Nos faiblesses et nos déficiences sont bien connues de chacune et de chacun de nous au Togo. Devons-nous toujours nous les répéter ? Probablement que non : « Les laideurs n’aiment point les miroirs. » Pour autant !
Pour autant, l’autocratie et la tyrannie qui caractérisent tout un pays, « Terre de nos aïeux » que nous avons le devoir de laisser en mieux aux futures générations, nous restent inacceptables. Puis le temps passe, et voilà que le Togo ne change pas. C’est toujours le manque d’inspiration qui gouverne le Togo. Jusqu’à quand ? Probablement jusqu’au dernier des abandons et des sacrifices, jusqu’à la toute dernière des renonciations et des hypocrisies.
Il est curieux en effet que dans l’armée togolaise, la prétendue armée togolaise, ce ne soit pas les élévations en grades que l’on célèbre, mais les départs à la retraite et les occasions de sorties de ce qui est devenu une vraie milice aux ordres d’une seule personne. Une bande de personnages faussement nommés militaires pris au piège de leur isolement du peuple togolais qu’ils sont censés servir et protéger. Alors, on fête davantage la sortie des Forces armées togolaises qu’on y célèbre ses grades et graduations. Jamais, personne ne se trouve à l’abri des humeurs du suprême.
Il est curieux de constater qu’après les trahisons de tous les dialogues et accords, qu’après les violences, les cruautés et les atrocités exercées à l’encontre des innocentes populations, plus personne n’est en mesure d’assurer la paix et la réconciliation en assumant le Togo autrement que par la continuation de la barbarie institutionnelle. Le Togo est resté une effroyable dictature aux Togolaises et aux Togolais.
Pour autant le devoir de paix et de changement est bien urgent au Togo, là où un seul et même système sévit depuis si longtemps qu’il est sclérosé, en lui-même, par une inintelligence naturelle. C’est typique de l’arrogance de Faure Gnassingbé, l’héritier impréparé et indélicat, qui pense qu’il ne peut faire confiance à personne, jusqu’aux femmes qui passent dans ses lits et gouvernements, ici et là.
Là n’est pas un pays : au lit, en voyage, en incapacité, en tricherie, en trompeuse apparence, en libérateur d’amis ivoiriens alors que croupissent des dizaines de sœurs et frères prisonniers politiques au Togo… Là n’est pas le Togo, un pays qui mérite beaucoup mieux ! On s’en rend compte de manière infaillible à toutes les occasions : le sens du bien commun et le sens de l’Éthique de la République ont vraiment quitté le Togo.
Pour autant… Bonne année Togo. Car, ce qui est en jeu va au-delà d’une personne, bien au-delà de tout parti politique. Ce qui est en jeu, nous venons de le voir, encore, en revisitant la personnalité et l’œuvre de Sylvanus Olympio : c’est la vision de bâtir une Nation souveraine au Togo. Ce qui est en jeu, c’est réellement sortir de la complaisance, de la fourberie et de l’incompétence pour précipiter le Togo dans le seul chemin qui vaille la peine : la créativité et l’audace du « Togolais viens, bâtissons la Cité ! »
Bonne année 2023 Togo !
Pierre S. Adjété
Québec, Canada
19 janvier 2023