Le patronat de la presse togolaise (PPT), dans un courrier, en date du 11 février dernier, envoyé à la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication, demande au président de l’institution d’annuler la décision portant suspension pour 4 mois du bihebdomadaire « L’Alternative »
PATRONAT DE LA PRESSE TOGOLAISE
Lomé, le 11 Février 2021
N / Ref: 057 / 02-2021 / PPT
A Monsieur le Président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC)
Lomé Objet: Demande d’annulation de la décision N ° 003 / HAAC / 21 / P
Monsieur le Président,
Par la présente, le Patronat de la Presse Togolaise vient vous exprimer sa profonde indignation du fait que le rapport d’audition des confrères Ferdinand AYITE et Isidore KOUWONOU, respectivement Directeur de publication et Rédacteur en chef du bihebdomadaire L’Alternative, le 05 février 2021, n’est pas fidèle au débat qui avait eu lieu lors de ladite audition.
En effet, dans une lettre de protestations que Ferdinand AYITE vous a adressée le 8 février 2021 (dont nous avons copie), le confrère relevant de nombreuses contre-vérités inscrites dans votre décision N ° 003 / HAAC / 21 / P et la légèreté fort blâmable qui a caractérisé la démarche de votre institution.
Plus loin, le confrère dit qu’il leur a été donné de constater tout le long de l’audition que vous ne prenez que le parti du plaignant. Pire, vous avez refusé de prendre en considération les preuves que le journaliste brandit au motif que c’est à la Justice d’apprécier les pièces alors qu’au même moment vous faites foi aux pièces du plaignant. Une situation de deux poids deux mesures qui corrobore le fait que la HAAC a suspendu le journal sur injonction du plaignant, Me Koffi TSOLENYANU, un membre du gouvernement.
De graves accusations confirmées par un membre de la HAAC dans une lettre de récusation de sa signature et d’opinion dissidente qu’il vous a adressé le 8 février 2021.
En effet, M. Zeus Komi AZIADOUVO, Président de la commission Presse écrite à la HAAC reconnait que la décision portant suspension du bihebdomadaire L’Alternative n’est pas restée fidèle au déroulé de l’audition; que l’institution a pris le parti du ministre en cédant aux injonctions de ce dernier.
Arguant de nombreuses violations des dispositions réglementaires, la HAAC s’est rendue coupable de légèreté dans sa décision et a sabordé son indépendance vis-à-vis des autorités administratives conformément à l’article premier de la loi organique: « La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication, ci-aprés dénommée HAAC est une institution indépendante vis-à-vis des autorités administratives, de tout pouvoir politique, de tout parti politique, de toute association et de tout groupe de pression.
Zeus AZIADOUVO a relevé d’autres violations, en l’occurrence l’article 26 du Code de la presse et de la communication: «Le journaliste, le technicien des médias et l’auxiliaire de presse ont le droit de refuser de participer ou d ‘être associés à la réalisation d’actes ou à l’expression d’une opinion contraire aux règles de déontologie.
Toute sanction infligée à un journaliste, à un technicien des médias ou à l’auxiliaire de presse du fait de son refus est nulle et de nul effet ».
De tout ce qui précède et particulièrement de l’article 26 du Code de la presse et de la communication, la HAAC doit tirer les conséquences qui s’imposent. Il en va de la crédibilité de l’institution et de la respectabilité de ses membres.
Par conséquent, le PPT demande humblement à la HAAC d’annuler la décision N « 003 / HAAC / 21 / P portant suspension pour 4 mois de parution le bihebdomadaire L’Alternative.
Le Président
AKOLLOR Sassou Atialo
Ampliations:
Présidence de la République;
Primature;
Assemblée nationale;
Ministère de la communication et des médias; Les chancelleries;
Les organisations de presse;
Les médias.