En se recueillant sur la tombe du premier Président de Côte d’Ivoire, Houphouët Boigny, et en implorant son esprit à le guider pendant tout le second tour, Ouattara et encore moins Konan Bedié n’auront pas convaincu Thérèse Houphouët qui a officiellement appelé à voter pour Laurent Gbagbo au second tour.
Que feront-ils vraiment ?
La logique arithmétique, après l’appel de Bédié à voter pour Alassane Ouattara, donnant perdant Laurent Gbagbo, est fortement menacée par les derniers positionnements des personnalités à forte influence en Côte d’Ivoire. Après Mme Bédié, c’est autour de l’épouse du premier Président de Côte d’Ivoire, Thérèse Houphouët-Boigny, d’annoncer officiellement son soutien à Laurent Gbagbo au second tour des présidentielles ivoiriennes.
Dans sa déclaration parue dans le nouveau Courrier, elle déclare au sujet de Gbagbo :
« Parmi les deux personnalités qui sont en lice pour la magistrature suprême de notre pays, il est non seulement celui-là même qui incarne le mieux les valeurs d’Houphouët Boigny, mais c’est lui qui a décidé de poursuivre ses œuvres après sa mort. Gbagbo a continué de poursuivre le transfert de la capitale à Yamoussoukro. Alors que ceux qui demandent le soutien du Pdci aujourd’hui, le parti que Houphouët a créé, sont ceux-là même qui l’ont déstabilisé, fragilisé en 1994 après sa mort. »
Un autre coup dur aux houphouëtistes qui devront revoir leur stratégie contre celui là même qui a promis de les envoyer en retraite et ne demandait pas tant à Thérèse Houphouët.
Avec ces présidentielles ivoiriennes, les sms à caractères tribalistes et xénophobes connaissent comme jamais auparavant, un succès fou.
Une lecture facile de cette grande connotation xénophobe – un remake de la période trouble en Côte d’Ivoire – que revêt ces présidentielles laisserait penser que la rengaine gangreneuse de ce vilain concept n’aurait épargné personne. Y compris l’ex-Première première Dame ivoirienne, Thérèse Houphouet, après son appel à voter contre Ouattara, celui là même que l’on désigne de tout temps « l’Etranger » en Côte d’Ivoire.
Ce serait vite oublier le passé de cette Dame qui parle pour elle. Aux côtés de son mari, ils recrutaient des compétences dans tous les pseudo pays créés tel un partage de gâteau d’anniversaire depuis Berlin. Sans vouloir faire l’apologie de Houphouët ici, ce bâtisseur de la Côte d’Ivoire fait partie, du fait de certains de ces actes (recrutement des compétences africaines indépendamment de leurs pays d’origine) posés, de ces Africains là qui avaient très vite compris que nous sommes un seul et unique peuple. Bien que l’homme soit changeant, ces valeurs que partagea Thérèse Houphouët avec son mari des décennies durant, suffisent à nous convaincre qu’elle souscrirait difficilement aujourd’hui au vilain concept de l’ivoirité, en vogue au pays de Drogba.
Raison officieuse de ces soutiens subits qui font du bien à Laurent Gbagbo ?
Nous disons que, si dans le cas de la famille nucléaire (sa femme et ses enfants) de Bédié, la difficulté à se défaire du nain concept de l’ivoirité, qu’a Bédié lui-même, savamment inoculé à ces derniers, explique l’opposition sans compromis de ceux-ci à suivre l’appel (voter pour Ouattara) de Papa ; chez Thérèse Houphouët, une vieille rancoeur justifierait le rejet de l’appel lancé par celui qui est pourtant présenté comme l’héritier politique de son défunt mari. Le refus de Bédié à autoriser la réception de Thérèse Houphouët, Ex Première première Dame de Côte d’Ivoire, dans les salons d’honneurs des aéroports de Paris et de Côte d’Ivoire après la mort de son mari, auquel s’ajouteraient plusieurs autres écarts de conduite à l’égard son égard, lui vaudrait bien cette sortie publique de Thérèse Houphouet qui laissera forcément les traces dans l’alliance PDCI-RDH au soir du 28 Novembre ;
S’il est difficile voire impossible de mettre, la démarcation de Thérèse Houphouët des troupes se revendiquant de son défunt mari, sur le compte du concept d’Ivoirité, nous pensons cependant, très fortement que les travers de cette idéologie, semée et vendue par Konan Bédié, puis utilisée par Gbagbo quand ça l’arrange, auront du mal à se faire expurger de l’esprit des ivoiriens, du moins, de ceux des baoulés appelés par leur leader politique à voter pour Ouattara au le 28 novembre.
Une évidence qui nous fait dire à raison, que Bédié, en appelant à voter pour celui là même qu’il envoya en exil forcé en France, nous jouerait la « carte » Augustin Frédéric Kodock des présidentielles de 1992, symbolisée par sa fameuse déclaration, nous citons : Quand tu te noies, même si c’est le serpent que tu voies tu t’accroches.
La pratique politicienne de F. Kodock réussira t-elle aussi en Côte d’Ivoire ?
Vivement ce 2nd tour. Qui vivra verra.
source:camer.be
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