La Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA) a tenu, les 10 et 11 mars 2023 à Lomé, son 7e congrès statutaire.
Le congrès est placé sous le thème : « le Togo mérite mieux ! Contribuons à le libérer en renforçant notre outil, la CDPA ».
Au cours de la cérémonie d’ouverture, Mme Adjamagbo-Johnson, Secrétaire générale de la CDPA, a dressé un tableau sombre de la situation sociopolitique du pays.
DISCOURS D’OUVERTURE DU 7e CONGRES STATUTAIRE
Chers camarades ainés ;
Mesdames et messieurs les représentants des partis politiques togolais et de la société civile ;
Camarade représentant du PPA/CI (parti des peuples africains -Côte d’Ivoire) au Togo ;
Chers invités,
Chers sympathisantes, sympathisants de la CDPA ;
Camarades militantes et militants ;
Mesdames et messieurs ;
Je voudrais commencer en vous exprimant la fierté et le bonheur que j’éprouve à ouvrir les travaux de ce congrès statutaire ordinaire de la CDPA, le 7e du genre, que tient mon parti depuis sa création dans la clandestinité en 1987 et son enregistrement au Togo en 1991.
Mais, avant d’aller plus loin dans mon message, permettez-moi de saluer les responsables ou représentants des formations politiques et d’associations partenaires et amis présents à nos côtés.
Je voudrais précisément saluer les partis membres de la « Dynamique Monseigneur Kpodzro », en raccourci DMK, qui continue de revendiquer le vote pour l’alternance exprimé par le peuple le 22 février 2020. Je veux nommer :
les présidents ou représentants des partis DSA, La RACINE, Le BAC, Le NID, Le TOGO AUTREMENT et MPDD ;
les présidents ou représentants des associations ALCADES, FDP, GLOBE,MJS, SYGEP, BINDJE GUE BINDJE.
Je salue aussi la présence des partis amis de la DMK, en l’occurrence ceux du CAR, et du groupe des acteurs de la vie socio-politique.
Je voudrais saluer les chefs traditionnels ou leurs représentants qui nous ont fait l’insigne honneur de se joindre à nous ce matin.
J’adresse mes salutations et mes remerciements aux personnalités qui se sont jointes à nous, particulièrement aux camarades du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) dont la délégation est conduite par le Camarade N’Guessan à qui nous réitérons nos félicitations pour sa récente nomination en tant que représentant de ce parti ami au Togo.
Chers camarades des fédérations du Togo et de l’étranger qui avez, toutes activités cessantes, fait le déplacement pour ce congrès, je vous salue.
C’est grâce à votre esprit militant et votre engagement total, que ce parti existe toujours depuis sa fondation dans la clandestinité en 1987, quand le Togo ployait sous la chape de plomb de la dictature de feu Gnassingbé Eyadéma. Vous n’aviez pas hésité à assumer vos actes d’activistes politiques pour contribuer à provoquer le mouvement libérateur du 5 octobre 1990. Je salue votre courage dans ce combat pour la démocratie, mais aussi votre précieux concours qui a permis la tenue des présentes assises, et je suis fière de vous !
Je le suis d’autant plus que, dès que le budget du congrès a été porté à votre connaissance, malgré ces temps difficiles où l’argent fuit nos poches au Togo, vous vous êtes sacrifiés pour libérer vos contributions financières. C’est l’occasion de remercier : les fédérations CDPA ; les membres du Comité directeur national ; les membres du Secrétariat général ; les aînés, les sympathisantes et les sympathisants CDPA au Togo et à l’étranger, pour avoir démontré une fois encore que pour rester droit dans ses bottes et éviter d’aliéner son indépendance, on ne doit compter que sur soi-même.
Vous êtes enfin à féliciter, parce que vous avez aussi fait montre de votre attachement à votre parti et de votre volonté de le rendre autonome et libre de toute contrainte, en acceptant que la CDPA acquière depuis bientôt 3 ans, son siège qui abrite aujourd’hui nos travaux, et que ce soit vous, militantes et militants ainsi que les sympathisants qui le payiez intégralement. Ceci est une première qui sera retenue dans l’histoire des partis politiques de l’opposition au Togo et nous pouvons tous en être fiers.
Oui, la CDPA est vraiment la propriété de ses militants.
La CDPA est un grand parti politique et avec l’aide de Dieu, n’ayons aucun doute que d’ici quelques années, nous serons totalement affranchis de nos dettes.
