Togbui Zéwouto et ses élèves arrêtés et placés sous mandat de dépôt pendant une quinzaine de mois « ont été victimes d’une profonde injustice », estime l’activiste David Kpelly.
« Après dix-huit mois de détention, le prêtre vodou Togbui Zewouto et ses adeptes ont été libérés. La justice togolaise leur reprochait d’avoir incendié une Bible et provoqué des pasteurs en duel.
Je maintiens la même position que j’ai défendue quand on envoyait ce monsieur et ses acolytes en prison : ils ont été victimes d’une profonde injustice.
Une éternité ne suffirait pas pour passer en revue les attaques, provocations, humiliations et injures des pasteurs, évangélistes, et prophètes togolais contre les prêtres et adeptes des religions dites ancestrales.
Partout dans les églises et lieux de culte chrétiens, à longueur de journée, on trouve les adjectifs les plus dégradants et dégoûtants pour qualifier ceux qui ont choisi l’animisme. On les dit sales, nuisibles, dangereux, rétrogrades… On simule des séances de destruction et d’incendie de leurs dieux, on invoque sur eux à hue et à dia toutes formes de malédictions, et on ne se retient guère d’appeler les autorités à débarrasser la cité de ces “démons “.
Et pourtant, il n’y a pas un seul péché, une seule abomination que ces prêtres, pasteurs, évangélistes et autres dealers des Évangiles n’ont pas encore commis au Togo. Vol, escroquerie, adultère, fornication, abus de confiance, chantage, faux et usage de faux… ils sont dans tout, sans être le moins du monde inquiétés. Simplement parce qu’ils sont du côté de la religion que l’état chérit au Togo : le christianisme.
Mais on sourit devant tout ceci. Parce qu’on se connaît bien dans ce pays. Tous ces chrétiens qui prennent d’assaut les temples et s’égosillent à longueur de journée à insulter et dénigrer l’animisme et les fétiches ne pensent pas à leurs Bibles quand, au milieu de la nuit, une crise frappe leurs enfants, ou quand une maladie sévère se loge dans leurs corps : ils se cachent pour aller voir… Togbui Zewouto ».
David Kpelly