Depuis le 8 janvier, il y a eu soulagement dans le dénouement heureux de cette affaire de mercenaires qui a empoisonné la relation diplomatique entre le Mali et la Côte d’ivoire. Nul n’ignore que beaucoup d’eau et de salive ont coulé depuis l’intervention de Faure Gnassingbé comme facilitateur dans ce conflit. Aujourd’hui tout semble rentrer dans l’ordre après l’élargissement de ces militaires dont certains, selon des indiscrétions, préfèrent un statut d’exilés politiques au Mali à un retour en Côte d’ivoire. Pourquoi ? Nul ne saurait la raison. Mais une chose est sûre : ces militaires qui refusent de rentrer en Côte d’ivoire auraient peur d’être éliminés parce qu’ils auraient fait des aveux.
Cependant la prouesse de la diplomatie togolaise peut-elle être applaudie? Les détracteurs du régime pensent que Faure Gnassingbé aurait utilisé l’argent du pays pour obtenir cette libération au nom de son honneur. Ces observateurs se souviennent de la politique de bons offices utilisée par son feu père Eyadema dans les conflits armés au Tchad, au Liberia, en Guinée Bissau entre Vieira Bernardo et son ancien d’état-major Assouan Mane, et d’autres où il tentait de régler ces problèmes à coup des milliards du franc CFA du contribuables togolais, juste pour se redorer le blason.
De tout temps, ces belligérants, après avoir empoché ces magots, reprennent leurs armes une fois retournés dans leurs pays. On se souvient de Guillaume Soro des Forces Nouvelles face à Gbagbo. En effet, après son passage au Togo, dans le cadre d’une négociation de cessez-le-feu, il n’a pas respecté ses engagements pris devant le général Eyadema. Par ailleurs, des indiscrétions affirment que la diplomatie togolaise est un couteau à double tranchant. On lui prêterait même des trafics de tous genres pour alimenter ces conflits armés en secret pour s’enrichir alors que dans le même temps, sur le plan officiel, on constate que les autorités togolaises portent un manteau de négociateur ou de bons offices.
La question est de savoir lesquels des deux pays : le Togo et la Côte d’ivoire a payé cette facteur. That’s the question.
Tout compte fait cette affaire a laissé des séquelles et dévoilé le vrai visage de chaque acteur. Mieux, le Président ivoirien a révélé à la face du monde son visage de suppôt néocolonialiste. Faure Gnassingbé, malgré le prix à payer, a ripoliné son image diplomatique sur le plan international. Malheureusement, dans les prisons du Togo, croupissent des détenus politiques qui souffrent de sa mauvaise foi. Pourquoi ne leur accorde-t-il pas une grâce présidentielle surtout à ceux qui sont déjà condamnés ? Mieux pourquoi ne les libère-t-il pas tous? Voilà l’incongruité de la politique ou de diplomatie togolaise ! Toujours est-il que la grâce présidentielle accordée à ces 46 militaires « ivoiriens » ne garantit pas leur casier judiciaire vierge.
Anges Adjanor