Les opérateurs de wifi zone sont inquiets de la décision N°132 de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) portant réglementation et encadrement de l’activité de wifi zone au Togo et redoutent une interdiction déguisée de leur activité. Regroupés au sein de l’Association nationale des opérateurs de wifi zone, ils ont exprimé leurs appréhensions ce mardi, au cours d’une conférence de presse à Lomé.
« On n’est pas contre la redevance et l’encadrement. Certains articles ne nous sont pas favorables et c’est ce que nous voulons qu’on revoie (…) Ce qu’on reproche à l’ARCEP, c’est de n’avoir pas échangé avec nous », a indiqué Michael Agbognigan, président de l’Association nationale des opérateurs de wifi zone, évoquant, entre autres dispositions jugées nuisibles ou drastiques, l’interdiction des déports, la limitation des offres et l’augmentation des prix par l’operateur Togocom….« Ce que nous attendons, c’est qu’on puisse revoir le texte en ouvrant un forum d’échanges entre les acteurs et l’autorité de régulation », a-t-il précisé.
Dans le rang des opérateurs de wifi zone, on redoute une interdiction déguisée de l’activité qui les nourrit, au regard des conditions draconiennes fixées, et de facto la mise sur le carreau de plus de deux mille (2000) de jeunes qui exercent dans ce secteur. « La mise en application de cette décision ne sera pas sans conséquences et répercussions sur l’économie et la société togolaise. Nous sommes néanmoins d’avis avec l’ARCEP qui pense que ce secteur mérite d’être réglementé et encadré vu le nombre sans cesse croissant d’opérateurs de wifi zone. Mais comment peut-on encadrer un secteur sans échanges préalables avec les acteurs? Aussi, sommes-nous ébahis par la position dans cette affaire de l’ARCEP qui se dit pour nous et au même moment prend des décisions dont l’application entraînera l’extinction de notre activité », soulignent-ils dans leur déclaration.
Au-delà de ces operateurs de wifi zone, c’est la population en général qui risque de pâtir de la situation. « Les conditions telles qu’elles sont, vont entrainer la cessation de nos activités. Cela entraînera soit la cessation, soit la cherté de l’accès Internet (…) Si Togocom nous vend du volume, nous allons aussi vendre du volume à la population. Dans la pratique, les gens vendent le wifi à 100 F pour quatre heures ou 24 h illimité à 200 F. Mais nous n’allons plus vendre en termes d’heure, mais de giga, tout comme Togocom le fait», avertit M. Agbognigan.
Face au danger et surtout après l’échec des échanges avec l’ARCEP, ces operateurs interpellent « les émetteurs de ces textes, notamment l’Assemblée nationale à revoir dans les brefs délais les textes de la Loi sur les communications électroniques, une loi datée de 2012 au moment où la technologie wifi était encore méconnue du public et pas assez évoluée » et « l’Exécutif togolais, notamment Monsieur le président de la République, Son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé (…) à se pencher sur la question ». Quant aux acteurs du secteur, notamment les importateurs de matériels wifi, les techniciens, les investisseurs, ils les appellent à « un échange en vue d’élaborer une contre-proposition pour une sortie de crise ».
Source : Le Tabloïd Tog