Mesdames et messieurs les invités ;
Chers camarades ;
Ce 7e congrès se tient avec deux ans de retard et pour cause : l’état d’urgence sanitaire décrété, certes avec justesse pour contrer la pandémie du Covid, a été abusivement prolongé par le régime RPT/UNIR aux abois pour paralyser toutes activités politiques au Togo, notamment toute activité de revendication de la victoire des togolais aux lendemains de l’élection présidentielle du 22 février 2020.
Heureusement que la ténacité de la DMK dont la CDPA est membre, est venue à bout de ce plan machiavélique qui voulait museler les partis politiques au Togo.
Oui, nous pouvons aussi être fiers de ce que la DMK a œuvré patiemment et sans violence, pour lever des entraves que ce régime n’a cessé de multiplier pour reprendre enfin ses activités politiques et tenir enfin son premier meeting à Vogan en novembre 2022, puis à Lomé en janvier 2023 et récemment à Guérin Kouka et à Bassar le 26 février 2023.
C’est le lieu de saluer le courage et l’abnégation des acteurs de la DMK, du Président Agbéyomé Kodjo et de Monseigneur Kpodzro en exil, qui contre vents et marées, continuent de se battre et maintiennent l’espoir de l’avènement d’une démocratie non instrumentalisée au Togo.
C’est aussi le lieu de rappeler que notre archevêque émérite, vieux de 93 ans, doit rentrer chez lui. La CDPA prévient le pouvoir en place : il portera devant l’histoire toute la responsabilité de ce qui pourrait advenir à ce vieil homme dont le seul tort est d’apporter sa contribution pour la libération de son peuple du joug d’un régime dictatorial bientôt soixantenaire.
C’est encore le lieu de rappeler à ce régime que trop de compatriotes dont le Président élu, Gabriel Agbéyomé Messan Kodjo, sont en exil à cause de ses travers. Il est temps qu’ils rentrent tous à la maison !
C’est enfin le lieu de rappeler que trop de prisonniers politiques, comme Djimon Oré, Jean Paul Omoulou et beaucoup d’autres croupissent dans les prisons, parce qu’ils ont osé dire assez de la tyrannie ! Il est temps qu’ils retrouvent leur liberté.
Mesdames et messieurs ;
Chers camarades ;
Faut-il le faire observer ? Le 7e congrès statutaire de la CDPA se tient à une période où l’ordre mondial unipolaire étant contesté, une bataille se tient même entre puissances tenant d’un unilatéralisme et celles agissant plutôt pour un ordre multipolaire. La guerre qui se déroule en Ukraine témoigne de cette rude bataille pour le contrôle du monde, dont nul n’est assuré de l’issue. Les conséquences du conflit se ressentent durement partout et accentuent la paupérisation de l’immense majorité des populations travaillant et produisant des richesses dans le monde, qui avaient déjà été fragilisées par la pandémie du COVID 19.
Quelle sera la place de l’Afrique dans le nouvel ordre futur ? Les dirigeants sauront-ils jouer habilement afin que le continent émerge et ait davantage de voix dans le concert des nations ?
Dans ce tableau d’un monde en mutation, l’Afrique, notre pays le Togo, mais aussi la CDPA sont à la croisée des chemins.
Après avoir subi les affres de la période coloniale, les conséquences de l’affrontement Est-Ouest et les violences des dictatures des partis uniques encouragées par l’occident, l’Afrique connaît maintenant la période des démocraties instrumentalisées, marquées par des successions monarchiques, des trucages répétés des élections y compris des mandats présidentiels indéfinis. Cette situation est possible pour des raisons multiples relevant certes de la responsabilité des élites politiques et intellectuelles africaines. Mais il faut le reconnaître aussi que les puissances coloniales et occidentales ont largement contribué à travers leur soutien et complicité à installer et maintenir des régimes dictatoriaux et corrompus, entièrement à leurs services.
Face à ce constat, il faut saluer l’éveil progressif de la conscience des peuples africains qui aspirent à la démocratie, à un monde plus juste, et à une souveraineté véritable des pays Africains, résultantes d’une libération effective du continent de la domination de l’occident et notamment des ex puissances coloniales. Le bon sens des peuples africains les conduit à adhérer de plus en plus au panafricanisme, en tant que démarche pour libérer le continent de la domination et l’imposer comme une puissance mondiale. La renaissance du panafricanisme est une opportunité pour les progressistes africains.
