La Cour constitutionnelle du Togo est la juridiction chargée de la régulation du fonctionnement des pouvoirs publics. Elle est juge de la conformité de la loi au bloc de constitutionnalité, du contrôle de l’élection présidentielle et des élections parlementaires. Sa composition, ses attributions, la procédure applicable devant elle et son administration, sont prévues par la constitution, la loi organique et les décrets subséquents relatifs à la Cour constitutionnelle.
Voilà le rôle et les missions de la Cour Constitutionnelle. Dernière instance de recours en matière électorale dont les décisions sont inattaquables, la Cour Constitutionnelle se doit d’être impartiale et rigoureuse pour inspirer confiance. Pour se prendre au sérieux, elle doit faire preuve d’équité. Mais malheureusement, à la prestation de serment dimanche 03 mai de Faure Gnassingbé pour un quatrième mandat, AboudouAssouma a dégammé sérieusement. « Lest est quotnotamus : Ce que nous disons fait loi. Le suffrage universel a donc décidé, il n’y a plus personne pour s’y opposer », a avancé en premier le président de la Cour Constitutionnelle.« Si d’aventure, par mégarde ou étourderie, quelqu’un tente de s’y opposer, la force doit rester à la loi, dans sa rigueur, quel que soit l’âge de son auteur. La loi est égale pour tous.
On ne peut pas se réfugier derrière son âge et défier l’autorité. Même sur une civière, l’auteur doit répondre de ses actes devant la justice. Notre cour constitutionnelle n’est pas une église. Ce n’est pas l’église de Kpodzro. Leur République, c’est la république Gondwanaise, une République imaginaire », insinue celui qui est à la tête de cette Cour depuis 13 ans déjà.. Après avoir chargé sans gant la dynamique Kpodzro qui a porté AgbeyoméKodjo à la présidentielle du 22 février, M. Assouma s’est lancé dans une longue laudation sous forme de bilan de Faure Gnassingbé pour les trois mandats de gâchis. A ce niveau, on aura tout entendu. Du griotisme sans commune mesure. On a l’impression d’être en face d’un militant zélé à la quête de grâce.
Selon les constitutionnalistes, c’est une véritable salade qui ne fait pas honneur à la République. Qui peut prendre au sérieux cette Cour lorsque la première personne qui l’incarne devient un zélateur du président sortant ? Qui peut prendre au sérieux cette Cour lorsque ses propres chiffres donnés comme résultats de cette présidentielle dépassent le corps électoral ?
Quand on professe que toutes les institutions sont inféodées, aux ordres du régime, il n’y a pas meilleure illustration décapante. Même si le maître de céans semblait embarrassé entre temps, c’est juste une impression qui cache mal le jeu dangereux qu’on fait jouer aux institutions payées par le contribuable. Doit-on nous dire que Faure Gnassingbé ne connaît pas d’avance le contenu provocateur et insipide de ce discours de circonstance?
Il s’agit bien d’un jeu de rôles à des fins précises. Le show malodorant d’Assouma est destiné à détourner le regard des gens sur la cérémonie qui consacre cinq nouvelles années de malheur des Togolais dans leur majorité. Apparemment, cette diversion semble marcher quelque part puisque certains ont oublié l’auteur principal de la forfaiture. Tout cela est ridicule.
Honoré ADONTUI