Dans la nuit du 4 au 5 mai 2020, le Colonel Bitala Madjoulba a été égorgé et achevé d’une balle dans la tête dans son bureau.Plus de deux ans après, personne ne sait ce qui s’est vraiment passé. Mais des militaires sont détenus dans cette affaire, au rang desquels le Commandant Michel Atèkpè du Régiment blindé de reconnaissance et d’appui (RBRA).
Selon des informations de source, ce Commandant ne serait pas au pays au moment où les faits se sont produits. En effet, le corps habillé serait en mission au Mali dans le cadre de la mission de maintien de la paix dans ce pays pour le compte de l’ONU.
Et ce serait en toute ignorance de la menace qui planait sur sa tête qu’il était rentré au Togo des mois plus tard pour jouir de ses congés, ensemble avec sa femme qui vivrait aussi dans un pays étranger.
Qu’a-t-on trouvé contre lui de si compromettant pour l’empêcher de repartir depuis ? Selon les informations, le Commandant Michel Atèkpè serait détenu en secret au centre de torture de l’Agence nationale de renseignements (ANR) de lugubre réputation. Et quand on se rappelle les tortures dont ont été victimes tous les pensionnaires qui y sont passés et qui ont été dénoncées par les organisations de défense des droits de l’homme, on se demande si cet officier n’est pas soumis aux mêmes mesures inhumaines, indignes et dégradantes.
Dans cette affaire, des noms existent à l’issue des enquêtes. Sauf que les auteurs continuent d’aller et de venir ; ils auraient seulement été mutés.
Quid du corps de la victime principale ? A ce jour, de nombreux Togolais pensent que le corps de Bitala Madjoulba serait toujours gardé dans une morgue au Togo, et qu’une sépulture sera organisée plus tard pour le repos du Colonel assassiné. En attendant, aucune justice, même militaire n’a encore dit ce qui s’est passé. Et ils sont au moins une vingtaine de militaires à être privés de liberté, dont Michel Atèkpè. A tort ou à raison ?
A.F.
Liberté N° 3692 du Mardi 06 Septembre 2022