Le délibéré aura duré plus de 8 heures de temps. Les membres du tribunal ainsi que les jurés se sont retirés peu avant 13 heures et ne sont sortis de la salle du délibérés qu à 21h40.
A leur sortie, les accusés sont appelés à la barre. S en est suivi la lecture de la déclaration après délibération conformément au nouveau code de la justice militaire.
En ce qui concerne la délibération sur la culpabilité de Songuine, à la question » est il coupable de crime d’assassinat? » Le juré a voté oui à 7 voix contre 2.
Pour le Crime de complot contre la sécurité intérieure de l’etat, oui à 5 voix contre 4.
Délit de complicité, oui à 6 voix contre 3.
En ce qui concerne la secrétaire Akouna
Pour le Crime de complicité d’assassinat, le juré a voté oui à 7 voix contre 2.
Complot contre la sécurité intérieure de l’Etat, oui à 5 voix contre 4.
Faux témoignages, non à 6 voix contre 3.
Quand au colonel Ali, pour le crime de complicité d’assassinat, le juré a voté oui à l’unanimité.
Complot contre la sécurité intérieure de l’Etat, oui à l’unanimité.
Entrave au bon fonctionnement de la justice, oui à l’unanimité.
Pour le commandant Bouwe, Chef de l’unité de sécurité militaire (USM), en ce qui concerne le complot contre la sécurité intérieure de l’Etat, le juré a voté oui à 5 voix contre 4.
Pour le délit d’entrave au bon fonctionnement de la justice, oui à 7 voix contre 2.
Quand au commandant Atekpe Kpatcha, la adjoint du commandant Bouwe à l’USM, pour le crime de complot contre la sécurité intérieure de l’Etat, le juré a voté non à 8 voix contre 1.
Délit d entrave au bon fonctionnement de la justice, non à 5 voix contre 4.
Pour le Col Agbonkou, le juré a voté non à 5 voix contre 4 pour le délit d exposition d autrui à un crime dont il est accusé.
Complicité d entraves au bon fonctionnement de la justice, non à 7 voix contre 2.
Enfin, Le juré a voté oui à l’unanimité pour complot contre la sécurité intérieure de l’Etat; oui à l’unanimité pour complicité d’assassinat, oui à l’unanimité pour entrave au bon fonctionnement de la justice en ce qui concerne le Gal Kadangha Abalo.
Apres le débat, le juré a rejeté la demande de contre expertise formulée par la défense.
Au vu de tout ceci, le tribunal militaire reconnaît le General de Division, Abalo Kadangha coupable de complot contre la sureté intérieur de l’Etat, de complicité d’assassinat et d’entrave au bon fonctionnement de la justice et le condamne à 20 ans de réclusion criminelle.
Le caporal-Chef Songuine chauffeur du colonel Madjoulba, est reconnu coupable de crime d’assassinat, de crime de complot contre la sécurité intérieur de l’Etat et d’entrave au bon fonctionnement de la justice est condamné à 15 ans de réclusion criminelle.
La soldate de première classe Akouna est aussi reconnue coupable de complicité d’assassinat, de complot contre la sureté intérieur de l’Etat et condamnée à 5 ans de réclusion.
Le Colonel Ali Kodjo , est reconnu coupable des faits de complicité d’assassinat, de complot contre la sureté intérieur de l’Etat , et d’entrave au bon fonctionnement de la justice. il est condamné à 15 ans de réclusion criminelle.
Le commandant Bouwè est reconnu coupable de complot contre la sureté intérieur de l’Etat, d’entrave au bon fonctionnement de la justice et condamné à 5 ans de réclusion criminelle.
Le commandant Atèkpè Kpatcha est reconnu non coupable et acquitté, ainsi que le Lt Colonel Agbonkou .
Tous les 5 condamnés (Gal Kadangha, Songuine, Akouna, Col Ali, et Commandant Bouwe) le sont avec destitution par le retrait de leur qualité de militaire.
Ils faut rappelé que ils ont bénéficié de situations atténuantes.
Le tribunal leur a ordonné également le payement d’un montant d’ 1 milliard de FCFA comme dommage et intérêt à l’Etat Togolais (contre 10 milliards demandé par L’état) et le payement de 1F symbolique à la famille du Col Madjoulba).
