MA RÉPONSE AU MINISTRE FOLI-BAZI
Il y a quelques jours, M. Foli-Bazi Katari a cru devoir faire une sortie dans laquelle il disait, je cite : « Si un parti est préoccupé par la situation actuelle des formations de l’opposition, c’est bien UNIR. Le chef de l’État a toujours affirmé qu’on ne peut pas danser et s’apprécier soi-même. Il a toujours souhaité une opposition forte en face. Mais malheureusement ! » fin de citation,
Et ceci, à la suite de feu Kondi Agba qui le premier a fait une blague de mauvais alois, en disant « qu’il n’y a plus d’opposition au Togo ». Plusieurs jours durant, j’ai médité sur cette hasardeuse sortie pour en saisir le mobile. J’avoue n’être arrivé à autre conclusion que c’est une injure que le sieur Foli-Bazi Katari fait à l’intelligence des Togolais que nous sommes en faisant croire que le chef de l’Etat et UNIR sont préoccupés par la situation de l’opposition dans notre pays. Et, il est passé depuis longtemps le temps où certains se donnent le droit de jeter, par-dessus nos têtes, tous leurs fantasmes et toute leur bile parce que, pensent-ils, ils sont devenus des dieux et qu’il leur est loisible de faire de nous ce qu’ils veulent.
Ce temps est vraiment passé cher M. Foli-Bazi et vous méritez une réponse cette fois-ci : Vous ne pouvez donc pas ignorer que la gouvernance acariâtre du RPT/UNIR a foutu en l’air le bon vivre ensemble sur la Terre de nos aïeux depuis 60 ans ? Vous ne devez pas, non plus, ignorer que ce Togo qui nous appartient tous, tout est permis au RPT/UNIR mais raux autres partis politiques, rien ? Très prétentieux de votre part de vouloir nous présenter le chef de l’État que tous les Togolais connaissent par sa venue au pouvoir après les tueries de 2005 ? Cela serait-il vrai que vous êtes entrain de vous remémorer toutes les entraves (lois iniques sur les libertés individuelles et collectives) que votre gouvernance a mises en branle pour faire taire toute contestation qui met à nu les déviances que vous avez forgées par le glaive et le plomb dans l’unique but de vous éternisez au pouvoir contre le gré des plus de huit millions d’âmes que nous sommes ? Une chose est vrai dans votre sortie il n’y a pas d’opposition encore moins de division à l’Assemblée Nationale puisque vous êtes entre vous là-bas et j’en veux pour preuve : Vous-vous dites entre vous que certains sont amenés pour boire du lait et non pour compter les bœufs. Je rappelle aussi à votre aimable attention que le statut de l’opposition, loi que vous avez fabriquée pour mélanger la classe politique à votre guise, dispose en son article premier que l’opposition s’entend parlementaire et vous ne pouvez pas faire d’amalgame à propos puisque nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes.
Que cela vous plaise ou non, M. Foli-Bazi, il y a bel et bien une opposition forte au Togo et c’est l’immense majorité des Togolais et des Togolaises qui sont fondamentalement contre la manière dont ils sont gouvernés par vous, la minorité qui accapare toutes les richesses de notre pays en reléguant au statut de pauvres hères cette immense majorité qui vous toise malgré tout. Plus, il y a une opposition ferme et déterminée devant vous, celle que vous tentez de détruire par des artifices malveillants empreints de mensonges, de dénigrements et de tentatives de corruption sans y parvenir, parce qu’au Togo, tout le monde n’est pas faux.
Vous croyez pouvoir cacher votre peur grandissante devant l’adhésion populaire du peuple à la cause de la démocratie, de l’état de droit et du bien-être que défend l’opposition, la vraie. Si non comment comprendre que vous faites tout pour frauder encore les élections à venir à chacune de ses étapes. Je n’en veux pour preuves, l’enrôlement des mineurs et des étrangers sur les listes électorales et la suspension, en violation de la loi, de l’enrôlement des citoyens pourtant majeurs dans la région maritime. Si le chef de l’État et le RPT-UNIR étaient aussi sûrs que l’opposition n’existe plus au Togo, vous n’auriez plus besoin de fraudes avant d’espérer gagner.
Je voudrais aussi vous faire savoir que vous avez manqué l’occasion de vous taire parce que vous devez vous souvenir du rôle que vous avez joué en 2005, lorsque vous aviez pris l’intérim au ministère de l’intérieur â la suite du départ précipité de M. Akila Esso BOCO lors de la présidentielle contestable et contestée du 24 mars. Vous voudriez bien vous souvenir de vos propos qui ont glacé le sang de la nation toute entière , je cite : « ‘fikè mi lé yio, nous avons déjà pacifié Lomé, revenez » , fin de citation. Ces propos vous les adressiez aux concitoyens qui fuyaient les atrocités de la soldatesque qui déferlaient dans la capitale, brisant tout sur son chemin.
A mon avis, vous devez faire amende honorable ou vous taire pour ne pas raviver des blessures non encore cicatrisées. Et, c’est pour cela que nous autres, quoique difficile, nous-nous efforçons de maintenir la cohésion nationale en ne cherchant pas à rendre le coup pour le coup afin d’arriver â un Togo uni où jouissent les 42 ou 43 ethnies qui le peuplent. C’est pour cette noble cause que je voudrais rappeler à vous et à moi aussi le second strophe de notre Hymne : « Dans l’unité nous voulons te servir, C’est bien là de nos cœurs, le plus ardent désir, Clamons fort notre devise, Que rien ne peut ternir. Seul artisan de ton bonheur, ainsi que de ton avenir, brisons partout les chaînes de la traîtrise,
Et nous te jurons toujours fidélité,
Et aimer servir, se dépasser,
Faire encore de toi sans nous lasser,
Togo chéri, l’or de l’humanité ».
Concitoyennement vôtre,
cher camarade de banc Foli-Bazi Katari.
Francis Pedro AMUZUN (le 19 juin 2023)