Demain mercredi 4 novembre, le confrère Ferdinand Ayité et son journal l’Alternative mis au banc des accusés dans le procès du pétrolegate seront situés sur leur sort. Mais avant, les révélations du confrère dans l’affaire ont eu le mérite d’éclairer la lanterne des togolais sur les réalités autour de la commande du pétrole au Togo. Les Togolais ont été simplement édifiés qu’on ne leur a jamais vendu le carburant aux vrais prix à la pompe. Mais qu’on les a toujours grugé jusque-là
Des bribes sur les éléments du rapport d’audit
C’est sans doute un tournant décisif dans la gestion des affaires de la République. Le pétrolgate. Cette affaire de détournement de 500 milliards FCFA, dans la commande du pétrole au Togo, révélée par la presse et dont les dernières évolutions de l’affaire exhibent des chiffres bien pires.
En effet, le rapport d’audit commandité par le ministère du Commerce et conduit par l’inspecteur des Finances Ibrahim Tchemba, malgré la cabale judiciaire actuellement en cours contre le confrère l’Alternative et son Directeur de Publication, Ferdinand Ayité, après diagnostic, est assorti de 70 recommandations. Lesquelles demandent, entre autres, la justification des dépenses effectuées par le Comité de suivi de fluctuation des prix de produits pétroliers (Csfppp) sur ses multiples comptes séquestres dont celui ouvert à la Btci, la restitution de 12 milliards FCFA indûment engloutis par les différents noms mis en cause, de même que celle, par chacun, des biens et matériels roulants mis à sa disposition, puis le relèvement de ces derniers de leurs fonctions.
Au-delà de la cabale…
Aujourd’hui, sans pour autant attendre le verdict final du procès en cours qui a plus l’air d’un complot pour faire taire une voix bavarde, dénonciatrice et encombrante, le confrère Ferdinand a visiblement réussi sa mission d’utilité publique. Celle de révéler les graves dysfonctionnements dans la gestion de la commande du pétrole.
Une mission finalement achevée par le rapport d’audit qui, non seulement cite des noms, mais révèle un détournement finalement estimé à près de 1000 milliards FCFA. Malheureusement, ce scandale d’État sans précédent qui devra normalement valoir au journaliste encouragements et distinctions, est plutôt en passe de lui valoir une condamnation.
La consécration du sérieux et de la recherche du bien-être social…
Loin de décourager tout observateur épris de la bonne gouvernance, cela permet plutôt d’être désormais plus regardant dans la gestion du pétrole au Togo, allant de sa commande sur le marché international jusqu’à sa vente à la pompe. En effet, le pétrolgate a le mérite d’amener les togolais à comprendre au mieux, la supercherie érigée en mode de gouvernance depuis quelques années au Togo. Et de cette affaire, l’on comprend aisément que contrairement au discours servi depuis lors, la vérité du prix n’a jamais été appliquée au Togo. Ceci, en ce sens que la vérité du prix à la pompe en rapport avec le prix du baril à l’international doit être proportionnel au pouvoir d’achat dans chaque pays. Et cest de là qu’on comprend qu’en réalité, c’est le contribuable qui a toujours subventionné le pétrole à près de 30% à 40% en l’achetant chèrement à la pompe, au profit d’un petit gang oint par le ministère du Commerce dénommé Csfppp. Ce qui montre le cynisme avec lequel les magouilleurs cités dans le rapport d’audit ont traité les togolais pris en bêtes de somme.
Doit-on encore augmenter le prix du pétrole au Togo?
Aujourd’hui, après la découverte du pot-aux-roses, la question se pose de savoir si doit-on encore procéder à une augmentation du prix de l’essence au Togo. Sans ambages, non ! Du moins pas de si tôt. Et pour une bonne raison.
En effet, partant du fait établi que le prix vendu à la pompe a toujours été greffé, il est légitime de demander aujourd’hui un stop à une quelconque augmentation du prix du pétrole. Et là encore, il reste à savoir si les 425 F auxquels le ministre Adédzé a ramené la planche en avril dernier est sincère.
Qu’à cela ne tienne avec le fait établi par le rapport d’audit que le contribuable a toujours payé à la pompe au-delà du prix juste, il revient que l’Etat s’est fait assez de bénéfices qui doivent lui permettre de subventionner aujourd’hui le prix à la pompe pour longtemps quel que soit la hausse que connaîtrait le prix du baril. Si on nous dit que l’Etat n’a pas ces bénéfices en mains alors raison de plus qu’on aille les chercher chez ceux qui l’ont mis par devers eux royalement.
Surtout si l’on se réfère uniquement aux prébendes et autres facilités auxquelles s’adonnent les membres du comité de fluctuation qui repartent d’une simple réunion de travail avec des émoluments qui vont de 500.000 à 2 millions FCFA.
Il nous revient également selon le confrère L’Alternative que seul l’ex-ministre du Commerce (2012-2019) Legzim-Balouki a été gratifié de 529 millions en 14 mois.
Dès lors, se signale pour le pouvoir public, l’urgence de faire pression pour que chacun des noms cités dans ce rapport restitue cette manne qui permettra, vraisemblablement à l’État, de supporter la fluctuation du prix du baril à l’internationale. Et ce, ne serait-ce que durant les cinq ans du mandat en cours. Et cela est bien probable, à voir la richesse créée depuis plusieurs années par le Csfppp.
source : FRATERNITE