La mairie du Golfe 5 vient de s’illustrer une fois encore de la plus maladroite des manières en conditionnant la perception du salaire à la vaccination contre le Covid. Ici, c’est Togo ! Où n’importe quel petit Mussolini se lève pour imposer ses desiderata.
« Il est demandé à tous les agents de la mairie d’Aflao-Gakli de se faire vacciner au plus tard le 14 avril 2021. Le traitement du mois d’avril 2021 est conditionné par la présentation d’une copie de la carte de vaccination à la Division des Ressources Humaines et de l’Action sociale au plus tard le 14 avril 2021 à 17 heures 30 minutes », a décidé à brûle-pourpoint Kossi Aboka, maire du Golfe 5.
Le salaire au Togo est désormais subordonné à la carte de vaccination. Il faut s’appeler Aboka pour prendre de telle décision populicide. Les dérives de ce maire n’ont d’égal qu’à son zèle surdimensionné. Les opposants, conseillers municipaux au Golfe 5 porte l’entière responsabilité de l’autoritarisme de ce maire qui leur fait voir de toutes les couleurs pour « avoir avalé des choses » pour l’élire maire alors qu’ils connaissaient toutes les casseroles et tares qu’il trainait derrière lui. Voilà jusqu’où la politique de l’œsophage et du tube digestif les a conduits. Qu’ils fassent face à leur inconséquence. Nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes. Ils n’ont encore rien vu.
Au demeurant, il sied qu’on encourage la population à faire la vaccination. Mais qu’un
maire s’arroge le droit de conditionner la perception du salaire à une vaccination par un vaccin qui n’a pas fini de livrer tous ses secrets, fait désordre. « Un peu de quand de quand même ! » Jusqu’à preuve du contraire, la condition pour prétendre à un salaire est d’avoir rempli ses obligations professionnelles vis à vis de son employeur durant le mois. Rien de plus. Le reste relève d’une aventure dont personne ne maitrise les tenants et aboutissants. Certainement que les intentions du maire pourraient être louables certes, mais ici, il s’agit de la vie humaine et de la liberté. Aucune statistique ne vient montrer que ce sont des agents des mairies qui sont les foyers de contamination. Le risque dans cette note est que ce n’est même pas l’Etat togolais qui ose franchir cette étape, mais une mairie dont le premier responsable est coutumier de zèle maladif
Liberté N°3366 du 13-04-21