Abolie il y a environ six mois, le Parlement tchadien a réintroduit la peine de mort pour punir les auteurs d’actes « terroristes », alors que le pays est la cible des islamistes nigérians de Boko Haram. Les députés ont modifié le projet de loi antiterroriste qui leur était soumis par le gouvernement et ont remplacé les « peines à perpétuité » prévues dans le texte initial pour les cas les plus graves par des « peines de mort ». De la même façon, les députés ont remplacé par des « peines à perpétuité » les peines de huit à 20 ans de prison prévues dans la première version du texte.
Cette nouvelle législation a été adoptée en réaction à plusieurs attentats-suicides de Boko Haram à N’Djamena depuis juin, alors que le Tchad est en première ligne dans la lutte contre les insurgés basés dans le nord-est du Nigeria voisin. La loi a été votée dans la soirée par 146 voix pour, 0 contre et 0 abstention. Une quarantaine de députés étaient absents, dans une assemblée largement dominée par les partis pro-pouvoir. Les débats avaient été houleux depuis que les députés avaient commencé à examiner le texte en début d’après-midi. Ce sont des amendements proposés par la commission des lois qui ont permis de parvenir à un consensus.
S’agissant de la garde à vue, les députés ont là aussi nettement durci les choix du gouvernement. Alors que l’exécutif prévoyait déjà de faire passer à 15 jours, renouvelables deux fois, la durée maximale d’une garde à vue – jusque-là de 48 heures -, les députés se sont accordés sur une durée de « 30 jours », renouvelable jusqu’à deux fois.
source : figaro.fr