A la création de la CEDEAO en 1975, le Togo est membre fondateur. L’objectif de cette organisation étant, entre autres, l’intégration par la libre circulation des personnes et des biens. Très noble !
Sauf que maintenant, des pratiques semblent aller dans le sens contraire.
En effet, jusque-là, tout se passait plutôt bien entre le Togo et le Bénin, deux pays frontaliers. Sachant qu’on retrouve la même population de part et d’autre de la frontière artificiellement tracée par le colonisateur. D’ailleurs, entre le Togo et le Bénin, cette frontière a changé d’emplacement à plusieurs reprises au fil du temps. Chaque jour, c’est par milliers que les Togolais et les Béninois se rendent visitent, ou vaquent à leurs activités professionnelles, en franchissant la limite de leur territoire national.
Alors, on le sait, comme partout dans la sous-région, en traversant la frontière, les voitures immatriculées au Bénin bénéficient d’un laisser-passer. Un précieux document qui permettait de passer la frontière plusieurs fois dans les deux sens, sans limite, et ce, durant un mois.
Soudain, depuis ce mois de juin, sans qu’on ne sache vraiment pourquoi, le Togo change les règles et corse les conditions d’entrer des véhicules. Désormais, chaque laisser-passer est réduit à un seul passage, le coût restant le même, soit 7.000 francs cfa.
Un vrai recul pour l’intégration sous-régionale et aussi un coup dur pour le tourisme que le même gouvernement cherche à promouvoir. C’est surtout un surcoût incompréhensible pour la population, particulièrement durant cette période de grande inflation. Justement, au deuxième trimestre 2023, le taux d’inflation sur une année atteint 6,3% au Togo, selon les autorités togolaises, et il est à 2,1% au Bénin, selon la Banque Centrale.
Alors que ces derniers temps le régime togolais se fait passer pour le grand défenseur du panafricanisme, et donc de l’intégration continentale, il renforce parallèlement les barrières tarifaires qui éloignent des idéaux de ces concepts.
C’est une décision aberrante et contreproductive que le gouvernement togolais doit s’empresser de rapporter, pour le bon voisinage, pour l’intégration et pour l’économie.
Nathaniel Olympio
Président du Parti des Togolais
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