ALLOCUTION DU DOYEN D’AGE
Monsieur le ministre des Droits de l’Homme et des relations avec les institutions de la République,
Messieurs les membres du gouvernement,
Mesdames et messieurs les députés et chers collègues, Distingués invités, Mesdames et messieurs.
Suivant le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, il me revient, en ma qualité de Doyen d’âge, l’importante responsabilité de prononcer le discours d’ouverture de cette législature. C’est un honneur et un réel plaisir de m’acquitter de cette tâche avec une pensée toute particulière pour ceux qui m’ont précédé dans cet inestimable privilège d’ouvrir la première séance d’une législature. Je tiens à les honorer et à saluer la mémoire de ceux d’entre eux que Dieu a rappelés auprès de lui. Nous sommes réunis ici non seulement en tant que représentants du peuple, mais aussi en tant que législateurs et gardiens de l’avenir de notre pays. Je m’adresse à vous dans un contexte international, régional et national marqué par des crises et des turbulences aux multiples dimensions. Nous avons une lourde responsabilité car les défis auxquels nous faisons face sont énormes et c’est à nous de contribuer à ce qu’un meilleur avenir se réalise. A l’échelle mondiale, la crise climatique est une source de préoccupation majeure car nous sommes dans un pays où la grandepartie de la population vit de l’agriculture pluviale. Fort de notre rôlede législateurs, il nous revient de créer un cadre légal propice audéveloppement et à la promotion des investissements pour renforcer notre résilience face au changement climatique pour une meilleureexploitation de nos potentialités agricoles.
Sur le plan régional, nous sommes confrontés à des dynamiques complexes et des défis de sécurité qui demandent une approche stratégique et coopérative et nécessitent une collaboration étroite entre les acteurs régionaux.
Nous faisons aussi face à l’extrémisme violent qui débouche sur le terrorisme, qui, commencé dans les pays du Sahel, s’étend maintenant vers les pays côtiers et fait des ravages dans la région des savanes au Nord du Togo et au Nord du Bénin. Nos agents des forces de défense et de sécurité continuent de lutter vaillamment afin de nous protéger et d’assurer notre quiétude. Nous avons encore une fois un rôle important à jouer. Il nous revient de mettre en place des lois donnant à notre armée le budget et les dispositions nécessaires pour faire face à cette crise sécuritaire. Nous devons aussi travailler étroitement avec nos collègues députés de la sous-région pour trouver des solutions durables et qui renforcent la CEDEAOEnfin et surtout, au niveau national, le Togo est confronté à des défis et des opportunités uniques qui exigent des réponses audacieuses et novatrices.
En premier lieu, nous venons de sortir d’une période électorale éprouvante tant physiquement, financièrement que moralement.
Le deuxième sujet national qui devrait nous préoccuper est la dotation du pays d’une qui devrait être le fruit d’un consensus entre les différentes composantes sociales de ce pays. Malheureusement, il n’a pas été le cas ici ; c’est dommage.
Le troisième sujet national qui perdure est la situation économique et social e la satisfaction des attentes de nos populations qui deviennent de plus en plus croissantes. Vous connaissez tout autant que moi, l’état de nos établissementsscolaires publics, des équipements de nos centres de santés publics, le taux de chômage des jeunes, les difficultés liées à la connexion internet, les problèmes d’approvisionnement en électricité et en eau qui nous impactent tous ces derniers jours et j’en passe.
Aussi, notre objectif ultime devrait être le développement de notre pays ainsi que la sécurité et le bonheur du peuple togolais. Je souhaite que dans cette salle, haut lieu de dialogue, de concertation et de recherche de consensus, tous les actes que nous poserons, toutes les décisions que nous prendrons, soient toujours motivés par cet objectif.
Pour cela, je voudrais proposer quatre règles d’engagement sur lesquels j’aimerais que nous nous convenions de nous atteler en dépit de nos divergences pour un meilleur lendemain pour notre chère patrie et nos concitoyens.
1. Premièrement, travailler dans le respect mutuel. Aller au-delà de nos intérêts personnels, respecter les opinions des uns et des autres, déployer tous les efforts nécessaires pour rechercher et aboutir à des consensus pour le renforcement de l’unité nationale et le bien-être collectif. Si nous sommes unis par ce même objectif ultime, je demeure convaincu qu’ensemble, opposition ultra-minoritaire et majorité très importante, nous ferons passer une grande partie des recommandations en matière du contrôle des actions gouvernementales et d’adoption des propositions lois soumises par l’opposition au profit de nos populations. Le mandat non impératif des députés qui est le nôtre, donne à chacun de nous une indépendance nécessaire nous permettant d’agir à la poursuite de l’intérêt général et non de celui d’un individu ou d’une minorité privilégiée.
2. Deuxièmement, œuvrer pour une véritable réconciliation nationale et pour l’émergence d’une société plus solidaire, plus juste et équitable. Devant cette exigence, nos opinions partisanes devront s’estomper pour ne voir que le bien du peuple. Pour ce faire, nous devons commencer par promouvoir des élections, transparentes, crédibles et équitables.
3. Troisièmement participer activement à la promotion de l’Etat de droit et des droits de l’homme. Personne ne doit être au-dessus de la loi ou privée de ses droits. Nous ne pouvons profiter du dynamisme, de la créativité et de la grande capacité à innover des jeunes que si ces derniers bénéficient d’une liberté. C’est pour cette raison que nous devons œuvrer afin qu’il n’y ait plus de togolais contraints à l’exil ou emprisonnés pour la libre expression de leur opinion.
4. Quatrièmement travailler ensemble pour bâtir un avenir meilleur pour nos concitoyens. A cet effet, nous devons participer à la sublimation de l’amour du travail bien fait, de la tolérance, de l’excellence et du mérite et à l’élimination de l’amour du gain facile et de la corruption comme vertu. Tout citoyen quel que soit le parti dans lequel il milite, sa religion, son ethnie ou sa région d’origine, ait les mêmes opportunités.
Si nous arrivons à tenir ces engagements, je suis convaincu qu’à la fin de notre mandat, les Togolais seront dans une meilleure situation qu’ils le sont aujourd’hui et que nous transmettrons à la prochaine législature un bon schéma de comment œuvrer ensemble malgré nos divergences vers un objectif commun plus grand que nous : celui d’un Togo prospère, un Togo dynamique, l’or de l’humanité, où toutes les filles et les fils unis et traités de manière équitable devant la justice et la répartition des richesses retrouveront espoir en un avenir radieux. Je nous souhaite d’être des législateurs audacieux et fructueux ; à chacun d’entre vous, je souhaite le meilleur dans l’accomplissement de son exaltante mission et je forme, pour notre patrie, des vœux de belle et grande réussite. C’est sur ces vœux que je déclare ouverte la session de droit de la présente législature.
Vive le Togo.