C’est de héros qui sont tombés ce 17 juillet face aux terroristes. Mais mon Dieu, ils sont si jeunes.
C’est désormais un secret de polichinelle que le 17 juillet dernier, une patrouille des éléments de l’opération koundjoare est tombée dans une lâche embuscade tendue par les terroristes qui opèrent dans la zone frontalière avec le Burkina Faso. Nos pertes sont importantes, une dizaine de victimes, mortes et blessées. Je ne rentrerai dans aucun détail tant que le gouvernement resterai silencieux sur ces événements. Mais fort heureusement, des voix s’élèvent pour exprimer la compassion. Le parti Addi a fait un communiqué de presse, et la député Abira Bonfoh a publié une ode à la gloire des disparus que je vous invite à lire sur sa page.
J’ai comme d’habitude trois observations à faire face à ce drame.
Primo, ces militaires sont nos héros.
Même si le gouvernement fait le choix de ne plus communiquer sur ces drames, les réseaux sociaux ont pris le relais, et nous renvoient comme une gifle les photos de ces jeunes tombés au champ d’honneur. Il sont si jeunes, respirant la vie. C’est des héros et ils doivent être célèbrés comme tels. Ils sont morts pour nous, pour que nous puissions continuer à vivre en paix et vaquer à nos occupations.
Secondo. Le gouvernement devrait changer sa communication autour de ces drames. Je l’ai déjà dit une fois ici, quand je me suis ému du silence qui entouraient nos pertes au nord, la réponse qui m’a été faite est que le gouvernement ne voulait plus communiquer sur le nombre de victimes, de peur de faire baisser le moral. C’était peut être une bonne approche, s’il n’y avait pas les réseaux sociaux. Aujourd’hui whatsapp, tiktok et le smartphone ont tout chamboulé. Les vidéos et photos des victimes circulent sans contrôle, au point de donner l’impression qu’il y a plus de victimes, tant les photos d’une même personne prise sous plusieurs angles donnent l’impression qu’il y en a plusieurs. Et c’est mauvais. Par ailleurs, même si l’armée prend le soin d’informer les familles des victimes prend toutes les dispositions pour l’inhumation, il n’en reste pas moins que certaines familles développement un sentiment d’abandon, car ces cérémonies funèbres se font dans la sobriété. Elles considèrent à juste titre que leur enfants sont des héros et par conséquent, devrait connaître des funérailles avec une plus grande reconnaissance nationale. Nous, peuple, devrons connaître les noms de ces héros et leur rendre hommage. Que les députés, ministres et autres élus assistent à leur enterrement et rendent hommage à ces héros.
Tertio. Il n’y a aucun scénario dans lequel les terroristes peuvent gagner.
J’ai été militaire, officier dans les forces armées togolaises. Notre armée est sans doute l’une des plus aguerrie de la sous région. Ces barbares ne peuvent pas gagner. Ils nous feront mal comme ce 17 juillet, mais à la fin, nous l’emporteront car Dieu est de notre côté. Nous défendons notre pays et notre population.. Nous n’avons attaqué personne. L’une des faiblesse de la non communication du gouvernement est qu’on ne parle pas des pertes ennemies. Alors que nous tapons nous aussi beaucoup dans leur camp. Si la communication sur nos pertes peuvent décourager, l’annonce des pertes ennemies galvanisent le moral des troupes. Et le terroristes sont malheureusement devenus des experts en déformations. Ils postent des vidéos où ils se ventent de leur succès.. Nous devons être plus forts qu’eux. Par exemple, pour ce 17 juillet, nous avons tapé chez eux le double de nos pertes. Nous devons en parler.
Mais je le répète, on peut monter ou descendre, ils ne peuvent pas gagner. L’armée togolaise est très courageuse. C’est aussi en parti pour cela que nos pertes sont élevées. Les gars n’ont pas peur d’aller au feu. Mais la balle n’est pas l’ami de quelqu’un.
La spécificité militaire est cette capacité de donner et de recevoir la mort au nom de la communauté nationale. Qu’un militaire meurt au combat fait partie de sa vocation, mais comme il le fait pour la nation, que celle-ci l’accompagne dans sa dernière demeure.
Je présente toutes mes condoléances aux familles éplorées et mes souhaits de guérison aux blessés. Mes condoléances vont aussi aux forces armées togolaises. La vie doit être dure dans les trous de combat actuellement. La mission est difficile mais vous êtes entraînés pour cela et vous avez les armes et les équipements nécessaires pour faire le travail. La nation ne vous demande par de mourir pour le pays, mais de faire en sorte que les enfoirés en face périssent en nombre pour leur cause. Bottez leur les fesses pour moi.
Prions pour nos forces de défense. Prions pour notre pays. Luttons pour notre liberté.
Mais bottez leur les fesses, vivants.
Gerry