La succession de coups d’Etats enregistrés en Afrique de l’Ouest, plus précisément au Mali, en Guinée et au Burkina Faso illustrent ce désir de démocratie, de développement et de souveraineté des populations qui soutiennent les nouveaux dirigeants s’inscrivant dans ce choix populaire. Les populations demandent que les pays soient libérés des accords signés à l’époque des indépendances et sont choquées à l’idée que nos pays constituent le pré carré de l’ancienne puissance coloniales.
Les mutations en cours dans la sous-région et notamment dans les pays du Sahel sont source d’espoir pour les autres peuples Africains qui prient pour que les dirigeants des pays concernés réussissent à instaurer de vraies démocraties bâties sur des valeurs de souveraineté, de primauté des intérêts des peuples et de libre choix de partenaires.
Mesdames et messieurs ;
Chers camarades ;
Je ne saurai terminer cet état des lieux sans parler de la terre de nos aïeuls : le Togo. Oui le Togo va mal, très mal, et c’est le moins qu’on puisse dire !
Nous sommes toujours sous le joug d’une caste au service d’intérêts multiformes. Les gouvernements RPT/UNIR qui se succèdent n’ont cure des souffrances des Togolais. Leur seule obsession c’est le maintien au pouvoir vaille que vaille.
Sur le plan politique, le Togo a tous les traits d’une dictature : libertés politiques publiques et individuels confisquées, institutions censées être républicaines contrôlées et au service du pouvoir en place, violence d’Etat utilisée pour maîtriser toute contestation. Cette violence d’Etat frappe aveuglément militants de partis politiques et responsables, défenseurs de droits de l’homme, citoyens lambda, journalistes. En témoigne l’actualité récente de la disparition de Ferdinand Ayité, directeur du journal l’alternative, qui redonne signe de vie et explique que sentant le danger imminent, il a dû se mettre à l’abri suite à l’acharnement judiciaire dont il est l’objet dans un dossier censé être pourtant clos.
En raison de cette obsession de se maintenir au pouvoir envers et contre tous, le Togo souffre depuis l’entrée formelle en démocratie en 1992, d’ élections frauduleuses trop vite validées par « la communauté internationale » : les résultats des scrutins sont connus avant les votes ; le code électoral est instrumentalisé et est en perpétuelles modifications ; les découpages électoraux et les modes de scrutin sont taillés depuis plus de 30 ans sur mesure par et pour le RPT/UNIR ; les recensements électoraux sont des terreaux de fraudes électorales ; les institutions à la base des fraudes électorales, la CENI, la cour constitutionnelle, la cour suprême sont acquises au régime et sont à l’origine des fraudes électorales. Le même scénario se prépare pour les élections législatives à venir qui sont préparées dans l’opacité totale et l’exclusion de la DMK, force politique principale apportant la contradiction au régime, par une CENI entièrement acquise au régime.
Ces élections non inclusives, non transparentes et démocratiques, porteuses de violences pré et post électorales, sont généralement suivies de dialogues dont les décisions ne sont pas appliquées, ces dialogues étant eux aussi une ruse du pouvoir pour gagner du temps et se maintenir.
La DMK a dans ces conditions a pris ses responsabilités aux lendemains de l’élection présidentielle de 2020, en adoptant une position qui permette d’arrêter ce cercle vicieux d’élection violences et négociation. La violence exercée contre les responsables de la DMK a provoqué des départs en exil, augmentant le nombre déjà trop important d’exilés politiques togolais. Oui, aujourd’hui Le Président Agbéyomé Kodjo et l’archevêque émérite Monseigneur Kpodzro sont en exil, mais la répression n’a pas émoussé l’ardeur des leaders et militants de la DMK.
Face à cette résistance, le régime se réfugie dans un dénie et se comporte comme s’il n’y avait pas une crise politique née de la dernière élection présidentielle du 22 février 2020.
Sur le plan des droits de l’homme, plus d’une centaine de détenus politiques ou d’opinion croupissent dans les prisons et lieux de garde à vue où ils subissent des actes de torture et autres châtiments ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Et pour le malheur des togolais, la crise politique s’est doublée d’une crise sécuritaire depuis le déclenchement des attaques terroristes contre notre pays. Les conséquences sont énormes et tragiques en termes de morts, de populations déplacées et réfugiées, et d’exacerbation de la pauvreté qui sévit déjà dans les zones touchées. La CDPA s’incline en mémoire de tous les compatriotes civils et militaires morts et est solidaire avec les membres des forces de défense et de sécurité qui se battent au front pour repousser les agresseurs. Ces attaques ont révélé malheureusement un besoin de réformes et de renforcement de notre armée, afin qu’elle soit plus à même d’accomplir sa mission républicaine, au lieu de la cantonner au soutien d’un régime contre les citoyens. La CDPA est très inquiète du sort de nos populations touchées par les attaques terroristes et quant au devenir du TOGO.
