C’est un secret de Polichinelle. Bon nombre de Togolais sont sceptiques par rapport au rôle de premier plan que joue la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la résolution de la crise politique du pays. Certains ont peur que l’histoire de 2005 se répète. Et cette inquiétude se lit même sur le visage de certains leaders politiques du pays.
Dans une interview accordée au confrère Le Correcteur N°827 du 09 juillet 2018, Jean-Pierre Fabre, président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, parti politique membre de la Coalition des 14), a estimé que les Togolais ont raison de se montrer « sceptiques » vis-à-vis de cette institution régionale.
« Ils ont raison de se montrer très sceptiques et de nous exhorter à plus de vigilance. Au regard des positions adoptées par la CEDEAO en 2005 en faveur du maintien au pouvoir de Faure Gnassingbé après son coup d’Etat, il y a lieu effectivement de s’interroger. Je comprends donc l’inquiétude de tous ceux qui se souviennent de cette terrible année de 2005 et des noms comme ceux de Mamadou Tandja, à l’époque président en exercice de la CEDEAO et de certains responsables de la CEDEAO comme Adrienne Diop et Cheik Oumar Diarra », a déclaré Jean-Pierre Fabre.
Pour lui, « il aurait suffi à la CEDEAO en 2005 d’empêcher l’auteur du coup d’Etat, Faure Gnassingbé de participer à cette présidentielle, pour éviter le massacre d’au moins 500 de nos compatriotes ».
« La CEDEAO ferait preuve d’une insoutenable légèreté aujourd’hui, si elle proposait, encore une fois, après ce drame, que Faure Gnassingbé soit admis à se présenter pour un 4em mandat, contre la volonté de la majorité des Togolais, comme le confirme le sondage Afro-Baromètre rendu public récemment », a ajouté le chef de file de l’opposition.
Jean-Pierre Fabre invite le peuple togolais à rester « soudés, résolus et déterminés pour mener à son terme la lutte de notre pays ». « Nous devons demeurer à l’écoute des appels et des mots d’ordre de la C14 », a-t-il conclu.
Godfrey Akpa
icilome