En réalité, moi je rêvais tranquillement dans ma petite tête, que pour les élections présidentielles prévues pour 2025, l’actuel président nous annoncerait qu’il ne se présenterait pas et ce, malgré le droit que lui donne la constitution de se présenter une toute dernière fois.
Il nous expliquerait son choix dans un message solennel à la nation en s’appuyant sur le contexte régional trouble qui appelle à des enjeux nouveaux et une géopolitique continentale renouvelée. Il appellerait ses partisans à la sérénité et le peuple à la solidarité. Il s’adresserait à ses opposants en leur disant que le temps était venu d’une réelle réconciliation et que fragilisée par la division la patrie avait désormais besoin d’un nouveau pacte scellé autour de nouveaux talents capables de prendre en main la destinée de notre Togo.
Il dirait à la jeunesse que c’est surtout à elle qu’il pense en prenant la décision de ne plus diriger le pays, puisqu’ayant passé les vingt dernières années de sa vie à essayer d’agir en sa faveur, ayant posé des actes et pris des décisions qui furent des succès mais aussi des échecs, qu’il estime que le moment était venu de lui faire davantage confiance à cette jeunesse si brave et si résiliente. Qu’il mesure ses aspirations les plus évidentes et mêmes celles qui n’ont pas été exprimées et que lui Faure Gnassingbé, président de la République, avait compris que le Togo avait besoin d’un avenir qui ne soit plus hanté par les fantômes d’hier. Qu’un cap nouveau était désormais nécessaire, plus proche des plus jeunes aspirations portées par une génération nouvelle, confiante, aguerrie et conquérante.
Il dirait aux femmes, aux filles et aux mères à quel point il se sent proche d’elles, elles qui, ayant donné la vie se trouvent au quotidien au four et au moulin, contre vents et marées endurant tant, pour la garder belle la vie. Il encourageait la jeune fille togolaise à continuer à se battre tant à l’école, au travail qu’en famille, étant et restant aux yeux de notre jeune nation un trésor inestimable.
Il finira en citant les noms de ses prédécesseurs, à qui il rendrait hommage dans leurs éternités si imparfaites. Il s’appuierait sur leurs mémoires, en confiant l’avenir du pays au Ciel et aux tréfonds de la terre ; au ciel où sont accrochés nos croyances, nouvelles et anciennes, à la terre nourricière ayant recueilli nos cordons ombilicaux, liant comme le jour et la nuit, pour toujours les devanciers, nous-mêmes qui faisons le Togo actuel et les enfants qui naîtront demain. Il achèverait son adresse à la nation, après un court moment de silence, en demandant pardon, pas uniquement en son nom, mais au nom de tous ses devanciers, pour les erreurs et les fautes des uns et des autres dans des contextes complexes, des égarements imputables à différentes échelles à chacun des plus décisifs d’entre eux, aboutissants à des sentiments et des ressentiments qui ne doivent plus nous diviser mais servir de ciment et d’éclairage.
Voilà comment je voyais la sortie du président Faure Gnassingbé en 2025. Mettant le Togo au-dessus de tout, parlant à nos cœurs, dans un acte d’amour sans précédent dans notre histoire.
Eric WONANU
Avec togoscoop.tg