Face à ce tableau sombre, le bon sens n’aurait-il pas été pour ceux qui se maintiennent au pouvoir, de créer les conditions d’une cohésion nationale pour faire face à l’ennemi commun ? Contre toute attente, le régime reste sourd aux appels à créer les conditions pour le retour des exilés, à libérer les détenus politiques et à engager des discussions sérieuses et sincères sur les maux dont souffre notre pays et les sujets conflictuels au rang desquels le contentieux électoral du 22 février 2020.
Sur le plan économique, la corruption a gangrené toutes les structures du pays comme le démontrent les scandales dénoncés par la presse et comme le révèle l’audit des fonds COVID par la Cour des comptes. La solution est bien entendue de sanctionner ces crimes économiques et d’imposer aux gouvernants la déclaration de biens avant et après leur prise de fonction. Mais, pour les sanctions, rien n’est fait malgré la mise en place de la HALPUCIA. Pour ce qui concerne la déclaration des biens, le gouvernement n’a trouvé rien d’autre qu’une procédure qui défie le bon sens : prévoir une déclaration de biens sous pli fermé qui empêche les citoyens d’exercer leur contrôle en fin de fonction de ceux qui sont assujettis à la formalité, diluer la mesure et faire diversion en l’étendant à une série d’acteurs dont la fonction principale n’est pas de gérer des fonds publics.
Quelle aberration ! Ce régime cherche-t-il réellement à lutter contre la corruption ?
Non ! La CDPA dénonce cette manœuvre qui, une fois encore instrumentalise une institution qui, sous d’autres cieux, fonctionne dans la transparence.
Mesdames et messieurs ;
Chers camarades ;
Dans le domaine financier, la dette publique togolaise s’est accrue de manière inquiétante ces dernières années. Elle est selon le PNUD, en février 2023, à 61% du PIB, un niveau déjà alarmant par rapport aux normes communautaires. Cependant le gouvernement continue d’emprunter de l’argent régulièrement sur le marché régional de l’UEMOA.
La gestion du secteur minier dans notre pays reste opaque ; très peu de personnes sont en mesure de dire ce qui est extrait de la mer ou du sous-sol au Togo, donc de comptabiliser les retombées du secteur minier sur l’économie nationale.
Alors que notre économie est dominée par le secteur agricole, les actions pour son développement et la diversification de la production restent limitées, malgré les fonds que ce secteur engloutit. Sinon comment expliquer qu’en matière de production de maïs un aliment de base au Togo, notre pays soit derrière le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire ?
La gestion du foncier est un véritable désastre qui fait de ce domaine une bombe à retardement au Togo. La question foncière est polluée par :
l’exploitation des ressources minières qui impacte l’environnement et multiplie des paysans sans terres ;
la transhumance des troupeaux qui suscite des conflits violents auxquels on se demande pourquoi les pouvoirs publics semblent impuissants à trouver des solutions ;
un code foncier qui comporte des dispositions particulières favorisant l’achat, l’accession à la propriété des terres aux étrangers ;
la cession des terres agricoles qui se fait au mépris des règles coutumières en vigueur dans les communautés villageoises ;
Le développement urbain se fait au coup par coup et au gré des projets et des intérêts. Ainsi la question de l’assainissement de Lomé et des villes secondaires du Togo reste entière, et les populations continuent d’être exposées aux inondations.
Sur le plan social, des millions de Togolais ne peuvent pas s’offrir les trois repas quotidiens, le coût de la vie flambe, les péages sont érigés partout provoquant de facto avec l’augmentation du prix à la pompe des produits pétroliers, une flambée des prix des denrées de base.
Sur le plan de l’emploi, les jeunes ne savent plus où donner de la tête. Les travailleurs togolais sont exploités par les patrons étrangers avec la caution des autorités de fait.
Le système sanitaire togolais, un des plus précaires de la sous-région, est dans un état catastrophique. Des sommes énormes ont été englouties dans la lutte contre le COVID 19 sans qu’il n’y ait eu des retombées durables en termes d’amélioration de l’infrastructure sanitaire. Moins de 10% de la population bénéficie d’une couverture maladie. Les patients et le personnel de santé vivent l’enfer au quotidien.
L’école togolaise pour sa part est malade aussi.
