Les 12 et 13 mai derniers, le Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR) a tenu son grès statutaire. Aux termes des travaux de ce congrès, le Prof Wolou Komi a été reconduit à la tête du parti. Dans son discours à la clôture du congrès, il a adressé un message fort aussi bien à l’endroit de l’opposition que du pouvoir pour l’enracinement de la démocratie au Togo.
A l’endroit de l’opposition togolaise, il avec insistance d’enterrer la hache de guerre qui avilie l’action politique. « Les insultes, les diffamations, doivent cesser. C’est notre devoir d’éduquer nos militants et de les réprimander lorsqu’ils s’attaquent aux autres avec arrogance. Nous ne devons pas nous en réjouir. C’est à cette condition que nos collaborations seront possibles, pérennes et fécondes », a-t-il lancé à l’endroit de l’opposition togolaise.
Au régime en place, Prof Wolou Komi rappelle une fois encore que plus on a le pouvoir, plus la responsabilité est grande. « Sa responsabilité dans les maux que connaît notre pays est grande. Elle l’est d’autant plus que le règne a été long. Avec certitude, ce pouvoir prendra fin. Mais personne ne sait quand ni comment. Cependant, votre préoccupation en tant que pouvoir doit avant tout être celle de savoir dans quel état vous laisserez le pays tant sur le plan moral que matériel. Quelles seront les conséquences immédiates ou lointaines de votre passage à la tête de notre pays ? ».
Nous vous proposons ici les deux discours. Ceux prononcés à l’ouverture des travaux et la clôture.
Camarde président du Conseil Exécutif,
Camarades membres du bureau national,
Camarades secrétaires fédéraux,
Camarades militants et militantes du parti
C’est avec une réelle reconnaissance que je prends la parole devant vous ce jour pour vous exprimer la cordiale bienvenue au siège de notre partie qui abrite l’ouverture des travaux du congrès du parti.
J’exprime aussi ma reconnaissance à tous ceux qui ont rendu possibles la rencontre de ce jour par leur disponibilité, leur travail, les contributions de toutes sortes.
A ceux qui sont venus de près ou de loin mes sincères gratitudes pour l’intérêt qu’ils portent à ses assises.
En mon nom personnel et au nom du Bureau Exécutif, j’adresse les sincères excuses pour les pour les conditions dans lesquelles ce congrès est organisé, particulièrement les invitations tardives. C’est à la fois la conséquence des délais auxquels légaux auxquels nous sommes confrontés mais aussi des tentatives antérieures d’organisation du congrès qui n’ont pu aboutir.
A tous ceux qui nous ont accompagnés durant toutes les années où nous avons été à la tête de notre parti j’exprime mes sincères reconnaissances.
Une pensée pieuse à tous les camarades qui nous ont quittés ces dernières années. Que la terre leur soit légère.
A ceux d’entre nous qui traversent actuellement des situations difficiles qui expliquent qu’ils ne soient pas permis nous, nous exprimons notre soutien.
Ce congrès s’ouvre à un moment délicat à la fois pour notre parti, en raison des difficultés qu’il connait et des échéances proches, mais aussi pour notre pays en raison maux anciens auxquels viennent s’ajouter les problèmes de sécurité plus récents dus à l’extrémismes et à l’ignorance. Tout ceci nous interpelle et nous oblige à plus de vigilance et de détermination.
Notre responsabilité en tant que citoyens mais aussi membre d’une formation politique dans la réalisation du bien commun et dans la construction d’un pays prospère qui protège chacun de nous et ceux qui nous sont chers est certaine. C’est à cette tâche que nous nous efforçons ensemble de faire face et qui explique aussi le choix du thème de notre congrès.
Nous ne pourrons le faire efficacement sans une bonne organisation, sans une implication réelle et sans effort soutenu au sein de notre parti. C’est de notre force que résultera notre impact sur la société. C’est pour cette raison que nous allons ensemble examiner le chemin parcouru, les difficultés rencontrés, nos regrets, ce qu’il faut corriger dans un esprit constructif.
Sur le plan moral, ce qui caractérise notre parti, c’est la foi sur les valeurs. Nous sommes convaincus que nous ne pouvons rien faire sans construire sur les valeurs. Ce sont ces valeurs qui orientent nos actions et déterminent nos rapports avec les autres.
Durant notre mandat, nous appuyant sur ces valeurs, autant que possible nous avons suscité des réflexions sur des questions importantes dont dépend notre avenir commun, la justice, la cohésion sociale, l’éducation, les rapports entre ethnies notamment. Des formations ont été faites de façons épisodiques sur ces différents aspects. Les actions de toute évidence n’ont pas été à la hauteur des attentes.
Des soutiens symboliques ont pu être parfois apportés à des camarades en difficultés ou à leur famille en cas de décès.
