Au Togo, les états de service dans les hôpitaux sont encore précaires malgré les efforts consentis pour leur amélioration. Si dans certains cas, la cause est relative au manque de matériels, d’autres sont attribués aux manquements professionnels qui induisent des fois des décès.
C’est peut-être le cas d’un octogénaire qui a été admis à l’hôpital secondaire de Bè en mai dernier après une crise. L’état du vieil homme a été stabilisé après deux injections de sérums en salle d’observation. Il était ensuite conduit dans une autre salle pour une troisième sans se douter qu’il passait ses derniers instants.
“Il sonnait 19h moins lorsque mon petit frère qui a rejoint notre grande sœur qui était aux chevets de notre papa m’a contacté pour me dire que l’état de ce dernier s’est dégradé”, a déclaré l’un des fils du patient qui dit être surpris par cette nouvelle, vu que le vieux allait bien lorsqu’il avait quitté l’hôpital. Selon lui, l’état de leur père s’était empiré au moment où une infirmière de garde, cette soirée-là, lui a fait deux autres injections dans ses deux bras et une autre dans son dernier sérum. A l’en croire, ils n’étaient pas informés de ces injections, puisqu’il ne leur avait pas été demandé de les acheter comme les précédentes.
“Suite à cela, il nous été demandé d’évacuer sous oxygène notre papa au CHU Campus. Grande fut notre surprise d’apprendre que la bouteille d’oxygène dans l’ambulance était vide. Pire, le technicien chargé de changer la bouteille était introuvable et nous avions dû l’évacuer sans oxygène. Arrivé sur les lieux, on nous fit savoir qu’il n’y a pas de place au CHU Campus. On a pas pu non plus nous trouver de l’oxygène pour l’aider dans sa lutte de survie. Nous avions donc pris la direction du CHU Sylvanus Olympio toujours sans l’oxygène”, a déclaré la même source.
Pendant ce temps, le patient souffrant depuis quelques années d’hémiplégie, tente bien que mal de livrer une bataille ultime contre son destin qui semble sceller un pacte avec la mort. Il s’éteignait peu à peu devant ses enfants qui le regardaient sans défense avec amertume. Mais comme s’ils n’étaient toujours pas au bout de leur peine, la situation devient tout autre au CHU Sylvanus Olympio.
“Arrivé au CHU SO, un aide soignant lui a pris les constances et nous a dit d’attendre le docteur qui, après 15 min, n’est pas arrivé. J’ai dû interpeller l’aide soignant qui m’a indiqué le bureau de ce dernier. Ainsi, je suis allé et j’ai trouvé une interne que j’ai interpellé pour qu’elle s’occupe de notre papa. Devant le patient, elle me demande si nous disposons des gants et j’ai dit non. Elle nous dit alors qu’elle part chercher les gants mais ne revint qu’après une quinzaine de minutes. A son retour, elle observe le patient et me ramène dans le bureau pour des prescriptions alors qu’entre-temps le médecin principal est dans le même bureau en train de fouiller son téléphone. Le temps d’aller chercher les produits prescrits et revenir, notre papa est décédé après une heure de temps passée sans soin “, a-t-il ajouté.
La famille du défunt prenant acte de cette situation tragique a saisi un responsable du Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (Synphot), qui a promis faire des enquêtes et faire un retour après une mission à l’intérieur du pays. Retour qui n’a jamais été fait. Une deuxième tentative d’interpellation sera soldée par un échec.
Quoi qu’il en soit, les proches de l’octogénaire souhaitent attirer l’attention des voix autorisées à être plus regardant dans les activités des professionnels de santé dans les hôpitaux et que les concernés par cette affaire soient traduit en conseil de discipline.
Aujourd’hui encore, des citoyens togolais préfèrent l’automédication ou encore les traditérapeutes que d’aller se faire soigner dans les centres de santé, de peur d’y laisser leurs vies. Le cas d’un vieil homme âgé de 84 ans n’est qu’un exemple parmi tant d’autres
Avec Icilome