Elle souffre de la misère de ses enseignants, de leurs conditions de travail déplorables, de l’insuffisance de ses infrastructures et de ses équipements. Cette situation explique les perturbations observées dans le secteur de l’éducation, marqué par des grèves des enseignants du primaire et du secondaire. Pour casser le mouvement syndical dans ce secteur, le gouvernement de fait n’a pas hésité à licencier 106 enseignants et arrêter quatre d’entre eux. Les enseignants indûment licenciés doivent être réintégrés dans leurs droits et la CDPA le demande !
Vous comprenez donc,
Mesdames et messieurs,
Chers camarades,
Après ce long état des lieux, pourquoi nous avons choisi comme thème pour notre 7e congrès statutaire : « le Togo mérite mieux ! Contribuons à le libérer en renforçant notre outil, la CDPA » ?
Pour libérer notre Togo chéri, l’or de l’humanité, nous devons désormais sortir des incantations et nous dire que la libération du Togo n’est pas l’affaire d’un homme providentiel, ni l’affaire d’un parti ; c’est le résultat d’un travail constant et soutenu qui libère. Nous devons aussi une juste lecture de ce qui se joue actuellement dans le monde et en Afrique.
Chers camarades congressistes ;
En nous référant à notre histoire, nous savons maintenant à la CDPA que pour contribuer efficacement à la libération de notre pays, notre seule indignation ne suffit pas. Nous devons renouer avec l’organisation et la méthode que nous ont léguées nos fondateurs.
Je vous exhorte en conséquence, au cours des travaux en commission, à bien vous imprégner du contenu du document qui fait l’état des lieux du parti, en vue de faire des propositions concrètes et pratiques pour réformer notre approche en matière d’implantation et animation de nos sections.
Je vous invite à revisiter nos statuts et surtout notre règlement intérieur en vue de les adapter à la nouvelle donne et au travail qui nous attend désormais.
Au terme des deux jours de congrès nous aurons à désigner des camarades à même de conduire le parti conformément aux vœux des militants que vous représentez.
C’est donc une tâche ardue qui nous attend et il est temps que nous nous y mettions.
Mesdames et messieurs ;
Chers camarades ;
Permettez-moi avant la fin de mes propos de féliciter l’équipe, dirigée par le camarade Adoko Pascal aidé par tous les autres Secrétaires généraux adjoints et secrétaires nationaux sortants, qui a préparé avec brio le congrès.
Je m’en voudrais de ne pas rendre un vibrant hommage à nos ainés.
Le Professeur Gnininvi qui a présidé aux destinées de notre parti dans un contexte particulièrement difficile et qui a donné un sens au mot alternance, puisqu’il a su passer la main au moment opportun et n’a jamais cherché à gêner les actions de ses successeurs. Je suis certaine que sa leçon marquera l’histoire de notre lutte et du Togo.
Je n’oublie par Martin Aduayom, qui fut gardien du temple pendant les moments difficiles et qui aujourd’hui, malgré son impossibilité à être avec nous ne manque jamais de nous prodiguer des sages conseils pour notre lutte.
Au doyen Tettékpoé Raymond, je dis un merci du fond du cœur pour sa détermination et son engagement aux côtés de son parti et du Togo, qui nous est si cher. Nous garderons toujours à l’esprit, sa formule célèbre : le Togo d’abord.
En mémoire de nos chers disparus, en l’occurrence feux Sassou Bertin, qui a tout donné à ce parti auquel il a même pensé en rédigeant son testament, Lucas Afantchao à qui nous n’avons pas pu organiser des funérailles à la hauteur de la place qu’il occupait dans le parti, en raison de la crise sanitaire du COVID, Benjamin Johnson, un des membres fondateurs de la CDPA qui n’a pas hésité à sacrifier une carrière prometteuse pour que vive un Togo démocratique ; en mémoire de tous les militants décédés, je demande d’observer une minute de silence et garder pour eux tous une pensée pieuse.
Chers camarades ainés
Mesdames et messieurs les représentants des partis politiques et de la société civile ;
Camarades représentants du PPA-CI présidés par le Camarade président Gbagbo ;
Chers invités,
Chers sympathisantes, sympathisants de la CDPA ;
Camarades militantes et militants ;
Mesdames et messieurs ;
Sur cette note, je voudrais, déclarer ouverts les travaux du 7e Congrès national statutaire de la CDPA et souhaiter plein succès à nos travaux.
Ensemble, nous vaincrons.
Vive la CDPA,
Vive la DMK,
Vive le Togo,
Je vous remercie.