Dans un communiqué rendu public dans la soirée du vendredi 5 février 2021, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) suspend le Journal « L’Alternative » de Ferdinand Ayité pour 4 mois. Ce, pour « violations graves des règles de déontologie et d’éthique de la profession de journalisme » dans un article intitulé « Justice, Succession Georges Kudawoo : Me Koffi Tsolenyanu, un faussaire au gouvernement » dans sa parution N° 940 du 2 février 2021.
Le Directeur du journal « L’Alternative » Ferdinand Ayité, bien que connaissant la sanction qui attendait son journal, puisqu’il l’avait annoncée avant le communiqué de la HAAC, a réagi juste après ce communiqué.
Pour le journaliste d’investigation, ce communiqué de la HAAC est truffé de mensonges. Il pointe tout d’abord du doigt le fait que la HAAC affirme dans ce communiqué qu’il n’a produit aucun document pour justifier les faits allégués.
« Ce communiqué de la Haac est un tissu de mensonges. Et c’est bien triste. Ceux qui ont lu l’alternative du mardi passé ont vu tous les documents que nous avons publiés. Ce matin en arrivant à la Haac j’avais avec moi une pile de documents. Le plaignant a transmis lui aussi des documents à la haac. Lorsque nous sommes rentres dans le fond du dossier les responsables de la Haac disent puisque l’affaire est au tribunal seule la justice peut apprécier les pièces. J’en voulais même leur remettre certains mais ils n’ont pas voulu prendre. Ils ont dit que c’est l’aspect déontologie qui les intéresse et c’est là où il y a eu tout un débat autour du mot faussaire. Maintenant que les mêmes responsables viennent dire dans un communiqué que nous n’avons produit aucun document pour justifier les faits allégués est quand même hallucinant », déplore-t-il dans un message publié sur sa page facebook.
En second lieu, le DP du journal regrette le fait que la HAAC affirme dans son communiqué qu’il n’a pas tenu compte du courrier que Me Koffi Tsolenyanu lui avait envoyé la veille de la publication de l’article en question pour lui signifier sa disponibilité à le rencontrer.
« La fameuse lettre de monsieur Tsolenyanu. Dans la conduite de ce dossier, nous avons adressé le 18 janvier un courrier au cabinet du notaire pour le rencontrer et avoir sa version. Il est rentré dans un jeu de cache-cache avec nous durant deux semaines. Le journal du bouclage il fait parvenir un courrier à la rédaction soit disant que si lui il doit nous rencontrer pour donner des versions ce sera devant la Haac. Il n y a aucune disposition de la loi qui dit que lorsqu on veut recouper des informations c’est devant la haac que cela doit se faire. Donc ce courrier n’a aucun sens et le président de la Haac et les membres en sont conscients puisque le président a dit aujourd’hui qu’il a appelé Tsolenyanu pour lui dire que le haac n’est pas une cour pour faire une réunion de ce genre. C’est hallucinant que dans son comité la haac cite ce courrier. Heureusement qu’en homme avisé nous avions pris nos dispositions avant d’aller à cette rencontre. Les propres propos feront foi. Je suis de ceux qui pensent que les auditions à la Haac doivent être publiques pour permettre à chacun d’apprécier ce qui se passe », q-t-il poursuivi.
Rappelons que le journal « L’Alternative » a été suspendu pour 2 mois l’année passée pour un article sur l’ambassadeur de France au Togo d’alors, M. Marc Vizy.