Sur le plan politique, seul ou dans des regroupements le parti a pris part aux grandes rencontres qui ont émaillé la vie de la nation, les dialogues ; les concertations, les élections. Nous nous réjouissons que le parti ait eu pour la première fois des élus au niveau local même si l’effectif est n’est pas non plus à la hauteur des attentes. Je félicite chacun des élus et tous ceux qui ont contribué à leurs élections.
Par un concours de circonstances, le parti est aujourd’hui représenté au sein de la Commission nationale électorale. Nous devons exploiter entièrement les opportunités que nous offre cette position.
Le parti a pu seul présenter un candidat aux élections présidentielles et organiser sa campagne. Ce fut une occasion de rendre plus visible de parti et de mettre en relief les valeurs qui nous caractérisent. Je tiens à renouveler mes remerciements à vous tous. Sous le soleil, sous la pluie parfois, dans la nuit profonde vous vous êtes investis dans cette lutte déséquilibrée mais avec détermination.
S’agissant des relations avec les autres formations de l’opposition, malgré la conscience de la nécessité des actions concertées entre différentes formations politiques pour réaliser l’alternance tant attendu, il faut reconnaître aujourd’hui une crise de confiance entre différents partis de l’opposition. Des insultes répétées, des accusations souvent sans fondements ont terni l’image des partis politiques au sein de l’opinion. Il faut réinventer les rapports entre les partis politiques de l’opposition pour une nouvelle dynamique.
Cependant, il faut d’abord compter sur nos propres forces. Si notre parti n’est pas solide, il ne pourra suffisamment faire valoir ses positions dans les différents regroupements. Force est de reconnaître que le parti n’avance pas comme il se doit. Il y a une sorte de lassitude qui conduit à l’inaction tant au niveau locale que sur le plan national. Les absences aux réunions qui finissent par décourager la convocation aux réunions, les absences non justifiées. Le parti ne peut être l’affaire d’une poignée de personnes. Nous devons nous ressaisir si nous ne voulons pas être des figurants. L’image du parti est encore très bonne dans l’opinion nationale. Mais cela ne suffit pas si nous ne nous mobilisons pas pour transformer cet atout en un exploit politique. Cela est possible et les opportunités réelles. C’est à nous de les saisir et de les transformer.
Comment peut vivre un parti dans lequel il n’y a pas de contribution financière. Comment projeter des activités dans le temps si on n’est pas sûr d’avoir les moyens financiers à court ou moyens termes. Nous ne devons pas hypothéquer les immenses opportunités qui sont devant nous.
L’ouverture des travaux au siège de notre parti, entre nous nous permet de débattre de ces questions sans tabou.
Nous devons donc réfléchir sur une nouvelle organisation du parti. Comment mettre à profit les nouveaux outils de la communication pour atteindre nos objectifs à moindres coûts ? Comment sortir de l’indifférence ? Comment résoudre les difficultés financières ?
Il est opportun de rappeler que la loi fait, dorénavant, obligation aux partis de présenter chaque année un rapport financier des activités du parti. Nous ne pourrons y faire face si nous ne disposons pas d’un moyen et d’une méthode claire et systématique de collecte. Il me parait normal de subordonner la qualité de membre à l’acquittement de ses devoirs envers le parti.
Ce congrès se situe aussi à quelques mois des élections législatives notamment. Il faudrait y réfléchir sérieusement et mettre l’accent sur les circonscriptions dans lesquelles nous entendons avoir des candidats.
Pour répondre à toutes ces préoccupations, plusieurs ateliers seront ouverts dans quelques instants. Les travaux vont se poursuivre jusque dans la nuit.
Chers camarades, certainement, nous avons offensé plusieurs d’entre vous soit par nos actions ou inactions durant notre mandat qui s’achève dans quelques instants.
Avec sincérité et humilité, nous vous présentons nos excuses. Nous ne l’avons jamais fait intentionnellement.
J’adresse mes remerciements à chacun de vous, pour votre collaboration, vos sacrifices.
Puisse le Seigneur bénir chacun de vous. Que sa grâce soit sur le parti. Que Dieu bénisse le Togo. Je déclare ouvert le congrès du parti.
Je vous remercie.
Camarades président du Présidium du Congrès
Camarade président du conseil Exécutif du PSR,
Messieurs les chefs de partis politiques ;
Camarades secrétaires fédéraux du PSR,
Honorables chefs traditionnels ;
Camarades militantes et militants du PSR
Chers invités,
Mesdames messieurs,
C’est avec une profonde reconnaissance que je prends la parole en ce moment devant vous. Reconnaissance envers Dieu, gratitude envers les hommes.
La reconnaissance d’abord à tous les militants du parti pour leur engagement et leur sacrifice. C’est en leur nom que vous, représentants des différentes fédérations, vous nous avez renouvelé votre confiance à la tête de notre parti. Avec humilité, nous vous disons merci.
