La lutte contre la corruption est le troisième pilier de mon programme politique, après la production agricole et la transformation. Quand j’ai lu les propos rapportés par le responsable de la Hapulcia ( Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées), qui se gargarisait presque du fait d’armes d’avoir obtenu le remboursement par certaines autorités de fonds détournés, j’ai moi-même détourné le regard. En aucune façon le remboursement de fonds détournés ne devrait annuler l’infraction.
Si le petit peuple pouvait aussi profiter de ces faveurs, ça serait bien, non ? Genre tous les voleurs qui nous cambriolent au quotidien, si on les attrape avec les objets volés, on les relâche. Le pire c’est qu’il dit que certaines autorités ont remboursé les fonds détournés, sans nous préciser les noms, ni les montants des fonds concernés. – bonjour autorité.
On a enquêté sur vous et on a trouvé que vous avez détournée 600 millions de francs. Vous allez rembourser combien dedans ? – 100 millions ? – ce n’est pas beaucoup, il faut ajouter un peu -150 ? -albarka. – 200 ? -godogodo – écouter, je vous donne 300 millions et puis c’est tout. Moi j’accepte de rembourser, et les autres ? – OK, 300 millions c’est bon. On n’en parle plus. Le vrai problème est que nous n’avons pas d’opinion publique au Togo.
Sinon des propos de ce genre vont énerver les gens. Ailleurs, toutes les institutions se font accompagner par des agences de communication pour faire le tri entre ce qui doit se dire en public et ce qui ne se doit pas. Dites moi ce que vous pensez de ces propos. Le pire c’est que c’est présenté comme un trophée. De quoi alimenter le sentiment que l’impunité est érigé en règle de droit dans notre pays. Dommage.
Personnellement, ce que j’attends de la Hapulcia, c’est de nous dire le nombre de dossiers transmis à la justice et le nombre de personnes condamnées pour corruption. C’est de ça qu’il s’agit. Sinon pardon, ils n’ont qu’à fermer boutique et on va aller se chercher ailleurs. Et founoufa.
Luttons contre la corruption vivants.
Gerry