La déconstruction du «narratif russe, chinois, turc contre la propagande anti française» imposée par le président français Emmanuel Macron aux ambassadeurs français en poste en Afrique et aux chaînes France Médias Monde a du plomb dans l’aile car elle ne passe nulle part sur le continent et cette jeunesse africaine vent debout contre l’ancienne métropole est plus qu’alerte et plus avertie sur les enjeux de l’heure. Elle a son idée et son planning pour aboutir à sa souveraineté réelle.
On se rappelle des nombreuses manifestations contre la France sur le continent notamment en Algérie, au Tchad, au Mali, au Burkina-Faso où un contingent militaire et des armements français ont été des jours durant, blogués entre Bobo Dioulasso et le Niger. La même aversion contre l’ex colonisateur est ressentie et matérialisée au Rwanda et dans plusieurs pays où la France avait laissé des traces très négatives de son occupation illégale des territoires africains décidés à Berlin en 1884.
Ce samedi 17 septembre 2022, malgré les pressions, les arrestations et les menaces en tous genres contre partis politiques et organisations de la société civile par le président nigérien Mohamed Bazoum ce sous-fifre de la France, des centaines de milliers de Nigériens ont bravé la peur et étaient dans les rues de Niamey pour non seulement manifester contre la présence au Niger de la force française Barkhane chassée du Mali par les autorités de transition, mais aussi pour que le pays coupe le cordon ombilical avec la France afin de retrouver sa souveraineté et prendre en charge la gestion de ses ressources minières surtout l’Uranium exploité depuis des dizaines d’années par Areva dans la bidonville d’Arlit, ville qui manque de tout et Ô sacrilège, du courant électrique dont l’uranium de son sous-sol sert à éclairer les villes françaises et à alimenter les industries.
Des pancartes contre la France étaient brandies et fait remarquable, des slogans pro-Poutine et le drapeau russe ont été salués avec des manifestants réclamant, tout comme au Mali, la présence de la Russie pour lutter efficacement contre le terrorisme qui endeuille le Niger.
Cela se comprend aisément. Le problème de la France en Afrique, ce n’est nullement un narratif ou une propagande russe, turque ou chinoise contre les intérêts de l‘ex colonisateur sur le continent. Ce sont les comportements et les actions de ses dirigeants qui adoubent et installent partout ailleurs sur le noir continent, des Chefs d’États vomis par leurs peuples, des dictateurs aux méthodes violentes et surtout, lorsque les autorités françaises passent par du mensonge, de la manipulation et de la forfaiture pour saboter une transition malienne qui veut se départir des relents coloniaux pour s’assumer et assumer ses responsabilités afin d’acquérir son autonomie et sa souveraineté.
Le terrorisme qui est devenu un fléau qui frappe toute l’Afrique de l’Ouest du Sahel jusqu’à la côte du Golfe de Guinée n’est que l’œuvre de la France lorsque sous de fallacieux prétextes et pour ne pas que Khadafi le leader et le guide libyen témoigne publiquement du financement de la campagne de Nicolas Sarkozy à la présidentielle française, il a été bombardé, traqué et remis tel un colis à Al Qaida et à ses démembrements dont l’État Islamique pour qu’il soit assassiné.
La certitude est là et incontestable. Sur le continent africain c’est le crépuscule de la France. Malgré les financements accordés à des propagandistes africains pour vanter les mérites de la France pour la faire porter dans le cœur des Africains, il n’en sera plus rien. Et ceux qui s’époumonent à vouer aux gémonies la junte malienne qui est la porte-voix de cette nouvelle Afrique ont du pain sur la planche. Ils vont beau écrire pour saturer leurs pages et les réseaux sociaux, l’écho n’est ressenti nulle part ailleurs. Que la France laisse à ses 14 anciennes colonies francophones qui sont encore sous le poids de son diktat, le soin de s’auto-déterminer.
J’ai encore dit…
Anani Sossou