Coup de force au Niger : l’armée annonce « souscrire à la déclaration » des putschistes
Le chef d’état-major des armées du pays a annoncé jeudi « souscrire à la déclaration » des militaires putschistes. Le président Mohamed Bazoum est détenu par la garde présidentielle depuis mercredi, les frontières ont été fermées et un couvre-feu instauré. La Russie, l’Union européenne et l’Onu appellent à sa « libération immédiate ».
Le chef d’état-major des armées du Niger a annoncé, jeudi 27 juillet, « souscrire à la déclaration » des militaires putschistes lue mercredi soir à la télévision nationale, mettant « fin au régime » du président Mohamed Bazoum, séquestré par des membres de la garde présidentielle.
« Le commandement militaire des Forces armées nigériennes (FAN) » a « décidé de souscrire à la déclaration des Forces de défense et de sécurité », indique un communiqué signé du chef d’état-major, le général Abdou Sidikou Issa, afin d' »éviter une confrontation meurtrière entre les différentes forces ».
Mercredi soir, des militaires putschistes au Niger – pays en proie à la violence terroriste et jusqu’alors allié des pays occidentaux – ont annoncé à la télévision nationale avoir renversé le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, au pouvoir depuis 2021.
« Nous, Forces de défense et de sécurité (FDS), réunis au sein du Conseil national4 pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), avons décidé de mettre fin au régime que vous connaissez », celui du président Bazoum, a déclaré le colonel-major Amadou Abdramane, entouré de neuf autres militaires en tenue. « Cela fait suite à la dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale ».
Il a affirmé « l’attachement » du CNSP au « respect de tous les engagements souscrits par le Niger », rassurant également « la communauté nationale et internationale par rapport au respect de l’intégrité physique et morale des autorités déchues conformément aux principes des droits humains ».
« Toutes les institutions issues de la 7e République sont suspendues, les secrétaires généraux des ministères se chargeront de l’expédition des affaires courantes, les Forces de défense et de sécurité gèrent la situation, il est demandé à tous les partenaires extérieurs de ne pas s’ingérer », indique en outre la déclaration.
Frontières fermées et couvre-feu
Par ailleurs, « les frontières terrestres et aériennes sont fermées jusqu’à la stabilisation de la situation » et « un couvre-feu est instauré à compter de ce jour (mercredi) de 22 h à 5 h (21 h à 4 h GMT) du matin sur toute l’étendue du territoire jusqu’à nouvel ordre ».
Sur France 24 jeudi matin, le ministre des Affaires étrangères du Niger, Hassoumi Massoudou, avait appelé « les officiers factieux » à « rentrer dans les rangs », affirmant que des revendications peuvent « s’obtenir par le dialogue ».
Se présentant comme le « chef du gouvernement par intérim », Il a par ailleurs affirmé avoir parlé au président Bazoum et a déclaré que celui-ci allait bien
Avec AFP