Après avoir précédemment émis des propositions en vue d’un redécoupage électoral tel qu’exigé par l’Union Européenne entre autres, l’Alliance Nationale pour le Changement revient à la charge suite à un projet gouvernemental de redécoupage publié dans un journal.
Le projet de redécoupage gouvernemental fixe à 97 le nombre total des circonscriptions électorales au lieu de 81 actuellement et 110 comme proposé par l’ANC. Le gouvernement propose l’attribution de 3 sièges supplémentaires à la Commune de Lomé et de 5 à la préfecture du Golfe. Cette proposition ramènerait à 15 le nombre total de sièges pour le Commune de Lomé et la préfecture du Golfe, dont une recommandation de l’UE fustigeait particulièrement la sous représentativité, alors que l’ANC en propose un total de 20 sièges pour cette entité géographique favorable à l’opposition.
Pour le parti de Jean-Pierre Fabre, le projet gouvernemental de redécoupage procède une fois encore de la stratégie de « supercheries du régime RPT, lorsqu’il s’agit de régler les grandes questions liées à l’apaisement du climat politique, à la mise en œuvre des réformes constitutionnelles et institutionnelles et à l’amélioration du cadre électoral au Togo ». Le parti rejette également l’argument budgétaire avancé par le pouvoir, pour prétendre vouloir se contenter de seulement 16 sièges supplémentaires dans le découpage envisagé.
« Une éradication des dépenses fantaisistes de la présidence de la république et une lutte efficace contre la corruption, la gabegie et les détournements de fonds publics, permettront de dégager suffisamment de ressources budgétaires pour financer une Assemblée nationale comportant 110 sièges de députés et établissant une équité d’ensemble dans la représentation des populations togolaises », soutient l’ANC dans un document qui relève d’ailleurs qu’il est possible de parvenir à une Assemblée nationale de 94 sièges de députés avec un découpage plus équitable que celui que propose le projet gouvernemental.
« Tout comme la question de la limitation de mandat présidentiel, le mode de scrutin, les conditions d’éligibilité ou le fichier électoral fait partie du dispositif de verrouillage du système politique togolais qui reproduit à l’infini des victoires frauduleuses par lesquelles le système RPT se maintient abusivement au pouvoir ». L’ANC en a alors appelé à la mobilisation massive des populations pour faire sauter ces verrous.
Cette nouvelle sortie relative à une proposition sur le redécoupage électoral ainsi que l’appel à la mobilisation lancé aux populations, sont autant d’indications que le parti de Jean-Pierre Fabre s’inscrit bien dans le processus électoral et entend se battre pour obtenir les réformes garantissant une élection transparente, équitable et assurant la vérité des urnes.
Le vendredi 13 avril, l’ambassadeur de l’UE au Togo a indiqué que l’institution européenne n’assistera pas le Togo dans le cadre des élections législatives et locales annoncées pour octobre 2012, si les réformes recommandées ne sont pas mises en œuvre.
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