L’égérie de Faure Gnassingbé, Reckya Madougou est très en colère contre le régime de Patrice Talon. Elle dénonce de « honteuses manœuvres d’exclusion » aux prochaines élections présidentielles dans son Bénin natal, mais aussi des «tentatives d’assassinat et des menaces ». Toutes choses qu’elle qualifie de « terrorisme politique au Bénin ». Dame « Reckyatou » a déposé le 4 février dernier son dossier de candidature au nom du parti de Boni Yayi Les Démocrates pour la présidentielle du 11 avril prochain. Elle est épaulée par l’ancien député Patrick Djivo comme colistier. Mais la conseillère très très spéciale de Faure Gnassingbé a 99,99% de chance que son dossier soit rejeté.
Pour éviter toute surprise désagréable en 2021, Patrice Talon, en bon dictateur qu’il est, a fait modifier le code électoral et glisser une disposition qui impose aux candidats à la présidentielle un parrainage de 16 députés ou maires. Or les opposants ayant été exclus aux élections législatives et municipales, n’ont aucun élu. Dame Reckyatou le sait très bien, mais a néanmoins fait acte de candidature, pensant peut-être que Talon sera touché par la grâce divine et qu’il verra un peu dedans pour elle. « La stratégie est de montrer au monde entier que nous avons fait tout ce qui dépendait de nous », avait laissé entendre sans grande conviction un membre du bureau du parti Les Démocrates.
L’égérie de « Faurevi » est consciente que son dossier ne passera pas. Elle a les yeux rouges comme des drosophiles, se morfond et se tortille comme un ver de terre sous la canicule. « Participer à l’élection présidentielle aujourd’hui au Bénin relève du cauchemar », se lamente-t-elle. Dame Reckyatou parle de terrorisme politique.
«Ça fait mal, Madame ? » Est-on tenté de lui demander. La sagesse apprend qu’il ne faut pas faire à autrui ce que vous ne voulez pas qu’on vous fasse. Depuis quelques années, elle apporte sa collaboration agissante pour le triomphe de la dictature au Togo en battant le rappel d’une horde d’activistes et de communicants béninois pour soutenir le jeune monarque togolais à s’éterniser au pouvoir.
On se rappelle comment le régime avait manœuvré pour empêcher l’ancien ministre de l’Intérieur François Boko de se présenter à la présidentielle de 2020 au Togo. Elle était là, elle n’a rien dit. On se rappelle toutes les misères que le régime fait à l’ancien Premier ministre AgbéyoméKodjo, le vrai vainqueur de la présidentielle de 2020. Elle est là, elle n’a rien dit. Quand le régime de Faure braque les élections au Togo, elle ne dit rien non plus. Le terrorisme politique, ce n’est pas seulement au Bénin.
Liberté N°3324 du 10-02-21