La Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) a condamné mardi, les heurts survenus le 15 septembre 2012 au quartier Adéwui à Lomé en marge d’une manifestation publique du Front républicain pour l’alternance et le changement (FRAC) appuyé par le collectif « Sauvons le Togo », heurts ayant entraîné de nombreux blessés.
La condamnation par la CNDH de ces événements est contenue dans un communiqué rendu public mardi par l’institution, dont Afreepress a obtenu copie.
Dans ce communiqué, la CNDH a dit avoir constaté avec « amertume et désolation que la manifestation publique du Front républicain pour l’alternance et le changement (FRAC) appuyé par le collectif «Sauvons le Togo», prévue pour se dérouler le samedi 15 septembre 2012, avec pour point de départ le carrefour du boulevard de la Kara et de l’Église Baptiste au quartier Doumasséssé, a été violemment empêchée par un groupe de personnes armées de gourdins cloutés, de coupe-coupe et de machettes se réclamant du quartier Adéwi ».
Pour cette institution, seul l’État, « investi de la puissance publique », a le pouvoir « d’interdire ou d’interrompre une marche », lorsqu’elle cette dernière, est jugée « dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics ».
Étant donné, soutient l’institution, que la liberté de manifester est une liberté « garantie par la constitution togolaise, aucune personne ou groupe de personnes n’a le droit de s’ériger en responsable de la sécurité ou des intérêts d’un quartier, d’un village, d’une ville ou d’un quelconque endroit du territoire national ».
La CNDH estime que « de telles pratiques » sont de nature à entraîner « des réactions en chaîne incontrôlées aux issues imprévisibles et donc préjudiciables au climat social déjà précaire ».
En concluant le communiqué signé de son président par intérim, Tchangaï Tchatchaa, la CNDH a appelé toutes les parties, « à la retenue ». Au gouvernement, elle rappelle son rôle régalien qui est celui d’« assurer » la protection des citoyens et aux partis organisateurs de manifestations publiques, elle a demandé la sensibilisation de leurs militants aux vertus de la non-violence.
De son côté, le Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme au Togo (HCDH-TOGO) a exprimé, dans un communiqué, ses préoccupations par ces « graves incidents qui ont émaillé la manifestation publique du FRAC et du CST ».
L’institution onusienne, dit elle aussi, avoir constaté que le 15 septembre dernier, « des contre-manifestants, munis de divers objets notamment des coupe-coupe, des cordelettes, des gourdins cloutés et des bâtons », se sont opposés, « de manière violente », à la manifestation de l’opposition. Selon le HCDH, ces contre-manifestants auraient forcé « les cordons des forces de sécurité ».
Les manifestants de l’opposition, écrit le HCDH, « dans leur repli, ont riposté par des jets de pierres et la pause des barricades ».
L’institution dit avoir noté « avec inquiétude, l’escalade de la violence dans le pays caractérisée par le recours à la justice privée, aux déclarations et aux propos incitatifs à la violence et la tentation par des individus de considérer certaines parties du territoire togolais comme des zones interdites à certains groupes ».
Elle « condamne tout recours à la violence comme moyen d’expression et attire l’attention de leurs auteurs, commanditaires ou complices sur leur responsabilité individuelle et rappelle que la protection des populations contre les violences doit s’inscrire dans le respect des principes et des règles régissant l’action des responsables chargés de l’application de la loi ».
Plusieurs quartiers de la capitale togolaise avaient connu le 15 septembre dernier, des affrontements occasionnés par une descente d’un groupe de personnes armées d’armes blanches sur les lieux où devait se tenir une manifestation publique de l’opposition.
Ces jeunes se réclamant du pouvoir s’étaient attaqués aux manifestants occasionnant de nombreux blessés et des dégâts matériels.
afreepress
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