Lancé officiellement le 3 août passé, le Grand mouvement citoyen (GMC) a animé une conférence de presse, sa toute première, ce mardi à la Maison de la santé à Lomé. Occasion pour le regroupement se voulant citoyen de repréciser sa vision, ses objectifs et de se prononcer sur des sujets de l’actualité nationale, mais également sur les soubresauts politiques de ces derniers temps en Afrique, particulièrement de l’ouest.
« Il était important que le GMC, après son lancement officiel au début du mois d’août, fasse une sortie afin de faire un tour d’horizon de l’état de la nation togolaise, mettre le doigt sur tous les dysfonctionnements aux plans économique, politique et social », a justifié le Coordonnateur, Prof David Dosseh, au terme de cette conférence de presse tenue en présence d’acteurs bien connus et membres comme Me Dodji Apevon des Forces démocratiques pour la République (FDR), Dr Georges Kuessan de Santé du peuple, Antoine Folly de l’Union des démocrates socialistes du Togo (UDS Togo), Me Zeus Ajavon, entre autres.
Il s’est agi d’abord pour le regroupement de rappeler les objectifs qui sous-tendent sa création. « Promouvoir la démocratie, l’Etat de droit, la justice sociale au Togo et une responsabilité citoyenne pour la refondation de la République », telle est la vocation première du GMC et qui se décline en sept objectifs spécifiques clairement définis dans l’article 2 de sa charte. Les responsables ont tenu à préciser dans la déclaration liminaire lue que « le GMC n’est pas une alliance électorale créée à la veille des prochaines élections », même s’il ne s’empêche pas de contribuer à « l’union des partisans du changement en vue de la constitution d’une alliance électorale forte pour favoriser l’avènement de l’alternance au sommet de l’Etat », mais que « son action va au-delà des élections et s’inscrit dans la durée ». A les en croire, le mouvement met au centre de ses actions le citoyen et se veut porteur d’une « nouvelle vision du combat citoyen pour l’édification d’une nation togolaise juste, unie et résolument tournée vers son développement ».
Le GMC s’est épanché sur l’actualité nationale. Accélération de l’endettement (3300 milliards de FCFA, soit 65 % du PIB national), recours intempestifs à des emprunts obligataires à des taux de plus en plus élevés, généralisation de la corruption, de la gabegie et de l’impunité pour leurs auteurs, ce sont autant de sujets économiques évoqués. Un mémorandum sur « la situation économique catastrophique » du pays serait même en cours d’élaboration et « présentera également des propositions de reformes et de solutions à l’endroit des acteurs politiques pour permettre au Togo de relever le défi du développement ».
Le défaut d’alternance au Togo, la recrudescence des violations des droits humains, l’usage excessif et disproportionné de la force publique pour réprimer les manifestations publiques pacifiques lors de la crise sociopolitique de 2017-2018 et sa série de morts, le rétrécissement de l’espace public et civique, entre autres sujets, ont été aussi abordés sur le plan sociopolitique. « C’est dans ce contexte dégradé que des élections législatives et régionales sont projetées pour la fin de l’année 2023 ou au début de l’année 2024. Le refus du pouvoir d’engager des réformes de fond pour un véritable assainissement du cadre électoral est un signe annonciateur de la marche inéluctable vers un nouveau coup de force électoral », relève dans sa déclaration le GMC qui dit être en train d’ « élaborer une plateforme ad hoc destinée à sensibiliser les Togolais sur l’ampleur et la gravité des fraudes massives qui ont toujours entaché les élections au Togo ainsi que sur leurs conséquences sur le développement économique et social du pays ».
Le GMC n’est pas resté indifférent à l’actualité du continent marquée notamment par le concert de coups d’Etat militaires en Afrique francophone (Mali, Burkina, Guinée, Niger, Gabon) qui « menacent la paix et la stabilité des pays concernés, mais aussi et surtout risquent de plonger gravement toute l’Afrique subsaharienne dans une longue période d’incertitudes ». Tout en relevant les facteurs à l’origine de cette épidémie (sic), le mouvement appelle la CEDEAO à « privilégier les actions en amont pour légitimer les processus électoraux afin de prévenir les coups d’Etat et promouvoir la stabilité politique en Afrique de l’ouest », procéder « à des réformes courageuses et salutaires afin de relever les vrais défis démocratiques », notamment la limitation à deux des mandats présidentiels…
Avec Letabloid