Depuis le 22 février, aucune manifestation n’a pu se tenir sur le territoire togolais malgré les contestations qui ont suivi cette élection. Et ce n’est pas les tentatives qui manquent. Chaque fois qu’une manifestation est prévue en ce sens, elle est systématiquement interdite. Le gouvernement brandit à chaque fois la Covid-19. Plusieurs observateurs accusent le gouvernement d’utiliser cette crise sanitaire pour étouffer les contestations suite à l’élection du 22 février.
Réagissant sur ces accusations, le ministre de la sécurité et de la protection civil, Yark Damehame trouve qu’il n’en est rien et invite les responsables de ces partis politiques à plutôt aider le gouvernement pour lutter contre cette pandémie.
« Lorsqu’on est dans l’état d’urgence, certaines libertés sont restreintes, voire supprimées. Aujourd’hui, le seul combat à mener, c’est celui contre la pandémie, ce n’est pas de marcher pour telle ou telle revendication. J’aurais souhaité voir ces responsables politiques dépasser leurs querelles pour mener la bataille contre le Covid-19 ensemble, avec les autorités, au lieu de penser tout le temps à manifester dans les rues! » A déclaré le Général Yark dans une interview accordée à Sputniknews.
« Si le gouvernement permet ces mobilisations sans possibilité de contrôle du respect des mesures barrières et qu’il y a, le lendemain, 20, 30 ou 100 cas de contamination parmi les marcheurs, ce sera de l’irresponsabilité! Et là encore, ceux-ci seront les premiers à rendre le gouvernement responsable de leur contamination! » a-t-il poursuivi.
Le Gal Yark Damehame affirme également que l’interdiction des manifestations n’a jamais été une décision politique.
« Aujourd’hui, la priorité, c’est la santé. Le Covid-19 n’attaque pas que les membres du parti au pouvoir. Il y a des partis qui demandent à faire des réunions de 15 à 20 personnes, nous n’avons jamais refusé. Mais une marche avec cinq points de départ, qui risque d’arrimer des centaines de personnes, c’est contraire à la loi. La loi est là pour tout le monde. Il ne s’agit pas d’une décision politique », a-t-il assuré.
Il relève, par ailleurs, que les élections se sont terminées il y a bientôt un an et qu’il faut explorer d’autres chantiers.
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