La gouvernance de Faure Gnassingbé est caractérisée par l’enrichissement illicite et sauvage. En trois mandats, ce régime a fabriqué plusieurs milliardaires y compris le fils de Eyadèma Gnassingbé. Pourtant, l’article 145 de la Constitution précise : « Le président de la république, le premier ministre, les membres du gouvernement, le président et les membres du bureau de l’Assemblée nationale et du Sénat et les directeurs des administrations centrales et les entreprises publiques doivent faire devant la cour Suprême une déclaration de leurs biens et avoirs au début et à la fin de leur mandat ou de leur fonction». Cet article permet de réguler cette situation.
Au lieu d’aller droit au but, Faure et ses bonimenteurs continuent de jouer la comédie. En conseil des ministres, le tout premier avec le gouvernement Victoire Dogbé le 28 octobre dernier, une diversion indigeste a été enregistrée. « Le Conseil des ministres a examiné l’avant-projet de loi organique fixant la composition, l’organisation et le fonctionnement des services du Médiateur de la République. Ce texte porte essentiellement sur l’organisation et le fonctionnement des services de cette institution pour tenir compte des évolutions des fonctions du Médiateur de la République. Ainsi, le Médiateur de la République a la compétence de recevoir la déclaration des biens et avoirs de hautes personnalités, hauts fonctionnaires et agents publics, conformément au nouvel article 145 de la Constitution et à la loi organique fixant les conditions de la déclaration des biens et avoirs des hautes personnalités, hauts fonctionnaires et agents publics», détaille l’avant-projet de loi ayant désormais le statut de projet de loi après son passage en Conseil des ministres.
«Avec l’adoption de ce texte, une étape supplémentaire est franchie dans la mise en œuvre de la procédure de déclaration des biens et avoirs. Le projet de loi organique donne également au Médiateur de la République la possibilité de faire mener des enquêtes ou investigations pour s’assurer d’une part, de la justesse, de l’équité et de la qualité des services publics pour aider à une administration publique, juste, équitable et de qualité au service des citoyens», informe le Conseil des ministres. Pour témoigner de son attachement croissant à l’orthodoxie en matière de gestion des finances publiques, l’exécutif togolais a décidé de limiter dorénavant le mandat du Médiateur de la République.
Pour ce faire, l’avant-projet adopté le 28 octobre en Conseil des ministres «apporte des modifications concernant la limitation de la durée du mandat du Médiateur de la République désormais fixé à trois (3) ans renouvelables une seule fois et l’introduction de la prestation de serment avant l’entrée en fonction du Médiateur de la République». Une disposition «qui renforcera ainsi l’indépendance du Médiateur de la République», précise le communiqué ayant sanctionné le conseil des ministres.
A cette allure, à quand finalement la déclaration des biens de Gnassingbé Faure qui a entamé un nouveau mandat depuis le 03 mai dernier et ses ministres depuis le 02 octobre ?
L’article 145 de la Constitution a bien précisé que la déclaration des biens et avoirs doit se faire au début et à la fin du mandat ou de la prise de fonction. Cette loi existe depuis 1992 mais il a fallu fin novembre 2019 pour prendre le décret fixant les conditions de ces déclarations. Presque un an après, la diversion continue. Or, à l’œil nu, l’insolence dans l’accaparement des richesses nationales est visible. Tout se passe comme si ce pays est une propriété privée de quelques individus au pedigree minable et repoussant.
Kokou AGBEMEBIO
Source : le Correcteur