C’était en l’air depuis quelques jours et c’est désormais officiel. Le couvre-feu est de retour au Togo. Dans un communiqué en date du 18 décembre dernier, le gouvernement annonce l’instauration de couvre-feu. « Afin de limiter les risques de propagation de la pandémie au nouveau coronavirus en cette fin d’année, le Gouvernement, après avis du Conseil scientifique et suite aux concertations avec les différents acteurs (leaders religieux, élus locaux, préfets, patronat, syndicats des tenanciers de bars et restaurants, etc…) décide des mesures suivantes :
Instauration d’un couvre-feu selon les modalités ci-après : Zone du Grand Lomé du 20 décembre 2020 au 03 janvier 2021, de 22 heures à 05 heures ; les 24, 25 et 31 décembre 2020 et le 1er janvier 2021, de 23 heures à 05 heures.
Pour le reste du territoire national, les 24, 25 et 31 décembre 2020, et le 1er janvier 2021, de 23 heures à 05 heures ;
Interdiction de la consommation sur place dans tous les bars sur toute l’étendue du territoire national, y compris les bars traditionnels, du 20 décembre 2020 au 03 janvier 2021. A titre de rappel, les night-clubs, les dancings restent strictement fermés.
Interdiction de rassemblements de plus de 15 personnes sur toute l’étendue du territoire national ;interdiction des évènements culturels et commerciaux (spectacles, campagnes publicitaires, etc.) et des célébrations (mariage, baptême, etc.), du 20 décembre 2020 au 03 janvier 2021 sur toute l’étendue du territoire national.
La quinzaine commerciale est cependant autorisée sous un format réduit, dans le strict respect des mesures barrières et des horaires du couvre-feu ; interdiction de la célébration de culte sauf un jour par semaine (vendredi pour les musulmans et dimanche pour les chrétiens) sur toute l’étendue du territoire du 20 décembre au 03 janvier.
Les célébrations sont autorisées les 24, 25 et 31 décembre 2020 et le 1er janvier 2021 dans le strict respect des mesures barrières et des horaires du couvre-feu.
Pour la zone du Grand Lomé, les célébrations ne concernent que les lieux de cultes précédemment autorisés à ouvrir.
Interdiction des pèlerinages et les camps de prières.
Respect strict des mesures barrières que sont le lavage des mains, le port de masque et la distanciation, en tout lieu et en toute circonstance.
Le Gouvernement remercie toute la population pour son adhésion aux dispositions prises depuis le début de la pandémie, et compte sur le sens de la responsabilité de tous pour le respect de mesures ci-dessus édictées », renseigne le communiqué.
Depuis lors, la grande hantise au sein de la population est de retour au regard des exactions lors du dernier couvre-feu. La Force Spéciale anti-pandémie a été à l’origine des dérapages qui ont même occasionné des morts.
Les fêtes de fin d’année sont des moments de réjouissances et d’affaires. La décision de couvre-feu devrait être prise plus tôt et portée à la connaissance du public. Sa confirmation à la hussarde à une semaine des fêtes pourrait affecter des secteurs surtout des opérateurs économiques. Pourquoi attendre jusqu’au 18 décembre pour finalement décréter le couvre-feu alors qu’on avait tout le temps de le faire des mois à l’avance ? Tout se passe comme si finalement la gestion de coronavirus est devenue un programme de société de Faure Gnassingbé. Au même moment, cela manque de la manière et de la méthode.
Au final, c’est un véritable mépris de la population. Il n’est pas normal qu’au nom d’une certaine gestion, tout soit fichu en l’air. Il est une Lapalissade que la gestion de cette pandémie est devenue du business pour certains acteurs qui y ont introduit des détournements, surfacturations…
Et si c’était plutôt pour continuer de faire leurs affaires que des décisions impopulaires sont toujours privilégiées ? D’autre part, certains religieux parlent de discrimination par rapport aux restrictions surtout pour les cultes de fin d’année.
Le plus important est que les forces de sécurité et de défense fassent preuve de pédagogie et de professionnalisme pour éviter au pays des morts inutiles.
Kokou AGBEMEBIO
Source : Le Correcetur