L’ancien président français Nicolas Sarkozy devra purger un an de prison après avoir été déclaré coupable jeudi de financement illégal de sa campagne de 2012, dans l’affaire dite « Bygmalion ». M. Sarkozy n’ira toutefois pas en prison. Sa peine sera directement aménagée, a précisé le tribunal.
La peine prononcée est supérieure aux réquisitions du parquet, qui avait proposé un an dont six mois avec sursis.
L’avocat de l’ancien président a annoncé qu’il allait faire appel.
M. Sarkozy, absent de l’audience jeudi, « a poursuivi l’organisation de meetings », a souligné la présidente du tribunal Caroline Viguier. « Il avait été averti par écrit du risque de dépassement » du plafond légal, a-t-elle encore affirmé lors de la lecture du jugement.
« Ce n’était pas sa première campagne, il avait une expérience de candidat », a poursuivi la magistrate. Nicolas Sarkozy « a volontairement omis d’exercer un contrôle sur les dépenses engagées ».
Au final, le coût de la campagne était, selon l’accusation, d’au moins 42,8 millions d’euros, soit près du double du plafond légal à l’époque.
Pendant la campagne pour sa réélection en 2012, Nicolas Sarkozy a été un « candidat désinvolte », demandant « un rassemblement par jour », des « shows à l’américaine » et a laissé filer les dépenses sans s’en préoccuper, avait soutenu le parquet dans son réquisitoire.
Un montage illégal entre le parti de la majorité d’alors, l’UMP – que M. Sarkozy rebaptisera Les Républicains (LR) par la suite – et la société organisatrice de rassemblements Bygmalion, aurait couvert cette campagne somptuaire.
Autre condamnation
M. Sarkozy avait déjà été condamné, en mars, à de la prison ferme pour une autre affaire liée à des écoutes téléphoniques.
« Il n’y a pas eu d’emballement » de la campagne en 2012, « c’est une fable », avait affirmé en juin à l’audience l’ancien chef de l’État français (2007-2011), qui a fait appel du premier jugement, en vertu duquel il doit normalement purger une peine de trois ans de réclusion.
Premier ex-président français condamné à de la prison ferme, Nicolas Sarkozy, 66 ans, nie farouchement dans les deux dossiers, mais l’assure : « Je suis habitué à subir ce harcèlement depuis 10 ans ».
Celui que les Français surnomment « Sarko », et dont la présidence fut marquée par une ligne dure sur la sécurité et l’immigration, avait juré qu’on « n’entendrait plus parler de lui », après une humiliante défaite en 2012 face au socialiste François Hollande.
Ses démêlés judiciaires, sa vie médiatique avec l’ex-mannequin franco-italienne et chanteuse Carla Bruni, épousée en 2008, ont fait mentir cette prédiction, tout comme sa popularité toujours forte à droite de l’échiquier politique.
Malgré sa défaite sans appel au premier tour de la primaire de la droite de 2016, son évocation dans les rassemblements du parti Les Républicains continue de déclencher des tonnerres d’applaudissements et ses livres se vendent comme des petits pains.
Source : AFP