Gérer le pouvoir avec le régime en place, c’est le vœu le plus ardent de Santé du Peuple, mieux, la requête formulée ce samedi par le parti, réuni en congrès, le 3e de son existence. Sous le thème « Changement paisible et réussi au Togo : Peut-il exister une voie ?». Cette demande adressée à la majorité présidentielle est une résolution prise par les congressistes, au terme de la rencontre qui a également permis de reconduire Dr Georges Kuessan à la tête du parti.
« Après toutes les réflexions que nous avons faites, nous sommes arrivés à cette conclusion qu’il faut désormais partager le pouvoir avec la majorité. Nous avons décidé de ce partage du pouvoir parce que ça fait pratiquement 60 ans qu’il y a un seul régime au pouvoir et les richesses de notre pays sont contrôlées par les mêmes personnes qui vont et reviennent ; soit c’est eux, soit leurs enfants, soit leurs petits-enfants. Mais le Togo nous appartient tous. Etant donné que nous avons un seul régime au pouvoir depuis des années et qui ne veut pas céder pour qu’il y ait l’alternance, nous avons pris sur nous de dire qu’à partir d’aujourd’hui, il faut que nous partagions le pouvoir», a indiqué à la presse Dr Georges Kuessan.
Ce n’est pas la seule raison, il y en a une autre : « Cela va permettre que l’opposition entre dans la gestion de l’Etat, dans la gouvernance (…) Ca va changer les choses, les conditions de vie des populations, faire naitre déjà un début d’espoir aux populations ». Le Président reconduit de Santé du Peuple croit dur comme fer que le partage du pouvoir avec le régime et l’entrée de l’opposition au gouvernement vont régler beaucoup de choses. « Quand nous allons entrer au gouvernement, nous allons nous frotter aux exigences du pouvoir. Et enfin, cela va permettre de juguler un tant soit peu la crise de confiance qui a toujours existé entre l’opposition et le parti au pouvoir », souligne Dr Georges Kuessan.
Il ne pense pas seulement entrée au gouvernement, mais un partage complet du pouvoir. «Il faut que ce partage soit à tous les niveaux. Il ne faut pas que ce soit seulement au niveau du gouvernement, mais à tous les postes (préfets, ambassadeurs, etc. (…) Il faut que le pouvoir nous accorde un quota respectueux de l’opposition », explique Dr Kuessan, qui qualifie ce partage du pouvoir proposé de «cohabitation concertée ». Et il se sait n’avoir aucune coercition sur l’Union pour la République (UNIR), mais espère compter sur le « bon sens » (du parti au pouvoir). « Nous cherchons à faire comprendre à UNIR que le pays nous appartient tous et nous avons le droit de profiter de ses biens (…) Notre pays, il faut qu’on le gère de concert », indique-t-il.
La proposition est une initiative de Santé du Peuple seul, qui espère néanmoins recueillir l’adhésion de toute l’opposition. « Il faut que la proposition soit acceptée par la majorité de l’opposition, pour que cela soit effectif (…) Il faut que la nomination de tout membre de l’opposition soit faite sur proposition de l’opposition. Ce ne sera pas le chef de l’Etat qui va décider qu’il choisit telle personne au niveau de l’opposition et la nomme. Ce sera une proposition faite par l’opposition et le chef de l’Etat va entériner », a précisé Dr Kuessan.
source : letabloid