L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) a tenu, ce 15 mars 2024, une conférence de presse à Lomé pour exprimer son indignation et sa réprobation face à ce qu’elle qualifie de « coup d’État constitutionnel » en cours au Togo.
Dans une déclaration liminaire, les représentants de l’ANC ont vivement condamné l’initiative en cours visant à changer la constitution du pays. Ils ont accusé le pouvoir en place, le Rassemblement du Peuple Togolais (RPT) et son parti successeur l’Union pour la République (UNIR), de manœuvrer pour maintenir M. Faure Gnassingbé au pouvoir.
Selon l’ANC, le texte d’une nouvelle constitution est actuellement examiné par la commission des lois de l’Assemblée nationale. Cette nouvelle constitution, préparée par un « groupe de députés », serait taillée sur mesure pour perpétuer le système en place, assurant ainsi le maintien au pouvoir de M. Faure Gnassingbé.
Les responsables de l’ANC ont dénoncé avec force cette initiative, la qualifiant d’acte de félonie et de haute trahison envers le peuple togolais souverain. Ils ont également souligné l’incongruité et l’inacceptabilité du processus, notamment en raison du maintien au pouvoir de députés dont le mandat a expiré.
Pour l’ANC, il s’agit d’un véritable « coup d’État constitutionnel » orchestré par le RPT/UNIR, qui cherche à obtenir une majorité qualifiée avant les prochaines élections législatives. Cette manœuvre, ont-ils affirmé, va à l’encontre des principes démocratiques défendus par la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
La conférence de presse a également été l’occasion pour l’ANC de rappeler les méthodes du régime en place, caractérisées par des coups de force et des répressions violentes. Ils ont notamment mentionné l’arrivée au pouvoir de M. Faure Gnassingbé dans un contexte de troubles et de violences, documenté par le rapport Doudou Diène des Nations Unies en 2005.
Face à cette situation, l’ANC a appelé le chef de l’État et le RPT/UNIR à abandonner immédiatement l’initiative de changement constitutionnel. Ils ont également lancé un appel à la mobilisation de toutes les forces vives de la nation togolaise, des partis de l’opposition aux organisations de la société civile, pour faire barrage à ce qu’ils considèrent comme un « coup de force en cours ».
En conclusion, l’ANC a souligné que les prochaines élections législatives et régionales représentaient une occasion cruciale pour mettre fin au régime en place, marqué par la discrimination et la dictature. La conférence de presse de l’ANC intervient dans un contexte de tension politique croissante au Togo, où le débat sur la constitution et les prochaines élections est de plus en plus vif.
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