Pendant longtemps, le constat général était qu’au sein de l’administration togolaise, la part léonine était réservée à une certaine région du Togo. On pensait que cette habitude était révolue et qu’une chance égale serait offerte à tout candidat qui ne devrait compter que sur ses connaissances intellectuelles. Mais que nenni !
Mardi 23 novembre 2021, les résultats du concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration (ENA) ont été rendus publics. Lundi, les « heureux admissibles » ont passé les épreuves orales d’admission. Tout candidat admissible désireux de passer l’oral devra subir la vaccination, la preuve du test comme alternative n’étant qu’un trompe-l’œil.
Le Togo compte cinq régions administratives et des dizaines d’ethnies. Les deux campus universitaires foisonnent d’étudiants des quatre coins du pays. Seulement voilà, lorsqu’on regarde de plus près les noms et prénoms des admissibles, on se pose des questions, beaucoup de questions. Ou bien le concours n’intéresse pas la jeunesse de toutes les régions, ou bien certains se disent que ça ne vaut pas la peine d’y participer parce que connaissant à l’avance les résultats, ou alors seuls les originaires de certaines régions ont l’art de connaitre les rouages dudit concours et d’y réussir.
Ils sont au total 146 candidats déclarés admissibles. Mais les consonances de trop de noms laissent penser une situation dérangeante pour la conscience de l’équité et de la justice sociale.
L’Ecole nationale d’administration dépend de la présidence de la République togolaise. Hier, c’était des notes financièrement ou sexuellement transmissibles auxquelles on trouve difficilement des explications. Et aujourd’hui, encore et toujours des noms qui se passent de commentaires.
Source: Liberté