« La paix n’est pas un mot ; c’est un comportement », (Félix Houphouët Boigny)
Une nouvelle épreuve de force s’engage entre la Coalition des14 partis de l’opposition qui, manifestement, commence à réaliser la vaste supercherie derrière le DIA-LO-GUE et le régime cinquantenaire. L’interdiction des manifestations publiques au nom du compromis politique que le pouvoir viole constamment ne semble pas passer à la C14. La C14 est vent debout contre une mesure pour le moins scélérate. Les 11, 12 et 14 avril 2018, comme annoncé, la Coalition des 14 sera dans la rue, n’en déplaise aux usuriers de la démocratie.
Avec ce développement, à moins d’un revirement spectaculaire d’un camp ou d’un autre, le pire est à redouter. Le chaos est encore à nos portes, parce que Faure Gnassingbé et ses thuriféraires en ont décidé ainsi. Au nom de quoi la C14 devra-t-elle renoncer à ses moyens constitutionnels de lutte tandis que le pouvoir poursuit un processus électoral tant décrié ? Faure Gnassingbé, Payadowa Boukpessi et Yark Damehane auraient-ils déjà oublié sinon passé par pertes et profits les dégâts matériels et humains consécutifs à leurs mesures arbitraires d’interdiction des manifestations publiques ? L’homme est naturellement attaché à l’exercice de ses libertés individuelles ou collectives. Chaque fois qu’un système organisé tente de l’empêcher d’exercer ses libertés publiques, dans un instinct de conservation, il réagit toujours ou presque à la mesure antilibérale.
Au Togo, nous avons déjà des preuves tangibles des affrontements sanglants et des violences qui ont fait suite aux interdictions arbitraires des manifestations publiques. On ne saurait donc raisonner par hypothèse. Car la preuve chasse les suppositions. De plus en plus, l’attitude du pouvoir traduit une évidence. Ce qu’il n’a pas su réussir par la constitution et la loi, il fait feu de tout bois pour le faire passer en manipulant un simple compromis politique. Derrière ses apparats d’ « homme simple » et de « paix » qui découvre sur les réseaux sociaux qu’il est un « dictateur sanguinaire », se cache un homme dont le réflexe demeure de recourir à la violence « légale » ou « institutionnalisée » pour préserver ses intérêts personnels et ceux de son réseau de pilleurs impénitents.
Un face-à-face hommes en treillis – manifestants n’est pas une probabilité sur la terre de nos Aïeux. Mais plutôt une certitude. Tout le monde peut présager, c’est fort probable, qu’armée jusqu’aux dents, la soldatesque réprime les manifestants et réussisse, peut-être à disperser les plus téméraires. Mais…à quel prix ??? Au terme de quelles scènes désolantes ?
A moins de rapporter la mesure inique qui prive les citoyens de l’exercice de leur liberté, Faure Gnassingbé et ses amis créent les conditions de violences dans notre pays. Le spectre du chaos plane à nouveau sur notre pays. Faure Gnassingbé qui avait reconnu que la solution au mal togolais se trouvait dans son seul parti RPT/UNIR est à présent face à ses responsabilités. C’est à lui de nous éviter le sang versé. Sauf si la C14 fait machine arrière. In extremis.
Meursault A.
Source : Liberté No.2652 du 10 avril 2018