Le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’ouvre ce matin à Lomé. De cette rencontre sortira la feuille de route pour une sortie pacifique de la crise politique au Togo. Le Mouvement En Aucun Cas appelle donc les chefs d’Etat de l’espace communautaire à prendre en compte les aspirations du peuple togolais et régler définitivement cette crise. Dans le cas contraire, il y aura une réplique… Lisez plutôt a déclaration !
DÉCLARATION LIMINAIRE :
Il n’est de secret pour personne que le 31 juillet 2018, les chefs d’États de la CEDEAO se réuniront à Lomé, dans l’optique de formuler des recommandations au peuple Togolais.
A cet effet, les Mouvements Citoyens, les artistes engagés et les activistes réunis à Dakar, à l’occasion de l’Université Populaire de l’Engagement Citoyen (UPEC) n’ont pas manqué d’apporter leur soutien indéfectible au peuple Togolais et de demander à la CEDEAO de saisir cette opportunité d’une importance vitale pour sa crédibilité pour démontrer qu’elle a cessé d’être un syndicat mais un outil au service des peuples.
Pour eux, la lutte Togolaise n’est plus exclusivement l’apanage du peuple Togolais et des forces intérieurs en lutte mais aussi l’affaire de tous les Mouvements Citoyens, les artistes engagés et des activistes du monde présent à cette rencontre. Ils n’hésiteront pas à apporter une réplique solidaire en cas de vagabondages des Chefs d’États le 31 juillet.
Le Mouvement EN AUCUN CAS, pour sa part vient par la présente interpeller la CEDEAO afin que ses propositions reflètent les réelles attentes du peuple. Pour se faire, elle doit se mettre d’avance à l’esprit qu’il y a des lignes rouges à ne pas franchir; au risque d’exarcerber la crise et de précipiter la chute inévitable du régime. Ces lignes sont, entre autres: permettre à Faure GNASSINGBÉ d’être à nouveau candidat, demander au peuple Togolais d’aller aux élections sans que les réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales ne soient fait, proposer un gouvernement d’union nationale ou encore minimiser l’étendue, la profondeur, la nature et la portée de la lutte du peuple Togolais.
Par contre, ce qu’elle doit faire c’est d’exiger :
-le rétablissement de la Constitution de 1992 dans sa version originelle,
-La dissolution de toutes les institutions politiques et électorales et la mise en place d’une transition d’une durée maximale de deux (2) ans.
-La libération de tous les prisonniers politiques y compris Kpatcha GNASSINGBÉ dans les 72H qui suivront la rencontre,
-La recomposition de la CENI, de la Cour Constitutionnelle, de la HAAC, de la Cour des Comptes,
-L’organisation des élections législatives, municipales et présidentielles prochaines par les institutions recomposées sous la haute supervision des Nations-Unies et la CEDEAO, tel en 1958,
-Le déploiement des forces militaires de la CEDEAO sur toute l’étendue du territoire nationale durant la transition,
-La prise de mesures concrets pour garantir la neutralité et l’impartialité des forces de sécurité et de défense durant la transition.
Pour se faire, il est impérieux que même les Chefs d’États-Majors, les directeurs de la Gendarmerie, de la police et des services de renseignements soient choisis de façon consensuelle par les forces démocratiques et le parti au pouvoir.
Cependant, si elle vient à faire des recommandations contraires aux aspirations du peuple, il n’y aura, pour nous d’autres choix que dire sévèrement NON.
Nous invitons, à cet effet le peuple à rester sobre, vigilant et attentif et de se lever, en cas de nécessité comme un seul homme pour exprimer leur rejet total et entériner leur souhait.
Par la même occasion, nous invitons la coalition à rester fidèle aux revendications du peuple et à ne signer aucun document dont le contenu serait aux antipodes des aspirations du peuple.
Aussi, dans les prochains jours, d’éminents membres du régime quitteront la barque pour rejoindre le peuple.
Parmi eux, des membres du Mouvement EN AUCUN CAS et des personnalités qui ont fait le choix de tourner définitivement la page et ont décidé de ne plus être complice de nos malheurs.
Quand ce moment viendra, nous prions le peuple de les accueillir comme des fils prodigues, de les accepter et de leur témoigner toute son affection afin qu’en retour ils puissent se sentir comme chez eux et mettre au service de la lutte leur expérience, savoir et connaissance du régime en vue d’une fin heureuse.
Par ailleurs, nous demandons à tous les membres du régime qui n’ont pas encore pris la décision d’entrer avec le peuple dans l’ère démocratique de le faire pendant qu’il est encore temps et invitons le Sieur Pascal BODJONA à dire clairement au peuple Togolais, par des actes concrets de quel côté il est véritablement.
Fait à Lomé, le 30 juillet 2018
Pour le Comité Éxécutif,
Le 1er Porte-parole,
Foly SATCHIVI