L’histoire d’un bandit devenu militaire sans aucune discipline qui va jusqu’à manger les coupés-coupés avec la poupée Ali qu’il manipule…
Originaire de Ngouoni comme une bonne partie de la GR, SON EXCELLENCE BRICE CLOTAIRE OLIGUI NGUÉMA est issue d’une relation impossible entre une femme du Haut-Ogooué et un fonctionnaire Fang affecté dans cette province.
Très rapidement lui et sa jumelle seront abandonnés par le père et recueillis par sa famille maternelle. Il grandit chez sa tante où il noue de solides liens avec son cousin Davy Antseleve, devenu sa pierre angulaire.
Comme plusieurs jeunes de la localité, SON EXCELLENCE BRICE CLOTAIRE OLIGUI NGUÉMA originaire du Ngouoni d’en bas, sera parrainé par le Général Oyini, devenu son père de substitution.
Jeune officier, il faisait partie des aides de camp d’Omar Bongo. Mais pour Ali Bongo et ses escrocs de l’époque Maixent Accrombessi, Arsene Emvahou et Jean Luc Amvame, SON EXCELLENCE BRICE CLOTAIRE OLIGUI NGUÉMA fait surtout partie « des gens qui ont vraiment volé Omar ». Et pas qu’un peu !
C’est ainsi que lorsqu’en 2009, Ali succède à Omar Bongo, l’une de ses premières mesures fut d’éloigner ce « voleur d’Oligui ». D’abord comme attaché militaire à l’ambassade du Gabon au Maroc, puis au Sénégal. Tous ceux qui l’ont rencontré à Dakar se souviennent encore de ce « militaire un peu trop bavard, aigri, revanchard, n’hésitant pas à dire tout le mal qu’il pensait d’Ali Bongo et sa famille ». Mais ça, c’était avant. Entre-temps, la roue a tourné. Il a chassé tous ceux qui étaient proche de la poupée Ali.
En octobre 2019, SON EXCELLENCE BRICE CLOTAIRE OLIGUI NGUÉMA, qui a le grade de colonel, signe son grand retour à la présidence en qualité de Directeur Général des Services Spéciaux de la Garde Républicaine (GR). Il remplace à ce poste Frédéric Bongo. À peine installé, il enclenche une opération « mains propres » soi-disant destinée à traquer les responsables administratifs et politiques responsables de détournements des deniers publics. « Venant d’un individu qui est loin d’être un exemple de probité morale, c’est vraiment l’hôpital qui se moque de la charité », a ironisé M.K., auditrice à la Cour des comptes. Se voulant plus convaincante, la magistrate a poursuivi : « Quand il était aide de camp de feu le président Omar Bongo, il a accumulé tellement d’argent qu’il a fini par investir de manière frénétique et désordonnée dans l’immobilier. Aujourd’hui il est à la tête d’un empire colossal, mais qu’il serait bien en peine de justifier ». En 2014, il a d’ailleurs défrayé la chronique pour avoir exproprié des Gabonais à Port-Gentil.
Boulimique, SON EXCELLENCE BRICE CLOTAIRE OLIGUI NGUÉMA a aussi, selon nos informations, fait des acquisitions au Sénégal, En France, au Maroc, aux États-Unis. Tiens, en France il est notamment propriétaire d’un bien à Villeurbanne (Lyon) où sont logées ses filles et d’un autre à Trélazé (Angers). En novembre 2020, l’ONG américaine anti-corruption OCCRP (Organized Crime & Corruption Reporting Project), rapportait que l’officier gabonais dispose de plusieurs propriétés dans la banlieue de Washington achetées en espèces et sans hypothèque pour un montant avoisinant les 600 millions de francs CFA. Pour M.K., l’opération « Scorpions » de SON EXCELLENCE BRICE CLOTAIRE OLIGUI NGUÉMA n’était, « en réalité, qu’un instrument pour régler des comptes et se débarrasser de quelques personnalités devenues gênantes pour le régime ».
Et si, tout simplement, SON EXCELLENCE BRICE CLOTAIRE OLIGUI NGUÉMA – qui a récemment été promu général de brigade en même temps qu’il devenait commandant en chef de la GR – roulait pour lui-même en faisant place nette afin d’installer ses hommes à lui. Ne dit-on pas qu’on n’est mieux servi que par soi-même ? Pourquoi se priverait-il de prendre le pouvoir d’une manière ou d’une autre dans ce chaos généralisé ?
3 ans après son retour, l’on remarque qu’il a déjà pris tous les leviers du pouvoir :
Il dirige l’armée, gronde les généraux plus grades que lui,
il dirige totalement la justice,
il gère l’administration,
il fait et défait les nominations pour placer ses proches comme à la CNSS ou à la douane,
il gère tous les services de renseignement (Spéciaux, B2, PJ),
il gère la poupée Ali comme s’il était encore aide de camp,
il a verrouillé le protocole présidentiel,
il domine le Noureddin « Couscous » et sait gérer sa mère Sylvia « Botox ». Il a su les berner en exécutant les moindres de leurs caprices sanguinaires sans sourciller.
Il est multimilliardaire et ne s’appuie que sur ses relations.
Depuis un moment, il est celui qui donne la caution finale pour ramener les opposants alimentaires à la mangeoire. C’est également lui qui tente de les « convertir » en prison par la corruption ou la menace. C’est notamment la technique qu’il a voulu utiliser sur Bertrand Zibi, sans succès. Il contrôle désormais la politique tout en montrant clairement que le PDG n’est qu’une entité subalterne à ses yeux !
Quel est le but que Sa Nouvelle Excellence Oligui recherche ? Quel scénario mijote-t-il en cachette en bon sanguinaire formé par les escadrons d’Omar ?
Noublions pas que « le chien chasse toujours pour lui-même, pas pour son maître ».
S. Zeng