Bien avant le délibéré, les deux avocats du Gal Kadangha ont, comme prévu, fait leur plaidoirie dans la matinée.
Pour le premier avocat, Me Sambiani, pour parler de complicité, il faut des éléments matériels. À l’ en croire, on ne dit pas ce que le Gal à pu poser comme acte pour qu on parle de complicité d’assassinat.
Pour le délit d entrave au bon fonctionnement de la justice pour lequel le Gal est poursuivi, l avocat affirme que c est l’USM qui a découvert la baguette et le chiffon. Des éléments qui sont acquis à l enquête. De quel entrave parle-on?
Pour lui, c est un faut procès du moment où la famille, les citoyens ne savent pas qui a tiré sur le colonel.
» Comment poursuivre quelqu’un pour complicité si on ne connait pas l’assassin? », s est il interrogé ?
» Le Gal Kadangha l appelait son fils et il sera toujours son fils. Et c est dans son engagement de retrouver les assassins de son fils qu’il se trouve là où il est », a-t- il ajouté.
Le second avocat, Me Amegankpoe, lui aussi de son côté a démonté point par point les infractions dont est accusé le Gal.
Il a démontré la légèreté avec lequel l enquête a été menée. Pour lui l’ ordonnance de renvoie est une gymnastique. « Il suffit d agencer les suppositions pour incriminer des gens », a-t-il affirmé par rapport à l’ordonnance de renvoie.
À l en croire, le Gal n a pas connaissance d’un projet criminel, il n a donné aucune instruction, il n a fourni aucun moyen. La complicité doit être nécessairement rattachée aux faits, aux éléments matériels.
Sur le délit d entrave au bon fonctionnement de la justice, l’avocat dans sa plaidoirie, a affirmé que c est l’USM qui a découvert les éléments les plus importants sur lesquels l’accusation se base. « Qu est ce que l’USM q concrètement fait qui a empêché la police judiciaire de découvrir l’auteur de l’assassinat », a-t-il demandé.
Sur le complot contre la sécurité intérieure de l’Etat dont le Gal est accusé, Me Amegankpoe s étonné qu’on poursuit son client pour ça. Pour lui il est impossible que le Gal fomente un coup d état. Lui qui durant 7 bonnes années en tant que chef d état major de l’armée, a protégé le pays contre toute agression. Lui qui a tout supervisé lors des dernières élections présidentielles ( des élections passant par la proclamation des résultats jusqu à la cérémonie d’investiture, il n a pas eu des idées de coup d état pendant tout ce moment en c est en 2023 qu on lui trouve l idée de coup d état.
» Est ce qu un chef d état major peut rater un coup d état? », S est il interrogé. Avant d ajouter. » S il le ratait, qui peut le faire? ».
Il trouve dans ces accusations une grave légèreté, une paresse intellectuelle.
Il a continué en affirmant que le dossier n apporte aucun élément matériel à la charge du Gal pour dire qu il voulait faire un coup d état. Il n y a aucune preuve, selon l’avocat.
Par rapport aux tracts que le Gal à reconnu avoir distribué, l’ avocat indique que il n est jamais dit dans les tracts aux militaires de prendre des armes ou de déstabiliser les institutions. » Ce n est pas par la distribution de tracts qu un militaire fait un coup d état », a-t-il ajouté.
Il a conclu en disant que le ministère public à soumis au tribunal un dossier intellectuellement et juridiquement indigeste, et que le tribunal a la lourde tâche de le digérer, le digérer en cherchant la vérité.
Après la plaidoirie, la parole à été donnée au ministère public pour ses observations. Après aux accusés qui ont tous déclarés ne rien savoir de cette affaire en se fiant à la sagesse du tribunal et des membres du juré.
Le Gal Kadangha, quant à lui, après s être incliné devant la mémoire du feu Col Madjoulba. Sur la peine qui a été requis contre lui, notamment les 50 ans de réclusion criminelle et sa destitution de l’armée, il a déclaré que ce serait une erreur, qu’il a encore beaucoup dans la tête et dans les muscles pour donner à ce pays et aider à sa sécurisation.
FIN
Ferdinand Ayité