences démunis, les réanimations n’existent que de nom », décrit le médecin
Mais depuis lors, c’est le statu quo, la situation n’a été guère évolué au CHU SO baptisé à juste titre « le mouroir.»
Toujours selon les révélations de Nathaniel Olympio, la ville de Nîmes en France, avec 150.610 habitants et un budget de 196 milliards de FCFA, compte 5 centres de scanners et IRM et 166 anesthésistes. Par contre le Togo, avec ses 8 millions d’âmes et un budget de 1300 milliards de FCFA, ne dispose que 2 scanners et 2 IRM privés et aucun scanner dans les hôpitaux publics. De plus, le pays ne compte que 7 anesthésistes.
Triste ? Non, scandaleux !
Médard AMETEPE
Source : Liberté
Je veut savoir si vraiment le peuple Togolais soutient ce gouvernement et son président.