De nombreuses photos et images affligeantes montrant des personnes tuées dans les dernières attaques barbares perpétrées par des bandes armées terroristes dans les Savanes ont inondé réseaux sociaux et diverses plateformes de discussions. En tout incivisme, et sans le moindre respect pour la mémoire des disparus, des internautes ont pris le vilain plaisir d’exposer publiquement des corps gisant dans un bain de sang, ce qui représente une véritable torture pour les âmes sensibles. Le gouvernement ne compte pas favoriser et promouvoir de tels comportements inadmissibles, à la limite inhumaine. Dans un communiqué signé des ministres de la Justice, des Droits de l’Homme et de la Communication, il met en garde contre ces actes et appelle à la responsabilité. “La publication des photos et images de cette nature est attentatoire à l’ordre public et constitue des infractions punissables conformément aux dispositions des articles 355 et 356 du code pénal togolais”, expliquent les ministres, condamnant des “agissements indécents et foncièrement contraires aux règles et valeurs sociales et morales”. Ces articles se retrouvent dans la section 7 consacrée à la profanation et atteintes au corps des personnes décédées. Ils disposent in extenso :
Article 355 : « Constitue une profanation et une atteinte au corps des personnes décédées, le fait : 1) d’inhumer un corps humain, sans constat médical du décès et sans autorisation d’inhumer délivrée par l’autorité compétente; 2) de, par quelque moyen que ce soit, porter atteinte à la dignité ou à l’intégrité du corps d’une personne décédée, et notamment de le dissimuler, mutiler, outrager ou détruire ; 3) de violer ou profaner un tombeau, une sépulture ou un monument funéraire; 4) de prélever, acheter, vendre, détenir ou utiliser, à des fins mystiques ou rituelles, des ossements humains; 5) de dégrader ou profaner un monument public à la mémoire des morts pour la patrie ».
Article 356 : « Toute personne qui porte atteinte au respect dû aux morts est punie d’une peine d’emprisonnement d’un (01) an à cinq (05) an(s) et d’une amende d’un million (1.000.000) à cinq millions (5.000.000) de francs CFA ou de l’une de ces deux peines ». Même si le Togo vit dans un régime où prévaut la liberté d’expression, des dispositions “du code de la presse et de la communication prévoient que cette liberté s’exerce dans le respect notamment de la dignité humaine et des impératifs de la défense nationale et de la sécurité”. Tous les citoyens, les médias au premier rang, sont invités à maintenir leur engagement et leurs actions de sensibilisation et d’information, pour non seulement aider à éviter ces actes, mais également contribuer à la lutte contre le terrorisme
La Symphonie