A vous qui avez répondu à l’invitation du parti pour assister à la clôture de ses travaux, je vous réitère les remerciements du parti. Votre présence effective est une marque d’amitié et de considération pour l’entreprise dans laquelle nous sommes engagés. Nous savons que nous pouvons compter sur vous toutes les fois qu’il sera nécessaire d’œuvrer pour le bien être de notre pays, et tout simplement celui de l’homme tout court, peu importe son origine, sa nationalité, son sexe, sa religion notamment. C’est avant tout le sens de nos actions et la raison d’être de notre entreprise. Cette conviction justifie le thème du congrès qui s’achève, Perspective pour un Togo prospère pour tous.
Notre pays est confronté à de réelles difficultés dans un monde trouble. Les guerres, les tensions, la misère toujours plus grande, les fractures sociales sont des réalités indéniables. Mais tant sur le plan international qu’à l’échelle de notre pays, les maux auxquels nous pourrions être confrontés ne sont pas des fatalités ni une colère de Dieu contre les hommes. C’est bien souvent les conséquences de nos choix d’hier et parfois notre entêtement d’aujourd’hui. Nos descendants jouiront ou pâtiront aussi de nos orientations de l’heure. Il est possible de construire un monde plus paisible, il est possible de construire un monde plus juste, il est possible de construire un Togo prospère, il est possible de bâtir une nation plus soudée. Tout dépend de nous, tout dépend de nos choix. Nous croyons à la maîtrise de notre destinée collective pourvu que nous en prenions conscience et décidions d’agir sans tarder.
Le pacte socialiste pour le renouveau est, à l’issu de ce congrès, toujours persuadé que c’est en construisant sur les valeurs que nous atteindrons cet objectif. Cela a toujours été notre slogan et la boussole de nos actions, construire sur les valeurs.
Le mépris de la justice, la raison du plus fort, la cupidité, la recherche effrénée d’une hégémonie sordide, l’incapacité de détecter dans l’autre, un autre moi, tant sur le plan individuel que communautaire et même dans les rapports inter étatiques expliquent largement les souffrances individuelles et collectives.
Nos indifférences face à l’injustice tant que nous ne sommes pas directement concernés, la passivité face à la violation des droits dans l’espérance que nous bénéficierons de la faveur de l’autorité ne construisent pas une Nation.
L’humanité doit se ressaisir, les Togolais doivent se ressaisir. Et cela est possible. C’est sous cette espérance que nous plaçons ce mandat qui débute.
Nous serons présents avec persévérance dans la bataille pour la transformation des mentalités dans la gestion des affaires publiques. Nous lutterons pour une vie publique plus respectueuse de l’autre.
A l’endroit de l’opposition togolaise, je demande avec insistance d’enterrer la hache de guerre qui avilie l’action politique. Les insultes, les diffamations, doivent cesser. C’est notre devoir d’éduquer nos militants et de les réprimander lorsqu’ils s’attaquent aux autres avec arrogance. Nous ne devons pas nous en réjouir. C’est à cette condition que nos collaborations seront possibles, pérennes et fécondes.
Au régime en place, nous rappelons une fois encore que plus on a le pouvoir, plus la responsabilité est grande. Sa responsabilité dans les maux que connaît notre pays est grande. Elle l’est d’autant plus que le règne a été long. Avec certitude, ce pouvoir prendra fin. Mais personne ne sait quand ni comment. Cependant, votre préoccupation en tant que pouvoir doit avant tout être celle de savoir dans quel état vous laisserez le pays tant sur le plan moral que matériel. Quelles seront les conséquences immédiates ou lointaines de votre passage à la tête de notre pays ?
C’est pourquoi, tant que vous y êtes, vous devez vous atteler à affronter avec courage les problèmes qui minent notre pays. L’injuste est encore grande même que l’impunité. Nos institutions n’inspirent pas toujours confiance. Les parcelles de pouvoirs servent encore à opprimer. Les tensions communautaires existent parfois et prospèrent sur des différents fonciers. Le ressenti des Togolais ne plaident pas en votre faveur. Or en politique le ressenti est aussi important que la réalité.
Excellence M. le président de la République, si vous vous décidez à combattre sérieusement ces maux, le PSR apportera sans réserve sa contribution. C’est notre devoir car nos destins et surtout ceux de nos descendants sont liés. Ce destin, c’est celui du Togo.
Camarade du PSR, le parti a besoin de vous, le pays a besoin de votre détermination. Nous devons être fiers de nos valeurs. Nous avons tous besoin d’argent pour agir, réaliser nos projets. Mais l’argent ne peut être une valeur. Lorsqu’il devient notre boussole, nous abdiquons devant le mal. J’invite la jeunesse à renoncer à la facilité et à travailler avec courage et persévérance.
J’exprime une fois encore ma reconnaissance à mes collègues chefs de formations politiques.
Une mention spéciale à nos chefs traditionnels, pour leur écoute, leur disponibilité et leur sollicitude constante.
Je souhaite un bon retour à toutes les délégations venues de l’intérieur.
Que la bénédiction de l’Eternel soit sur le parti
Que Dieu bénisse chacun de nous
Que sa bénédiction règne sur le Togo
Je vous remercie.