Lors de son passage le 29 octobre dernier dans l’émission « Au cœur de la Nation » après le journal télévisé de 20h sur la Télévision Togolaise (TVT), la cheffe du gouvernement Victoire Tomegah-Dogbé en a mis plein les oreilles aux téléspectateurs. Attendue sur comment elle compte mettre en musique la fameuse action gouvernementale dont elle est le bras armé, l’invitée d’un soir s’est voulue sans équivoque, déclarant qu’il faut « se mettre au travail ».
« Notre préoccupation, c’est de s’atteler à l’amélioration des conditions de vie des populations en se basant sur un mode de gouvernance concerté », a-t-elle martelé. Cette gouvernance, aux dires de l’ancienne ministre du Développement à la base, sera axée sur les résultats. Aussi a-t-elle souhaité l’engagement des investisseurs privés pour financer les grands projets de développement. Comme pour égayer l’ouïe de l’audimat, dame Dogbé n’a pas fait dans la dentelle, elle qui se pique même de l’amélioration de la connexion, du renforcement du réseau routier rural et, last but not least, de la création d’une banque digitale.
Tout est donc possible dans l’évangile selon Victoire Tomegah-Dogbé. Sauf que cela fait plus de quinze ans que les pauvres Togolais entendent les mêmes refrains sans jamais voir la réalité de ce que leurs dirigeants leur fait miroiter. Il n’y a pas plus poseurs que des dirigeants se cachant derrière des termes aussi pompeux que l’amélioration des conditions de vie des populations. Renforcer le réseau routier, alors même que la route Lomé-Vogan-Anfoin est depuis des années en perpétuel chantier, voilà qui est génial. Loin de convaincre, Victoire Tomegah-Dogbé comme ses prédécesseurs a fait l’effet d’une candidate en période électorale venue racoler des électeurs indécis.
Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute, mais contrairement au corbeau de la fable, les Togolais n’ont pas été hameçonnés par cette intervention qu’ils savaient fallacieuse avant même son arrivée sur le plateau. Trop facile pour une Première ministre de s’engager à créer 500.000 emplois, comme si cela se trouverait dans le pas d’une mule. On aura tout vu sous les Gnassingbé et compagnie.
Source : Le Correcteur