La question parait banale, mais ce sont des centaines de jeunes gens qui ruminent leur colère aujourd’hui contre la Délégation à l’organisation du secteur informel (DOSI), une structure de l’Etat dont on n’entend plus trop parler. Nombreux sont ces Togolais qui ont cru en la formation proposée par le gouvernement en vue de l’obtention du permis de conduire catégorie A. Mais une fois encore et comme on en a l’habitude dans ce pays, la déception a été très grande. Depuis 2019, c’est le silence.
« Le ministre des Infrastructures et des Transports porte à la connaissance des conducteurs des véhicules à 2 roues et assimilés, qu’en prélude à la date de mise en vigueur de l’application de la mesure sur la répression de la conduite sans permis de conduire de la catégorie A, il sera procédé à des sessions de formation en vue de l’examen dudit permis », avait indiqué un communiqué signé du ministre le 3 septembre 2019, relatif à l’inscription pour la formation en vue de l’obtention du permis catégorie A. Et la période du 2 au 20 septembre 2019 a été retenue pour ces inscriptions. En dehors de Lomé où la Direction des transports routiers et ferroviaires, la Direction des affaires communes des départements ministériels et la Délégation à l’organisation du secteur informel (DOSI) ont été indiqués aux gens pour aller déposer leurs dossiers, d’autres lieux dans les préfectures et régions ont été également retenus pour ces inscriptions.
Dans la foulée, une note de la Direction des transports routiers et ferroviaires a demandé aux centres d’auto-écoles d’arrêter les inscriptions en vue de la formation pour l’obtention du permis de conduire catégorie A. « Le Gouvernement togolais a pris la décision de procéder à la définition et à l’élaboration du contenu de cette formation avant de confier cette noble et lourde responsabilité aux moniteurs. A cet effet, pour compter de ce jour, il est formellement interdit aux auto-écoles de recevoir des inscriptions relatives à la formation pour l’obtention du permis de conduire catégorie A », avait-on lu dans une note d’information du Directeur de la DTRF rendue publique le 4 septembre 2019.
Et donc que ce soit à Lomé ou à l’intérieur du pays, de nombreux Togolais se sont inscrits pour cette formation. Le coût de l’inscription était de huit mille francs (8.000 FCFA). Mais depuis, plus rien. Ces Togolais, animés du désir d’être formés pour avoir ce permis de conduire, se sont finalement rendus compte qu’ils sont victimes de supercherie de la part de ceux qui ont piloté ce projet. « Aujourd’hui, quand nous allons nous renseigner à la DOSI, on nous renvoie comme des moins que rien. Nous n’avons pas d’interlocuteur. Personne ne semble se préoccuper de notre sort. Alors que nous avons payé et avons nos quittances dans les mains. On a fait confiance en ce projet parce que ce sont des structures de l’Etat qui le pilotaient. Mais nous sommes très déçus de ce que nous vivons aujourd’hui », a confié un postulant joint au téléphone par la Rédaction.
C’est regrettable que des choses du genre se passent au Togo. Déjà, la population est meurtrie par la vie chère et souffre énormément pour joindre les deux bouts. Et c’est cynique de déposséder cette population des maigres ressources dont elle dispose au nom d’un certain projet qu’on sait mort-né. Depuis plus de trois (03) ans, ces concitoyens attendent cette formation ou, à défaut, le remboursement de leurs frais d’inscription. Mais personne ne les écoute, alors que ceux qui leur ont soutiré les sous sont bien là, toujours aux affaires. Alors, où sont passés les sous ?
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