Les Archanges et les Anges viennent de dresser ce 09 janvier 2024, une table lumineuse à Monsieur Philippe Fanoko Kossi Kpodzro. L’homme qui a servi Dieu toute sa vie durant, commence ainsi à être servi éternellement par les servantes et servants du royaume céleste. Dieu s’en va donc et laisse les hommes faire de la politique.
L’irruption du prélat dans la vie publique
« Cette irruption du prélat dans le débat politique avec une volonté d’imposer une personne imbuvable par nous ; ça, c’est quelque chose qui aboutit à un désastre politique au Togo. »
“Je ne veux citer aucun” pour reprendre les propos de l’auteur de cette affirmation.
Mais de son avis, Monseigneur Kpodzro entre ainsi soudainement dans les affaires de Cité et provoque un cataclysme.
Mais de qui parle-t-on réellement ? Qui est cet homme qui sort de nulle part, inconnu de Dieu et des hommes et qui vient « foutre la merde partout ? »
Philippe Fanoko Kossi Kpodzro, Monseigneur
Cet homme que certains, frappés par la cécité de Damas ne connaissent pas, s’appelle Monseigneur.
Il a été ordonné successivement prêtre en 1959, évêque d’Atakpamé en 1976, archevêque de Lomé en 1992.
En 2024, il est monté au Ciel dans son habit d’évêque émérite.
Philippe Fanakpo Kossi Kpodzro est un Monseigneur qui a dédié soixante-cinq ans au sacerdoce et presque vingt ans au service de plus de deux millions de fidèles catholiques togolais.
De tous les Monseigneurs successifs de l’Église catholique, il est le plus charismatique et le plus aimé.
Philippe Fanoko Kossi Kpodzro, le politique
« Nous sommes ici par la volonté du peuple, et nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes. »
C’est par cette citation empruntée à MIRABEAU que Monseigneur Philippe Fanoko Kossi KPODZO en sa qualité du Président du présidium, ouvre les travaux de la Conférence nationale souveraine le 8 juillet 1991 dans la Salle Fazao de l’Hôtel du 2 février.
Cet évènement fait suite aux contestations populaires qui ont commencé en 1990 ; il a rassemblé presque mille délégués.
C’est durant sa présidence, que le jeune Jean Pierre Fabre lit l’acte final de la Conférence nationale souveraine.
Il a conduit la Conférence souveraine avec courage et détermination, présidé tour à tour le Haut Conseil de la République et l’Assemblée Nationale.
C’est lui qui a aussi conduit les travaux d’élaboration de la Constitution togolaise de 1992.
En 2005, suite aux troubles politiques liés au décès du président Gnassingbé Eyadema, il organise une marche pacifique.
En 2019 alors que l’opposition togolaise est complètement à terre, il mobilise le peuple pour l’élection présidentielle de 2020.
Réclamant la victoire de l’opposition, il est obligé de s’exiler en Europe.
Depuis son exil et malgré son âge très avancé, il ne cesse d’organiser des activités politiques jusqu’au 09 janvier 2024, où il accorde définitivement son violon à celui des Chérubins et des Séraphins pour présider le chœur céleste.
En résumé, Monseigneur et Évêque émérite n’est pas un intrus. Il est plutôt parmi les éminents hommes religieux et politiques les plus connus au Togo et en Afrique.
Le religieux ne fait pas de la politique
En 2020 alors que le prélat réclame la victoire du peuple, une partie de ceux avec qui il s’est engagé depuis 1990 pour une société togolaise juste, paisible, prospère où biens, droits et devoirs sont partagés, développe une théorie : un religieux ne fait pas de la politique. (Ce sont les mêmes qui disent que si tu ne fais pas de la politique, la politique va te faire.)
Cette thèse fait résonance au propos « d’irruption d’un prélat dans le débat politique » et confirme paradoxalement la nature de l’opposition togolaise.
« C’est Monseigneur qui a fait capoter la Conférence nationale. Il n’est pas comme Monseigneur du Bénin. »
« C’est Monseigneur qui a divisé l’opposition et détruit la lutte. »
« Un homme de Dieu ne fait pas de la politique. »
Telles sont des hypothèses abracadabrantesques, qu’utilisent les scientifiques politiques de l’opposition togolaise pour valider leur doctrine.
Pourtant, tout le cheminement des sociétés humaines démontre sans contestation aucune que la religion est au cœur de la politique.
La politique se fonde sur des normes, les normes sur la morale et la morale sur la religion.
Au niveau biblique, aucun roi n’est roi sans qu’il n’ait au préalable été oint par un homme de Dieu.
Au niveau de la religion traditionnelle africaine, aucun chef n’est chef, sans qu’il n’ait au préalable passé et réussi tous les tests liés aux rites traditionnels. (On n’a vu l’actuel président du PDCI-RDA durant sa campagne électorale, passer chez les chefs religieux pour obtenir leur bénédiction.)
Avant la révolution française, la religion gouvernait politiquement le monde.
Dans la politique moderne mondiale, ce sont les religieux les premiers défenseurs et garants de la politique. Et quand tout va à l’envers dans la Cité, ce sont eux qui se lèvent et disent :
« ça suffit !»
L’exemple du pasteur Martin Luther King, d’Al Sharpton, du Rabbin Heschel, du pasteur Desmond Tutu et de tous les grands hommes de Dieu, qui tapis dans l’ombre contrôlent l’action politique est édifiant.
Monseigneur Philippe Fanoko Kossi Kpodzro se situe dans la liste de ces illuminés qui défendent les droits de tous.
Pourquoi alors une partie des Togolais lui dénie-t-il le droit d’intervenir en 2020 en politique, lui qui durant trente ans a pourtant été la locomotive de la politique togolaise ?
La réponse à cette question se trouve dans un mot sur lequel insiste Monseigneur lui-même ses trois dernières années : la traitrise.
Nul ne connaît mieux les acteurs politiques togolais que Monseigneur Kpodzro.
Aussi, il n’est point de l’invention, quand il soumet que le plus grand mal qui gangrène l’opposition togolaise est la traitrise.
Les minables résultats que l’opposition a eus depuis 1990, les témoignages, les écrits des acteurs eux-mêmes confirment combien la fourberie politique s’est effectivement installée au cœur de l’opposition.
C’est cette déloyauté qui a fait que la Conférence nationale n’a pas été décisive pour le peuple togolais.
C’est cette déloyauté qui fait que le mouvement de 2017 n’a pas été décisif pour le peuple togolais.
C’est cette déloyauté qui fait que l’essai de 2020 n’a pas été décisif pour le peuple Togolais.
C’est encore cette déloyauté qui fait que les mêmes qui ont laissé Monseigneur prendre le devant de la lutte depuis des années, affirment en 2020 qu’un religieux ne fait pas de la politique.
Que donc Monseigneur Isidore De Souza ou Dieu Lui-même vienne conduire l’opposition togolaise, le commun des mortels est en droit de parier que le bout sera plus catastrophique par rapport à la petite rançon que Monseigneur Kpodzro a obtenue au courant de ses trente dernières années.
Le motif de cette évidence énoncée est que les protagonistes de l’opposition togolaise ne sont pas les mêmes que ceux du Bénin et du Ciel. L’une est méchante et l’autre bonne.
Par conséquent, Dieu a décidé de ne pas intervenir dans le cas togolais. Il a préféré s’en aller et laisser les hommes faire de la politique.
Pour le Très-Haut, la politique, c’est la morale, c’est l’éthique, c’est finalement la religion.
Se Osagyefo T. Asafo