Par Maryse QUASHIE et Roger E. FOLIKOUE
Partout dans le monde la durée de la pandémie mais aussi les informations diffusées pratiquement en continu sur les médias ne permettent pas d’oublier le COVID-19. Malheureusement ce que disent ces médias vont dans tous les sens et l’avalanche des déclarations diverses et souvent contradictoires à laquelle nous sommes soumis nous fait plonger dans une totale confusion.
Ainsi en est-il des questions du vaccin et des mutations du virus. Depuis le secondaire on nous a appris ce qu’est un vaccin : il s’agit d’introduire dans l’organisme une quantité de la « maladie » telle que cet organisme développe des anticorps qui lui permettront de résister à une contamination, c’est-à-dire d’être immunisé. Alors, pourquoi les vaccins contre le Coronavirus sont-ils présentés comme la solution miracle, alors que personne ne dit avec certitude qu’ils garantissent l’immunité ? Qu’en est-il des personnes âgées qui sont mortes (de quoi ? Personne ne le dit clairement) après avoir été vaccinées ? Et la campagne à propos de mutations du virus ? Les vaccins protègent-ils contre ces nouvelles formes du virus ? Des citoyens n’ont-ils pas droit à des réponses fermes et crédibles ? On s’est contenté de donner des nationalités aux diverses mutations : cela correspond-il à une injonction donnée aux virus de ne pas franchir les frontières ? Pourquoi traite-t-on les citoyens comme des enfants ? De la même façon on s’est entendu pour parler de variants plutôt que de mutations, parce que la science-fiction aurait donné une connotation effrayante au terme mutant. Bref on souffle le chaud et le froid, on laisse planer l’équivoque sur l’efficacité de ces vaccins tout en les vendant par millions de doses.
Finalement, y a-t-il eu suffisamment d’études ? Et voilà que l’OMS se plaint déjà de fracture vaccinale à notre sujet, pauvres pays insuffisamment nantis pour se payer le vaccin comme les Occidentaux, qui eux déjà pensent à fermer leurs frontières aux non vaccinés qui viendraient de l’Afrique en particulier. Mais se rappelle-t-on que c’est l’Afrique qui a été le continent le moins frappé par la pandémie ? (A ceux qui parlent de flambée des cas on peut poser cette question : les chiffres de maintenant peuvent-ils être comparés à ceux de l’année dernière où on ne dépistait pratiquement pas ?) Pourquoi cette protection de la population africaine? Aucune réponse claire ! Mais alors, pourquoi vacciner encore des personnes protégées sans avoir cherché préalablement à expliquer ce qui a empêché l’hécatombe sur ce continent ?
Et ce que nous craignons surtout, c’est qu’on nous oblige à nous vacciner en faisant fi de notre liberté de dire non à un traitement médical.
L’équivoque sur les armes de la lutte contre le COVID-19, sera ainsi à l’origine d’une restriction de nos libertés. A suivre… Soyons vigilants !
Dans le cas du Coronavirus, il faut l’avouer, l’équivoque n’était pas totalement intentionnelle mais il est des cas bien différents de ce point de vue. En effet certaines personnes ont été privées de liberté pendant quelques heures et en quelque sorte punies sous prétexte qu’elles avaient l’intention de semer le désordre dans le système scolaire. Mais le premier désordre, n’est-il pas ce que dénoncent ces enseignants ? Le désordre ne consistet-il pas à ne pas donner suite à des engagements pris depuis longtemps ?
Cette pratique, correspondant au refus d’honorer les engagements antérieurs en les enveloppant de flou, est en train de devenir « normale » alors qu’à cause d’elle les enseignants de différents degrés voient peu à peu leur droit syndical se rétrécir. Et le pire c’est que c’est un enseignant qui tente de faire régner la terreur, par des intimidations de diverses natures, dans le corps auquel il appartient, le corps des fonctionnaires les plus nombreux ! Sommesnous encore en démocratie ?
Quelle est alors la réponse que donnent les citoyens, conscients de la situation où vivent les travailleurs de notre pays ? Voilà un pays où il existe beaucoup de chômeurs mais les données officielles sur le taux du chômage suscitent un doute rationnel. Qui s’occupe du droit au travail des citoyens, eux qui par ailleurs ne bénéficient pratiquement que d’un minimum de protection sociale ? Alors que, dans le cadre de la prise en charge de la crise sanitaire, les travailleurs français privés de travail, bénéficient d’indemnités de chômage partiel, chez nous même l’aide de type social n’a pu être assurée par l’Etat. Que dire de l’initiative NOVISSI dans un tel contexte ?
De ces citoyens dont les confrères ont des problèmes parce qu’ils ont voulu lutter pour de meilleures conditions de travail et de vie pour tous, on attendrait normalement une réponse au nom de la solidarité qui lie les travailleurs. Mais à cause de la peur que fait régner celui qui voudrait réduire les enseignants au statut de sujets obéissants, personne ne bouge.
Cependant, les travailleurs du secteur de l’éducation, comme tous les citoyens d’ailleurs, devraient réagir au moins au nom de la vérité. Au nom de la vérité, devrait-on laisser les syndicalistes se battre seuls contre un pouvoir qui ne respecte pas toujours ses engagements ? Comme on le sait ce n’est pas la première fois que ce procédé est utilisé : dans l’enseignement supérieur aussi, il est question d’engagements pris et non honorés. Personne pour dire le vrai ?
De fait, il y a beaucoup de brimades et d’injustices qui depuis des années frappent les enseignants des divers degrés dans notre pays, concernant notamment le recrutement, les affectations dans les zones géographiques et dans les postes de responsabilités, la promotion, les rémunérations, les pensions de retraites, etc. Mais tant que ces injustices ne concernent que quelques personnes, on n’arrive pas à en venir à bout.
En effet les intéressés pensant d’abord à une erreur, commencent par entreprendre des démarches en suivant la voie hiérarchique. Ils trouvent alors des oreilles attentives et des cœurs compatissants, alors ils s’en retournent confiants. Le temps passant, ils reprennent attache avec la hiérarchie. C’est alors que le responsable administratif leur explique avec gêne que rien ne dépend de lui, qu’il faut aller plus haut peut-être… Les intéressés comprennent alors peu à peu que leur situation n’a guère de chance d’évoluer.
Oui c’est l’employeur le premier responsable de tout cela, mais où sont les citoyens défenseurs de la justice et de vérité ? Ils sont tapis dans l’ombre, avec bonne conscience parce qu’ils ne sont pas du côté de l’injustice, ils prêtent une oreille bienveillante à ceux qui sont traités injustement, parfois même les aident financièrement.
Mais est-ce comme cela qu’il y aura plus de justice dans notre pays en ne se laissant guider que par la peur ? Est-ce moral de laisser s’installer l’équivoque, alors que d’un mot on pourrait rétablir les faits et sauver un concitoyen de la misère, de l’opprobre, et même du désespoir lorsqu’on salit sa réputation, comme certains se sont laissés aller à le faire récemment?
Suffirait-il de dire la vérité en privé et de ne pas la défendre publiquement pour qu’elle triomphe? Oublierions-nous que notre liberté est au prix de la vérité ?
Peut-il y avoir la paix dans un corps social où règnent autant de frustrations? Depuis plus de deux décennies, il existe une réelle crise que l’on ne veut pas voir, il y a un malaise dans le vivre ensemble dans notre pays, allons-nous continuer dans une forme d’indifférence généralisée ou bien aurons-nous (gouvernants et gouvernés) le courage d’accepter la crise afin de la percevoir comme une chance pour un nouveau départ ?
Lomé, le 29 Janvier 2021