Une affaire impliquant un policier et son frère conducteur de taxi-moto a été examinée ce jeudi 13 avril 2023 par la CRIET. Cinq ans de prison ont été requis contre le policier accusé d’avoir saisi la moto et soutiré de l’argent à un présumé gayman en dehors de tout cadre légal.
Un policier se rend chez un présumé cybercriminel pour des enquêtes et se retrouve en prison. Le dossier d’un conducteur de taxi-moto et d’un fonctionnaire de la police républicaine était ce jeudi 13 avril 2023 devant la CRIET. Ces deux prévenus sont placés en détention provisoire depuis le vendredi 31 mars 2023. Ils sont en effet poursuivis par le parquet spécial de la CRIET pour deux chefs d’accusation : “Abus de fonction et complicité d’Abus de fonction”.
À la barre, le policier a rejeté les accusations qui tendent à le présenter comme un agent qui voulait soutirer de l’argent à un présumé cybercriminel. Il affirme s’être rendu chez le présumé gayman dans le cadre de ses enquêtes. Le conducteur de taxi-moto a également rejeté les faits de complicité d’abus de fonction, rapporte l’envoyé spécial de Libre Express.
Dans sa réquisition, le parquet spécial a requis cinq ans de prison dont un an ferme contre le policier. Mais, le procureur a demandé la relaxe au bénéfice du doute du conducteur de taxi-moto. L’avocat du policier a plaidé la clémence de la Cour. Le délibéré du dossier est prévu pour le jeudi 04 mai 2023, rapporte l’envoyé l’envoyé spécial de Libre Express.
Les faits
Les faits reprochés à ces deux prévenus se sont déroulés au quartier Aïtchedji dans la commune d’Abomey-Calavi. Ce policier qui habitait le quartier voisin de Zogbadjè a été mis au courant par une femme des activités de cybercriminalité de son ex. Le policier se rend alors en compagnie de son frère conducteur de taxi-moto au domicile du présumé cybercriminel à Aïtchedji. “C’est dans le cadre de mes enquêtes que je me suis rendu chez lui (présumé gayman, NDLR)”, a-t-il confié.
Une fois arrivée, le policier envoie son frère toqué à la porte du présumé cybercriminel. Ce conducteur de taxi-moto informe le jeune présumé gayman qu’un homme l’attend à la porte. Le présumé gayman sort et découvre un homme en tenue civile. Après discussion, le présumé gayman est informé que son vis-à-vis est un policier, selon la déposition des deux prévenus à la barre.
C’est alors que le présumé gayman se met à supplier le policier. Selon la déposition de l’agent de police, il est monté sur la moto du présumé cybercriminel et lui a demandé de l’accompagner. Mais arrivée dans une rue, le présumé gayman s’arrête et lui laisse quatre-vingt mille ( 80 000) FCFA sur la moto. Ce dernier prend ensuite la clé des champs et lui laisse la moto et l’argent.
Le policier dit à la Cour avoir fouillé le siège de la moto et trouvé les papiers de l’engin. L’homme en uniforme confie avoir retrouvé le numéro de téléphone du présumé gayman sur les documents de la moto et qu’il l’a contacté. « Je lui ai demandé de venir chercher sa moto. Il est venu, mais m’a dit qu’il avait déjà fait une déclaration de vols de la moto au commissariat. Je me suis rendu avec lui au commissariat et j’ai été interpellé. Je n’ai bouffé aucun franc des sous qu’il m’a laissés. Tout était intact », a-t-il déclaré. Aujourd’hui, le présumé cybercriminel est en cavale et reste introuvable.
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